Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №23/2007

Arts et culture

Le monument Aznavour réveille pour ses adieux la variété d’antan

Les tournées d’adieu sont accueillies avec le sourire parce qu’elles sont souvent appelées à se répéter. Mais celle annoncée par Charles Aznavour, 83 ans, dont soixante-cinq dans le métier de chanteur, est évidemment à envisager avec sérieux. Avant de sillonner la France, le monument national que New York nous envie (son périple a débuté triomphalement au Radio City Hall à l’automne 2006) a pris ses quartiers jusqu’au 10 novembre au Palais des congrès, salle parisienne qu’il connaît bien... puisqu’elle avait accueilli ses précédents adieux en octobre 2000.
Soucieux de la relève, le crooner accueille avec un message d’encouragement Agnès Bihl, conviée en première partie pour l’ensemble de la tournée.
Le spectacle, le 9 octobre 2007, d’Aznavour flirte aussi avec la variété d’antan : teintes mauves rétro, boule à facettes. Pas moins de dix-sept musiciens l’accompagnent avec un piano dominant, une section de cordes, un accordéon, un saxophone, une flûte et deux choristes superfétatoires – dont sa fille Katia, qui quitte son estrade pour Je voyage en duo.
L’ensemble peine à insuffler de la chaleur aux chansons de Colore ma vie, dernier album enregistré à Cuba avec le pianiste Chucho Valdés, qui dominent la première partie du tour de chant. D’autant que les thèmes (La Terre meurt, Moi, je vis en banlieue) enfoncent des portes ouvertes.
Heureusement, Aznavour joue de son élégance naturelle dans son costume anthracite. Il sait habiller une chanson d’une mimique, d’un geste, défier son âge en esquissant des pas de danse. La voix n’est pas sans défaillances et il ne le cache pas : « La mémoire n’est plus ce qu’elle était, l’ouïe non plus. Ce qui tient, ce sont les dents et les cheveux ! »
Epure piano-voix, émotion maximale. Les mots tremblés effacent toute différence d’âge entre Aznavour et son public.

(d’après Le Monde, octobre 2007)

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