Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №22/2007

Univers du français

Jeanna AROUTIOUNOVA

Découverte culturelle de la Belgique terre de francité

La Gaule belge s’étendait depuis le Rhin à l’est jusqu’à la Seine et la Marne au sud. En 50 ans avant Jésus-Christ, les Gaulois ont été vaincus par les Romains après une longue lutte et ont déposé leurs armes aux pieds de Jules César. Plus tard, Jules César écrira : « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves », car pour briser leur résistance, il lui a fallu cinq ans.

Pour réaliser le rêve tant chéri par les professeurs russes de français, l’Association belge des professeurs de français (ABPF) a mis seulement cinq … mois. Et voilà le 5 juillet 2007, 29 professeurs russes atterrissent à l’aéroport de Zaventem pour continuer leur chemin jusqu’à Bastogne, première étape du premier Forum belgo-russe/russo-belge.

Cette fois-ci, notre groupe n’est pas très grand, mais il est assez représentatif : nos professeurs viennent de Vladivostok, Saratov, Voronej, Blagovechtchensk-sur-l’Amour, Novossibirsk, Yaroslavl, Perm, Orenbourg, Ekaterinbourg, Salékhard, Riazan, Lobnia, Ivanteyevka, Kazan, Moscou, Oussinsk, Astrakhan.

Nous sommes accueillis par M. Jean-Claude Loos, directeur de la Catégorie pédagogique de la HEBP, M. Michel Francard, M. Richard Jusseret, directeur de la HEBP, M. Jacques Lefèbvre, président de l’ABPF. Dans son allocution M. Lefèbvre a dit : « Votre présence ici est l’aboutissement d’un rêve partagé un soir à Ivanteevka dans l’enthousiasme, puis transformé peu à peu en projet réaliste au cours d’innombrables échanges de courriels, de coups de téléphone, de lettres et enfin devenu réalité aujourd’hui.

Ce rêve était beau, parce qu’audacieux. Nous l’avons considéré comme une preuve que la francophonie ne se développe pas seulement en France, mais aussi dans des pays périphériques, où la langue française est une marque d’identité et dès lors, se défend, avec passion. C’est pourquoi l’Association belge des professeurs de français est contente de vous accueillir et fière d’entamer à Bastogne ce Forum didactique et culturel. »

Dans sa lettre de salutation adressée au participants du Forum, M. Vincent Mertens de Wilmars, ambassadeur de Belgique a écrit : « Je suis très heureux de pouvoir saluer les participants du premier Forum belgo-russe, ce groupe de professeurs russes de français, venant des coins les plus lointains de la Russie. L’importance de ce voyage ne peut sans doute pas être exagérée : à partir du premier septembre, des centaines d’écoliers russes, partout dans la Russie, écouteront de bons mots sur notre pays d’une source « directe » parlant d’expériences de première main et d’impressions directes. Sans doute, ce voyage sera pour tous les participants une découverte et j’espère que le Forum belgo-russe se répétera dans les années à venir. »

Notre première escale, c’est la ville de Bastogne. Le patrimoine de la région de Bastogne est riche, qu’il s’agisse du bâti ou du paysage.

Bastogne est particulièrement riche en ressources gastronomiques et elle a su les préserver jalousement. On a goûté à ses jambons célèbres, une des fiertés de la région. La ville de Bastogne est connue aussi par une tradition très ancienne, la Foire aux noix, appelée Foire des amoureux. Dès le XIXe siècle, la Foire aux noix de la mi-décembre était liée à une tradition qui voulait que les domestiques de ferme cherchent un employeur ce jour-là. Leur contrat annuel venait à expiration le lendemain de Noël. La Foire aux noix était donc l’occasion pour eux de se faire réengager. Lorsque l’engagement était concrétisé, ils fêtaient l’événement avec leur fiancée. N’étant pas particulièrement riches, ils offraient souvent des fruits à leur promise. Le fruit le plus apprécié en cette période de l’année était la noix d’où le nom « Foire aux noix », qui était donc la foire des amoureux.

Les noix aussi sont célèbres à Bastogne pour d’autres raisons. Elles rappellent le mot du général MacAuliffe, nuts, opposé à l’ultimatum de von Rundstedt en janvier 1945. 76 690 soldats américains tombèrent sur le plateau. Leurs noms se lisent sur chacune des cinq branches d’une immense étoile de pierre posée sur la colline du Mardasson. En 1982, Bastogne fut à la base de la création de l’Union Mondiale des Villes pour la Paix – avec Wiltz (Luxembourg), Verdun (France), Madrid (Espagne), Volgograd (Russie), Kiev (Ukraine), etc… – dont l’objectif est de défendre et promouvoir la paix et la liberté dans le monde.

