Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №3/2008

Je vous salue, ma France

Villes d’eau, villes de neige

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La région Rhône-Alpes est riche en villes d’eau : Aix-les-Bains (Savoie), Divonne (Ain), Évian et Thonon dans la Haute-Savoie, etc., – qui ont souvent conservé intacts les thermes et les kiosques, les grands hôtels et les promenades, les ensembles monumentaux dessinés et aménagés à partir du Second Empire et jusque dans les années 1930. D’autres cités sont tournées vers les montagnes et leurs neiges éternelles. C’est le cas de Chamonix (Haute-Savoie), située au pied du mont Blanc, dévolue au ski et à l’alpinisme depuis le XIXe siècle.

« Ajoutez à l’ensemble de ce paysage de merveilles l’éternelle présence du mont Blanc ; méditez sur ce sommet, qui est bien véritablement, pour se servir de la fabuleuse expression des poètes, une des extrémités de la Terre. »
Victor HUGO, Chantiers

« J’ai vu ces jours passés des monts épouvantables tout couverts d’une glace épaisse de dix ou douze piques et les habitants des vallées voisines me dirent qu’un berger, allant pour secourir une sienne vache, tomba dans une fente de douze piques de haut, en laquelle il mourut glacé. »
Saint François de SALLES

Traboules et allées

À Lyon, les passages qui permettent de se rendre d’une rue à l’autre en traversant les maisons ou les pâtés d’immeubles sont nommés traboules. Parfois, leurs entrées sont cachées derrière les portes des façades. À Chambéry, ces passages sont nommés allées.

Pérouges

Jadis fondée par des Italiens, la cité de Pérouges est parvenue intacte jusqu’à aujourd’hui, avec son décor du XVe siècle, ses maisons à colombages et ses venelles pavées de galets de l’Ain, son église de style franc-comtois, ses remparts et sa place de la Halle.

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Les fermes de la Bresse

Les fermes de la Bresse, au nord de la région, possèdent une silhouette caractéristique : murs de pisé dotés d’une armature de bois, cheminées ajourées nommées sarrasines et surmontées d’un clocheton coiffé d’une croix de fer.

Le chalet alpin

Les chalets alpins possèdent tous un rez-de-chaussée qui abrite l’étable et les réserves de nourriture. L’habitation se trouve à l’étage, entouré d’une galerie à balustres de bois sculpté. Dans le grenier sont entreposés le bois, le grain et les biens les plus précieux.

Les constructions du Bugey

Le Bugey, entre les vallées du Rhône et de l’Ain, possède une unité architecturale très forte. On distingue la maison de vigneron, couverte d’un toit de lauze très incliné ; la maison de notable, de plan carré, souvent flanquée d’un escalier en tourelle et d’un pigeonnier. Des édifices placés au pied des vignes, où les vignerons confectionnaient et prenaient leurs repas, se nomment grangeons.

L’industrie de la soie

Img3À partir du XVIIIe siècle, l’élevage du ver à soie se répandit dans l’Ardèche et le Dauphiné. Le fil était fabriqué dans des exploitations nommées magnaneries. Il était ensuite envoyé à Lyon pour y être tissé par des ouvriers nommés canuts, qui étaient rémunérés à la tâche. En 1801, le métier mécanique pour la fabrication des tissus fut inventé par Jacquard. Nombre de canuts perdirent alors leur travail et se révoltèrent.

Les cloches

Depuis six générations, une entreprise de Haute-Savoie, créée par Paccard, fabrique des cloches. Outre le carillon de Chambéry, cette société a aussi fondu en 1891 la Savoyarde, le gros bourdon du Sacré-Cœur à Paris, ainsi que la Jeanne d’Arc (1921) installée dans le clocher de la cathédrale de Rouen, et une cloche dont le « la » doit, dans le Kentucky, saluer l’arrivée du troisième millénaire. Auparavant sise à Annecy-le-Vieux, cette fabrique se trouve maintenant à Sévrier (Haute-Savoie).

La poterie

La localité de Dieulefït, dans la Drôme, se consacre à la poterie depuis la préhistoire. Après avoir manqué disparaître au XIXe siècle, cet artisanat est de nouveau florissant. L’originalité de cette poterie réside dans ses teintes jaunes et vertes et dans la couleur brune qui borde les pièces.

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Le Vichy

Ainsi que son nom l’indique, le tissu nommé vichy est né dans la ville du même nom. Mais depuis le milieu du XIXe siècle, il est fabriqué dans la région de Roanne (Loire). Son aspect – des carreaux blancs alternés avec des carreaux rouges, bleus ou noirs – est le même à l’endroit et à l’envers, car les fils sont teints avant d’être tissés.

Le vendredi saint, à Burzet

Img5Le bourg de Burzet, dans l’Ardèche, perpétue la coutume de la montée au Calvaire le Vendredi saint. Un Christ, entouré des principaux personnages de la Passion (la Vierge, Véronique, Marie-Madeleine, des légionnaires romains, etc.), monte à flanc de coteau, de chapelles en oratoires, jusqu’au sommet d’une colline où trois croix sont dressées. Le prêtre bénit alors la foule des fidèles.

