Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №15/2007

Les Routes de l’Histoire

La France et l’ordre des Templiers

Le travail des recherches

par Marie TKANOVA,
étudiante à l’Académie du commerce extérieur de Russie
(Sous la rédaction de Elena TOUNITSKAYA,
professeur de français,
et Alla CHAPKINA,
professeur d’histoire de l’Académie du commerce extérieur de Russie)

« Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam » – « Pas à nous Seigneur, pas à nous, mais à la gloire de Ton Nom »

Les chevaliers, les Ordres, les Croisades, l’Est mystérieux est le berceau du christianisme. Les siècles ont passé, mais l’intérêt pour ce sujet ne tarit pas jusqu’à présent. Malgré les tentatives de la communauté internationale culturelle d’adoucir les contradictions religieuses entre les chrétiens et les musulmans, il y a toujours une incompréhension, qui revêt parfois des formes radicales. L’histoire de cette opposition plonge ses racines dans la nuit des temps : ayant commencé à la frontière du Ve siècle elle a atteint son apogée au IXe siècle. L’année 1095 a mis au monde un phénomène historique – les Croisades. Pour l’Europe, déchirée par des problèmes intérieurs sociaux, démographiques et politiques, « la voie vers l’Est » était la seule possibilité d’affaiblir la tension, qui devenait de plus en plus forte dans la société. Vers cette époque l’Église catholique est devenue un institut de pouvoir et a répandu son influence sur les États européens et la France ne l’a pas évité. Le pays catholique au pouvoir royal affaibli est tombé facilement sous l’influence du Saint-Siège et participait à toutes les grandes Croisades en Palestine sous prétexte de protéger des hétérodoxes le cercueil de Seigneur.

À la suite des transformations économiques et sociales, en France s’est formée une couche de noblesse sans terre. Pour éviter la croissance de la tension sociale, toutes ces masses sont organisées et dirigées par la main habile de l’Église vers l’Est sous prétexte de protéger les valeurs chrétiennes. Hugues de Payns1 et Geoffroi de St.-Omer2 se sont trouvés parmi les participants à la Croisade, jouant un rôle important dans la formation de l’ordre des Templiers. S’étant trouvés dans l’épicentre des événements ils ont pu faire leur preuve et acquérir une autorité nécessaire, le respect et la disposition du roi de Jérusalem Baldwin II, à qui en 1118 ils ont demandé la permission d’organiser la protection des pèlerins chrétiens sur la voie de Jaffa3 jusqu’à Jérusalem. Le roi, ayant estimé l’importance de cette proposition, a mis à leur disposition l’aile sud du palais, près du Temple de Dieu. Dans dix ans, grâce à cette disposition l’ordre futur recevra son nom – l’ordre du Temple et ses chevaliers s’appelleront – les Templiers. Initialement l’ordre était seulement la compagnie de 9 chevaliers français, leurs noms sont (l’orthographe peut varier) : Hugues de Payns, Geoffroi de St.-Omer, André de Montbard, Payen de Montdidier, Archambault de St.-Amand, Geoffroi Bisol, Gondemar, Rosal, Geoffroi.

Pour conférer de l’auréole de la noblesse, de la pureté des pensées et des actes à l’ordre, les chevaliers promettaient de vivre comme les moines ordinaires, c’est-à-dire, sans biens. Ils abdiquaient non seulement toute la vie séculière, mais aussi leurs parents. Les chevaliers faisaient trois vœux : de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Leur nourriture devaient être le pain et l’eau. La viande, le lait, les légumes, les fruits, le vin étaient interdits. Les vêtements étaient les plus simples. Si après la mort du chevalier dans ses effets il y avait des produits d’or ou d’argent, ou l’argent, il perdait le droit aux obsèques dans la terre consacrée (le cimetière), mais si cela s’avérait après les obsèques, il fallait tirer le corps de la tombe et livrer à la merci des chiens. La discipline était sévère. On respectait strictement l’hiérarchie.

Le jour de Saint-Hilaire – le 14 janvier 1128 – le pape Eugène III (1145-1153) a ratifié officiellement le Statut et a reconnu l’ordre. Son nom officiel est devenu – « la Chevalerie Secrète de Christ et de Temple Salomon », mais en Europe il est plus connu comme l’Ordre des Chevaliers du Temple. Ayant élu comme protectrice « la douce Mère de Dieu » ils ont juré de consacrer leurs vies à la protection des sacrements de la foi chrétienne.

Prenant en considération l’importance de cette organisation, le roi Baldwin II, le haut dignitaire, le patriarche de Jérusalem et les prélats de l’église, ont décidé de renforcer l’ordre économiquement et ils ont remis aux chevaliers des revenus des propriétés, les uns pour le délai défini, les autres à l’usage éternel, ainsi que contribuaient à l’augmentation du nombre des combattants chrétiens pour la protection de Jérusalem.