Centre d’enseignement, Bastogne accueille tous les jours plus de 5 000 étudiants. Cet été, pour la première fois, la ville de Bastogne a accueilli 29 professeurs russes. Dans l’après-midi, Alain Bertrand, critique littéraire de La Voix du Luxembourg, nous a présenté une conférence « Promenade d’intimité littéraire. Cheminement d’un écrit. Pardon, d’un homme qui écrit ».

Toujours à Bastogne, nous avons écouté l’intervention d’Armel Job, lauréat de huit prix littéraires dont celui Jean Giono, « Pourquoi vous raconter des histoires ? » et de Nicolas Stilmant : « Amélie Nothomb et Jean-Philippe Toussaint ».

Le lendemain matin nous sommes allés à Marche-en-Famenne, région située à la croisée de nombreux chemins historiques. Nous avons passé toute la journée dans cette ville, fière de son passé, de son patrimoine culturel, architectural et culturel. Avec M. Luc Templier nous avons visité le Musée de la Famenne, les sites et les monuments de la ville. Grâce aux organisateurs, Le Club Richelieu, notre groupe a eu la possibilité de rencontrer des écrivains luxembourgeois et professeurs de français marchois, assister au récital des poésies à la Bibliothèque provinciale et écouter le Concert du Jeune Orchestre Symphonique d’Amsterdam. Nos gourmets et gourmands ont dégusté des spécialités marchoises. Les hôtes nous ont préparé la plus grande et agréable surprise – la rencontre avec Roland Delronche, président honoraire de la Société belge des professeurs de français, rédacteur en chef de la revue Dialogues et cultures et son épouse Josée Brogniez.

Une autre rencontre aussi agréable nous a été réservée à Bastogne avec M. André Mernier, ancien ambassadeur de Belgique en Russie, qui nous a parlé de 154 ans de relations diplomatiques entre la Russie et la Belgique.

Avant de quitter la ville de Bastogne, en suivant les traditions de l’AEFR, a été organisée une soirée belgo-russe « Forum amical avec les amis russes ». Les chants populaires de la francophonie d’ici et d’ailleurs accompagnées des arrangements originaux, ont été interprétés par les Musiciens de surface, les stagiaires et les hôtes ont joué ensemble des extraits des contes russes, ont chanté des chansons russes.

L’étape suivante, c’est Binche, cité médiévale, qui se trouve au sommet de la colline, sous la protection d’une ceinture de remparts du XIIe siècle. Binche est la cité du « Gille. », personnage central de son carnaval, depuis le XIXe siècle. Le Gille est vêtu d’un costume de jute bourré de paille, d’un chapeau de plumes d’autruche, de rubans, d’une collerette et de passements de dentelle et de sabots de bois. Sa danse traditionnelle s’exécute au rythme du tambour. Tout le monde participe à ce carnaval qui fait la joie des petits et des grands. Au cours de la fête, les « porteurs et porteuses » fournissent aux Gilles les oranges qui remplissent leur panier, oranges destinées à être lancées à pleines mains à la foule. Le carnaval de Binche et ses célèbres Gilles ont été reconnus par l’UNESCO comme « Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité. » Nous avons visité l’incomparable Musée international du Carnaval et du Masque, le Centre de la Dentelle et des Métiers d’Art « Le Fuseau ». La dentelle de Binche possède le label de qualité wallon.

Après la visite à travers la ville, une réception nous a été offerte par Monsieur Jean-Pierre Jaumot, dans la Salle du Conseil de l’hôtel de ville. Un déjeuner inoubliable – barbecue avec du bon vin – nous attendait dans le splendide jardin de Jacques Lefèbvre, organisé par lui et ses amis. Nous avons eu la chance d’entendre le tambour et même apprendre à danser comme le font les Binchois pendant le carnaval. Il nous est difficile de dire « au revoir » aux amis de Jacques Lefèbvre, mais le temps presse, Bruxelles nous attend et tout le groupe se dirige vers Louvain, ville pétillante et dynamique, qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Bruxelles. C’est là, que grâce aux contacts avec Gudmund Bager, notre grand ami danois, que nous seront logés. Dès ce moment, le Forum revêt un caractère trilatéral : belgo-russe-danois.

