Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №13/2007

Les Routes de l’Histoire

Lancement de l’année Buffon à Paris

L’année Buffon, destinée à fêter le tricentenaire de la naissance du célèbre intendant du « Jardin du Roy », Georges Louis Marie Leclerc, comte de Buffon, est officiellement lancée par ses héritiers spirituels au Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Savant et écrivain, bourgeois, homme de salon, philosophe, industriel, sylviculteur et premier écologiste, avec l’intuition de la place de l’homme dans la nature, Buffon fut « l’une des lumières des plus brillantes du Siècle des lumières », a résumé le directeur du Muséum, Bertrand-Pierre Galey, lors d’une conférence de presse.

Sa vie

Son père se nomme Benjamin Leclerc, président du grenier à sel de Montbard, et sa mère Anne-Christine Marlin. Benjamin, en 1717, de la fortune accumulée par Georges-Louis Blaisot, achète les propriétés de la seigneurie de Buffon, située à six kilomètres de Montbard.

Benjamin Leclerc acquiert également une charge de commissaire général des maréchaussées qu’il revend trois ans plus tard pour une charge de conseiller au parlement de Dijon. La famille déménage alors à Dijon.

Après des études au collège des jésuites de Dijon, Buffon étudie le droit et obtient sa licence en 1726. Préférant les sciences, et au grand mécontentement de sa famille, il part étudier les mathématiques et la botanique à Angers en 1728. Là, il se plonge dans les mathématiques, lit Newton, suit des cours de médecine, mais, ayant tué en duel un jeune officier croate, il se voit contraint de quitter l’université.

Il se réfugie à Dijon ou à Nantes, où il rencontre le duc de Kingston, jeune aristocrate anglais qui parcourt l’Europe avec son précepteur Nataniel Hickman, et avec lequel il se lie d’amitié. Il décide de les suivre dans leur périple, qui les mène à La Rochelle, Bordeaux, Toulouse, Béziers, Montpellier, puis l’Italie, par Turin, Milan, Gênes, Florence, Rome... Il ne s’intéresse guère aux monuments et sa correspondance ne parle que de ripailles et de fêtes, parfois ponctué de brillantes théories mathématiques.

Son voyage est interrompu en 1731, au décès de sa mère, et il s’installe à Paris. À vingt-cinq ans, il est décidé à réussir, commençant à signer « Buffon ». Il se loge au faubourg Saint-Germain, chez Gilles-François Boulduc, premier apothicaire du roi, professeur de chimie au Jardin Royal des Plantes et membre de l’Académie des Sciences.

Maurepas, ministre de la Marine, demande en 1733 à l’Académie une étude sur les bois utilisables pour la construction de navire. Faute de moyens, les commissaires nommés initialement se récusent, mais Buffon, exploitant forestier à Montbard, est là.

En 1739 il devient intendant du Jardin du roi (aujourd’hui et depuis la révolution Jardin des Plantes), supplantant une fois encore Duhamel du Monceau. Enfin établi, il partagera désormais son temps, jusqu’à la fin de sa vie, entre sa propriété de Montbard, vivant tranquillement et rédigeant son œuvre, et Paris, où il administre le Jardin des Plantes et entretient son image à la Cour.

Au Jardin des Plantes

De jardin d’apothicaire, il transforme le Jardin des Plantes en centre de recherche et en musée, faisant planter des arbres de toutes origines, qu’on lui fait parvenir du monde entier. Dès lors, il se consacre tout entier à l’histoire naturelle. Profitant des ressources que lui offre le grand établissement qu’il dirige et qu’il ne cesse d’enrichir, il entreprend de tracer le tableau de la nature entière. Excellent administrateur, propriétaire terrien et juriste de formation, il agrandira considérablement le parc d’environ un tiers, à partir de 1771, vers l’ouest et vers la Seine, en faisant exproprier, parfois violemment, les anciens propriétaires.