Les fondateurs ont aussi pensé soigneusement au choix des symboles. Les signes distinctifs de l’ordre des Templiers étaient la cape blanche (symbole de la propreté et la pureté) – pour les chevaliers et la cape noire pour les sergents4 , avec la croix vermeille octogonale sur la partie gauche de la poitrine signifiant qu’ils ne se retiraient jamais en la bataille.

L’étendard de l’ordre était rayé : blanc et noir, c’est pourquoi il s’appelait « Baussant » – en ancienne français ce mot signifie ou « le cheval pie », ou bien « peint à deux couleurs », dans le cas présent – noir et blanc. À l’instant même le cri de guerre a sonné pour la première fois : « Vive Dieu Saint Amour ! ».

Le sceau des Templiers représentait deux chevaliers galopant sur un cheval – d’abord Hugues de Payns et Geoffroi de St.-Omer avaient un cheval de selle pour deux. Pour cette raison sur les armes de l’ordre on représentait deux chevaliers sur un cheval ce qui symbolisait la pauvreté.

Dès le début de l’activité, les Templiers ont acquis une grande popularité en Europe. Contrairement et simultanément grâce au vœu de pauvreté ils ont commencé à accumuler de grandes richesses – chaque adhérant à l’ordre apportait en cadeau sa fortune. Les seigneurs féodaux des pays différents offraient à l’ordre des villages, des villes, des châteaux, des églises dont les impôts complétaient la caisse des Templiers. Vers le XIIe siècle, ils sont devenus propriétaires d’une richesse fabuleuse et possédaient non seulement des terres, mais encore des chantiers navals, des ports et avaient une flotte puissante. En 1130, les Templiers disposent déjà de domaines en France, ainsi qu’en Angleterre, en écosse, en Autriche, en Allemagne, en Hongrie et en Terre Sacrée, outre cela, en Flandre, en Espagne et au Portugal. Au XIIe siècle, l’ordre possédait 9 mille châteaux. La troupe était aussi impressionnante que le trésor : en une France seule les Templiers pouvaient disposer de 15 à 20 mille cavaliers.

Ils prêtaient de l’argent aux monarques appauvris et influençaient la politique des États de l’Europe, et bien sûr de la France. Les Templiers étaient les premiers à introduire les documents comptables et les chèques bancaires, ils disposaient d’un système développé de financement à crédit, leurs opérations monétaires étaient conduites non seulement avec l’aide de l’or, mais encore avec des titres. Les Templiers ont créé le système bancaire de l’Europe. Ils stimulaient le développement de la science, c’est donc bien naturel que plusieurs acquisitions techniques, par exemple le compas, se trouvent en premier lieu entre les mains des chevaliers du Temple. Des chevaliers – chirurgiens habiles traitaient des blessés, car c’était un des devoirs de l’ordre.

En 1291, les Templiers se sont installés à Chypre, puis se sont rendus définitivement en Europe, principalement en France. Dans la capitale du royaume français depuis déjà quelques dizaines d’années l’ordre détenait le château Temple. Là pouvait se cacher et subir une longue siège la troupe chevaleresque. La confiance des Français à l’ordre était très grande.

L’arrivée du Grand maître (en 1306 c’était Jacques de Molé (1244-1314) à Paris est devenue un événement éminent et le plus grand spectacle. Philippe IV le Beau rencontrait le Grand maître. Et la rencontre de ces deux personnes avait un sens particulier : le roi français rencontrait non seulement le chef de l’ordre chevaleresque puissant – le plus grand débiteur rencontrait son créancier. C’est pourquoi, en saluant les chevaliers du Temple, le roi de France bâtissait des projets qui allaient très loin : Philippe IV menait des guerres pour élargir les frontières de ses domaines et il lui fallait donc augmenter les impôts ou se mettre aux affaires douteuses car il avait toujours besoin d’argent.

La dette du roi français à l’ordre des Templiers a atteint, finalement, un très grand montant. Il fallait se soumettre au créancier ou en user à sa manière avec les Templiers. Ce désir du roi a rencontré la sympathie du côté de plusieurs seigneur comptant recevoir une certaine partie de la richesse des Templiers. Mais l’ordre des frères-chevaliers avec une nombreuse troupe éprouvée en batailles, avec les lots de terrain immenses semblait invulnérable. Aucun souverain européen ne s’est pas décidé à engager un combat avec eux.