Au Moyen Âge déjà, Louvain dominait le monde des sciences et de la culture. En nous promenant sur la Grand-Place, nous avons admiré l’Hôtel de ville avec ses 236 statuettes qui évoquent le passé glorieux, scientifique et culturel de Louvain, nous avons reconnu parmi les personnages historiques assis sur leurs socles de pierre, Erasme, le père de l’humanisme, Elzevier, un des pères de l’imprimerie moderne, le pape Adrien VI, précepteur de Charles Quint et ardent défenseur de la Flandre. On dit que tous les cinq ans, à Louvain qui possède une des plus grandes brasseries du monde (Stella Artois) on organise une gargantuesque Fête de la Bière bourguignonne.

À Bruxelles, au siège du Commissariat Général des Relations Internationales (CGRI) M. Luc Collès, professeur de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, nous a donné une conférence « Pour une pédagogie des échanges ». M. François-Pierre Nizery, conseiller culturel à la Commission européenne, a fait l’intervention « La clé du destin de la Francité en Europe, donc de l’Europe elle-même, est-elle à l’Est ? » Cette journée bien remplie a été clôturée par le débat autour du sujet sur les liens que peut entretenir l’Union européenne avec toute la partie orientale de l’Europe .

Le lendemain « le groupe Lefèbvre » piloté par M. Joseph Bodson, président de l’Association rurale des écrivains de Wallonie, a entrepris à pied une  promenade historique et littéraire dans Bruxelles, trois fois capitale : capitale du royaume de Belgique, de la Flandre et de l’Europe. La ville est construite sur un ensemble de collines. Sa Grand-Place est classée par l’UNESCO au titre du patrimoine mondial, tant elle est belle ! Tous les édifices qui l’ornent sont marqués par la luxuriance du baroque flamand. Sous les arcades de la plus petite maison « l’Étoile », un gisant de bronze brille comme un sou neuf. La légende dit qu’il faut faire un vœu en promenant la main de la tête au pied de la statue et il sera exaucé… Tous les participants au Forum l’ont fait, car le désir de revenir est si grand. Nous avons salué le monument très célèbre connu sous le nom de Manneken-Pis abrité dans l’angle des rues du Chêne et de l’Étuve, depuis le XVIIe siècle. Le soir, malgré la pluie, les plus braves ont admiré la capitale belge du haut d’un bus à impériale. Le programme obligatoire est fini. Nos amis belges nous accompagnent jusqu’à la gare. Ils nous disent « au revoir », nous nous embrassons, les yeux pleins de larmes. Les villes de Gand, Bruges, Oostende nous attendent. Nous les découvrons accompagnés par nos guides bénévoles, nos amis danois Gudmund Bager et Lisa Birk. Nous sommes ravis par la beauté de ces villes, pétillantes de culture, d’art, d’événements.

Une rencontre bien sympathique a eu lieu au Centre culturel et scientifique de Russie où nous avons été accueillis par Alexandre Lopouchinski, directeur du Centre, et Sergueї Petrossov, président de l’Association Européenne Russophone. J’espère que cette rencontre sera suivie par plusieurs autres activités liées avec la promotion du russe en Belgique et du français en Russie.

Avant de donner la parole aux participants au Forum, je tiens à remercier chaleureusement Jacques Lefèbvre, Francis Jusseret, Christiane et Daniel Noul-Buisseret, Liliane Libotte, tous les intervenants, le Club Richelieu et tous ceux et celles qui ont contribué au succès de ce premier Forum belgo-russe. Que ça continue ! …