Buffon n’enseigne pas, et ne semble pas s’y intéresser (il ne définit pas lui-même les programmes) même s’il s’entoure de brillants pédagogues et d’excellents praticiens : Louis Guillaume Le Monnier, botaniste et futur premier médecin de Louis XVIII, Antoine Laurent de Jussieu, biologiste, Pierre Joseph Macquer et Fourcroy en chimie, Jacques-Bénigne Winslow, Antoine Ferrein, Antoine Petit et Antoine Portal en anatomie. Buffon forme ainsi une cour de matière grise autour de lui, attirant savants des plus renommés.

L’Histoire naturelle, son œuvre majeure, dont les premiers volumes paraissent en 1749, l’occupera toute sa vie. Placé par cet ouvrage au premier rang des écrivains de son siècle aussi bien que des savants, Buffon reçoit récompenses et honneurs en tout genre : il est élu membre de l’Académie française en 1753.

Il a inclus dans cet œuvre tout le savoir de l’époque dans le domaine des sciences naturelles. C’est dans cet ouvrage qu’il relève les ressemblances entre l’homme et le singe et la possibilité d’une généalogie commune. L’attention que Buffon accorde à l’anatomie interne le place parmi les précurseurs de l’anatomie comparative.

L’Histoire naturelle connaît un succès immense, presque aussi importante que l’Encyclopédie de Diderot, qui parait simultanément. Les deux premiers volumes, La Théorie de la terre et L’Histoire naturelle de l’homme, connaissent trois rééditions successives en six semaines.

Les théories scientifiques de Buffon

Buffon est un penseur qui a embrassé tous les domaines de l’histoire naturelle.

Histoire de la Terre : depuis Descartes, Buffon est le seul à oser évoquer la naissance de l’Univers et de la Terre, et contre les dogmes de l’Eglise. En effet, de par ses observations sur les couches de calcaire de plusieurs kilomètres il recule considérablement l’âge établi (environ 6 000 ans) : plus de cent mille ans ! Il montera un temps jusqu’à trois millions d’années, mais reviendra à un âge plus raisonnable. Buffon connaît l’existence d’espèces disparues : les mammouths, les rhinocéros d’Europe... Et si sa cosmogonie comporte bien des erreurs, il reste un des fondateurs de la géologie moderne et certaines de ses suppositions ont inspirés des modèles actuels (la dérive des continents)

L’homme : encore une fois Buffon va contre la religion : il place délibérément l’homme au cœur du règne animal, et même s’il convient qu’il ne faut pas s’arrêter à l’aspect extérieur, l’homme ayant une âme douée de raison qui le place au sommet de la création, il affirme que l’homme est semblable aux animaux par sa physiologie. Grâce à son érudition il fracasse bien des préjugés : il existe autant de variétés d’hommes noirs que d’hommes blancs ; après plusieurs générations, un groupe d’hommes blancs dans un environnement particulier deviendrait noir ; il n’existe qu’une seule espèce humaine, et non plusieurs...

Les animaux : c’est la plus grande partie de son œuvre, face aux quelques livres sur les minéraux, et aux végétaux qu’il n’a pas eu le temps de rédiger. Certes il n’a pas pu voir toutes les espèces dont il parle, mais il dispose de compte rendus de zoologistes et de voyageurs. Il développe pour chaque animal une fiche détaillée : description générale, illustration, description anatomique. Il lie en outre les espèces entre elles et remarque le lien entre organes et fonction : les carnivores ont des griffes et des dents tranchantes, les herbivores des sabots et des dents plates... Il use régulièrement de l’anatomie comparée, comparant le sabot d’un cheval et la main humaine. Il établit une hiérarchie dans les caractères qui rapprochent les animaux : le système nerveux prime sur le tube digestif... Bref il adopte une nouvelle manière de voir et d’étudier les animaux.

Pour en savoir plus consultez le site
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Louis_Leclerc,_comte_de_Buffon

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