Le roi Philippe menait une guerre secrète contre cette organisation, à laquelle il s’était préparé longtemps avant l’arrivée de Jacques de Molé à Paris. Avec l’aide du pape Climent V, le matin du 3 octobre 1307, les chevaliers-templiers étaient arrêtés. On les a accusés de l’hérésie, du service au diable, de la sorcellerie. Tout ceci – sous prétexte des rites mystérieux et secrets consécration aux membres de l’ordre. Le coup était tellement inattendu, que les Templiers n’ont donné absolument aucune résistance. Le destin des membres de l’ordre était décidé par l’Église catholique, leur bien étant remis à l’ordre d’hospitaliers. L’enquête a duré sept ans. Plusieurs Templiers ont fini leurs vies en prisons, d’autres ont été brûlés. En 1312 le pape Climent V a annoncé la dissolution de l’ordre et son interdiction à travers le monde chrétien. Le Maître chevaleresque Jacques de Molé et le commandeur principal de la Normandie Geoffroi de Charné ont été brûlés le 18 mars 1313. Quand le feu s’est allumé, le Grand Maître a prononcé hautement : « Le pape Climent V, dans quarante jours, tu viendras chez moi. Le roi de la France Philippe IV, il ne passera pas une année, que tu nous rejoindras. ». Et puis Jacques de Molé n’a prononcé plus un son. Les gardes qui le voyait, racontaient ensuite, que le maître des Templiers est mort sans tourments. Les prédictions du vieillard, mourant sur le feu, se sont réalisées exactement. Le 20 avril pape Climent V est mort en supplices. En novembre à la chasse le roi de France Philippe IV le Beau est tombé du cheval et mort. Les fils de Philippe IV ont suivi tôt le père.

Les Templiers ont subi les poursuites dans d’autres états de l’Europe Occidentale. Leur bien était remis aux hospitaliers, leurs adversaires éternels : ceux-ci se sont emparés du château de Temple à Paris. Un siècle après on s’est rappelé de nouveau la malédiction du Grand maître – dans l’ancienne résidence de l’ordre le dernier roi français Louis XVI a passé la nuit devant l’exécution. Temple était en possession des hospitaliers jusqu’à la Révolution bourgeoise française de la fin du XVIIIe siècle. Les tours de Temple ont été transformées pendant la révolution en prison d’État. En 1811 une grande tour était démolie, sous Napoléon II on a démantelé les autres bâtiments. Le nom de « Temple » a été gardé dans le nom de la rue de Paris.

Bien que Philippe le Beau n’ait pas réussi à organiser la poursuite des Templiers à travers toute l’Europe, la puissance des Templiers était affaiblie. Les rescapés de l’ordre n’ont pas pu s’unir.

SOURCES :
МЕЛЬВИЛЬ М., История ордена тамплиеров
ЛАВВИС Э., РАМБО А., Эпоха крестовых походов
ТКАЧ М., КАКАБИДЗЕ Н., Тайны рыцарских Орденов
ШАРПАНТЬЕ Л., Тайны тамплиеров
МЯЧИН А.Н и др., Сто великих битв
АДДИСОН Ч.Дж., История рыцарей-тамплиеров, церкви Темпла, написанная Чарльзом Дж. Аддисоном, эсквайром из Внутреннего Темпла
Большая Советская энциклопедия
Энциклопедия для детей « Аванта + ». Всемирная история. Том 1
МАЛОВ В.И., серия детских энциклопедий Я познаю мир, Рыцари, Религия
ADDISON C.G., The History of the Knights Templars
BARBER M., The New Knighthood

Les ressources de l’Internet :
Le site officiel des Templiers : http://www.osmth.org/
http://templiers.info/templiers/
www.chivalricorders.org/orders/smom/crusades.htm
http://www.templiers.net
http://www.templiers.org
Projet Beaucéan, Première encyclopédie interactive sur l’Ordre du Òåmple
http://nonnobisdominenonnobissednominituodagloriam.unblog.fr
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1 Hugues de Payns (1070-1136) est né le 9 février 1070 dans le château de Payns disposé environ à 10 km de Troyes en Champagne. Il était adoubé en 1085 environ et a été le premier Grand maître de l’ordre du Temple de 1118 jusqu’à sa mort à Jérusalem en Palestine 24 mai 1136. Il est mentionné dans les documents de ce temps comme le « seigneur Montini ».

2 Son père – Hugues de St.-Omer était d’origine noble de l’Artois, a participé à la première Croisade en 1095. Il était le deuxième prince de Galilée. Son fils, Gaudfred de St.-Omer, était un de neuf chevaliers qui ont fondé l’ordre des Templiers.

3 La ville dans la partie centrale de la côte d’Erets-Israël Méditerranéenne, à présent elle se trouve dans les frontières municipales de Tel-Aviv. Un des plus ancien port au monde.

4 Le sergent – le grade plus bas que le chevalier à l’hiérarchie de l’ordre.

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