Les impressions

« Je suis profondément honoré que les représentants de l’extraordinaire culture russe aient prêté attention à une modeste voix de la littérature belge ». (Armel JOB) « Toutes les félicitations et les encouragements de la ville Marche-en-Famenne. » (Jef PIÉRARD, Premier Échevin). « À mes collègues russes qui parlent si bien le français et qui nous font le plaisir de nous rendre visite. Bienvenue dans notre petit pays et amitiés. » (Roland DELRONCHE, Président honoraire de la Société belge des professeurs de français). «  Je suis très heureuse de rencontrer le groupe des professeurs de français de Russie. Je vous souhaite un heureux séjour. » (Mme DELRONCHE). «Très agréable entretien avec un groupe très sympathique de professeurs russes. Comme toujours ils/elles ont fait preuve de l’extraordinaire niveau de culture du peuple russe. C’était très agréable ». (André MERNIER). « C’est toujours avec émotion que je retrouve l’ambiance russe, l’ouverture et la sympathie. » (Claude MERNIER). « Le cordial salut des Binchois à la délégation de nos amis russes qui défendent et propagent la culture française dans leur pays. » (Jean-Pierre JAUMOT, Échevin de la culture de la ville de Binche). « En souvenir d’une superbe rencontre, prometteuse et stimulante, marquée du sceau de l’interculturel » (Luc COLLÈS). « C’est avec un immense plaisir que, au nom de la Maison de la Francité, j’ai accueilli ce sympathique groupe de professeurs venus de Russie, avec une connaissance et un amour de la langue française qui forcent l’admiration. » (Daniel LAROCHE, Directeur de la Maison de la Francité).  « Ce fut un plaisir de montrer comment la langue française enrichit sa terminologie technique et scientifique. » (Michèle LENOBLE-PINSON). « Merci de cette belle rencontre qui renforce ma confiance en l’alliance de l’esprit russe et de la Francité. » (François-Pierre NIZÉRY). « Je suis très heureux d’avoir pu aider l’AEFR à réaliser le rêve de découvrir Bruxelles, Binche, Bastogne, Marche sous le signe de la langue française ». (Jacques LEFÈBVRE). « Le plat pays, Les cathédrales, Les trams, La pluie, Vos sourires, Vos questions, Et la chaleur de vos cœurs. » (Lisa BIRK, Danemark). « Un bon voyage très intéressant dont j’ai reçu beaucoup d’émotions positives. » (Elena YOUDINA, Novossibirsk). « La découverte de la Belgique pour moi, c’était comme une journée remplie de rencontres et de voyages, de nouveaux amis, de pluie et de soleil » (Svetlana BOGOMOLOVA, Saratov). « Cette visite est devenue possible grâce à l’activité, l’énergie et à la sagesse de notre Présidente Mme Jeanna Aroutiounova qui a fait un énorme travail de préparation en composant le programme qui nous a permis de voir de nos propres yeux la réalité de ce pays. » (Albert KAJOUKOV, Moscou). « La Belgique connue et inconnue qui nous donne son privilège de découvrir ses richesses et ses traditions, sa culture et ses gens … Et tout ça grâce à notre Association, à nos partenaires, devenus amis, belges. ». (Oxana MOURATOVA, Lobnia, Région de Moscou). « La première découverte de la Belgique est impressionnante : deux langues, deux cultures, beaucoup de villes et de rencontres. » (Ekaterina PHILIPPOVA, Riazan). « Dès le premier jour du Forum, j’ai été bien impressionnée et touchée par l’accueil chaleureux de nos collègues belges. » (Marina URINOVA, Moscou.) «  Au cours de ce voyage j’ai fait quelques découvertes : j’ai compris que la Belgique n’est pas la France, que les Belges ne sont pas les Français, qu’ici on parle plusieurs langues et que la langue française des Belges est très correcte. » (Malvina STOUPNITSKAYA, Vladivostok). « La visite des villes flamandes – Gand, Bruges, Oostende nous a émerveillés par la beauté tant de fois décrite, mais pour la première fois vue de nos propres yeux. » (Kira MIKHAILOVA, Moscou).

Russie te dit bonjour, Belgique,
Par-dessus les frontières,
Moscou vous tend la main, Bastogne,
Marche-en-Famenne, Binche, Bruxelles, Leuven,
Gent, Bruges, Oostende, Anvers,
Par-dessus l’horizon.
Il n’y a ni douanes ni barrière
Pour Madame la Coopération.
Elle prend pour faire le tour de la terre
Un air d’un Forum des Francisants
Moscou te dit bonjour, Belgique,
Ma grande camarade,
Par la chaîne des méthodes pédagogiques
qui viennent en ambassade chez toi,
Ma belle Belgique.
Mon petit mot, c’est bien dommage,
Ne peut pas tout raconter.
Comment dire les messages que la plupart des villes
De ma grande Patrie veuillent te passer ?
Je t’apporte des centaines,
Des milliers de « comment ça va ? »
Et j’ai le bonjour de ma Moscova
À donner à ta Meuse...
(Lidia POLIAK , Moscou)

«Большое спасибо всем организаторам за Форум. Возможность познакомиться с Бельгией, с удивительными людьми, услышать интересные и очень полезные лекции» (Ирина БАЖАН, Астрахань). « Это лето подарило нам удивительное открытие – маленькую страну с большим сердцем – Бельгию. И пусть это гордое Королевство встретило нас хмурым небом, дождем и осенней прохладой, теплые улыбки бельгийских коллег согрели нас и дали понять, что мы приехали к друзьям.» (Елена КОТЛЯР, Ярославль.)

Нам всем сегодня повезло
Франкофонии мир открыть
Мы впечатлений хоровод
Не сможем никогда забыть
Так много пройдено путей,
Так много прожито событий
Опять стал шире круг друзей,
Случилось множество открытий.
Организаторам поклон
И дружеские комплименты
Все за проект благодарим
АППФЯ и Президента
(Наталья ФАДЕЕВА, Екатеринбург).

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