Les olivades de Nyons

La ville de Nyons, dans la Drôme, célèbre l’olivier deux fois par an lors de la fête des Olivades. Celle-ci s’ouvre par un défilé auquel prennent part les membres de la confrérie de l’Olivier, des groupes folkloriques, des fanfares... Une course est ensuite organisée et le gagnant reçoit, à l’imitation des jeux antiques, un rameau d’olivier.

La fête des Bergers de la Rosière

La fête des Bergers de la Rosière se déroule au col du Petit-Saint-Bernard, en août. Elle perpétue le souvenir des repas qui, dans les alpages, réunissaient autrefois les bergers français et italiens. Une messe en plein air est d’abord célébrée. Ensuite, ont lieu des combats de vaches. Danses et chants ponctuent les réjouissances.

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La fête des lumières, à Lyon

Le 8 décembre 1852, l’inauguration de la statue colossale de la Vierge de Fourvière (haute de 5,60 m), à Lyon, fut troublée par de violents orages. Ceux-ci une fois passés, les Lyonnais purent allumer les milliers de lampions installés sur les balcons. La fête des Lumières évoque cet événement. La procession démarre devant la cathédrale Saint-Jean et traverse les rues de la vieille ville, tout illuminée.

Guignol

Le personnage de Guignol est né au début du XIXe siècle. Toujours vêtu d’une redingote brune à boutons dorés et coiffé d’un bonnet noir, il incarne le personnage du canut lyonnais, le tisseur qui demeurait et travaillait sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse. Moqueur et philosophe, il est flanqué de sa femme, Madelon, bavarde et querelleuse, et de son ami Gnafron, le cordonnier ivrogne.

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Le diable et les fées

Le Diable joue un grand rôle dans la mythologie de la Savoie. Il était jadis de tous les carnavals, aux côtés du chamois ou du bouc. Il est représenté dans les fresques des églises de Lanslevillard et de Bessans. Dans ce dernier village, au milieu du XIXe siècle, un sculpteur a créé de petites statuettes démoniaques qui, depuis, figurent en bonne place dans l’artisanat local.

Dans l’Isère, les contes font la part belle aux sorcières et aux fées, aux défunts dotés de la parole et aux ogres, ici nommés nagous.

« Mon Diu, je Vos remarcie de ce repas ! Faites que l’autre ne tarde pas ! »
Adage lyonnais

Les plats principaux

Les lacs de Savoie sont riches en poissons – lavaret, truite saumonée, brochet, perche – qui font l’objet de nombreuses préparations. Cette même région apprécie également les champignons (mousserons, morilles, cèpes) et élabore de nombreux produits de charcuterie. Ce terroir produit aussi de petites saucisses à cuire nommées diots, ainsi que des jambons fumés et sèches.

Du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, les plus grandes tables de Lyon furent tenues par des femmes, les « mères ». Mais cette tradition est presque éteinte aujourd’hui.

L’un des plus célèbres plats du Dauphiné est un gratin à base de pommes de terre. Il existe également d’autres gratins, à base d’aubergines ou de macaronis.

Le poulet de Bresse est très apprécié partout en France. A Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, depuis le milieu du XIXe siècle, une fête organisée peu avant Noël célèbre cette volaille.

Un concours permet de récompenser les plus beaux chapons, dindes et poulardes, préparés et enrubannés. Les bêtes sont ensuite vendues.

La ville de Nantua, dans l’Ain, est renommée pour ses ramequins et ses gratins. Mais la cité s’enorgueillit surtout d’avoir mis au point la recette des quenelles de brochet sauce Nantua, à base d’écrevisses.

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Les mets lyonnais

La gastronomie de Lyon est réputée dans le monde entier. Parmi les spécialités charcutières consommées en entrées figurent la rosette ou le Jésus, le saucisson chaud ou les pâtés en croûte, le cervelas ou la salade de pieds de mouton, les pissenlits aux harengs et aux croûtons ou les quenelles, les grattons et les fritons (résidus de graisse de porc ou de canard frits mangés froids) ou la cervelle de canut (fromage blanc battu avec de l’huile de colza, du vin blanc et des fines herbes).

Parmi les plats principaux, on trouve le poulet à la Célestine ou le tablier de sapeur (panse de bœuf découpée en morceaux, passée dans l’œuf et la chapelure avant d’être cuite à la poêle), les cardons à la moelle, les queues de cochons ou la poularde demi-deuil.

Il n’y a pas longtemps encore, il était d’usage, pour les tôt levés, de se réunir, vers dix heures du matin, pour prendre un mâchon, c’est-à-dire un repas composé de nombre de ces plats.

« Je ne connais qu’une chose que l’on fasse très bien à Lyon; on y mange admirablement, et, selon moi, mieux qu’à Paris. Les légumes surtout y sont divinement apprêtés. »
STENDHAL, Mémoires d’un touriste

Les fromages

Fabriqué en Savoie, dans le Beaufortin, le beaufort est un fromage proche du gruyère. Il en existe deux sortes : le beaufort d’été, qui est fabriqué dans les alpages, le beaufort d’hiver, affiné dans les étables.

Le reblochon est une spécialité de la région des Aravis (Haute-Savoie) ; il était jadis offert par les paysans aux moines chartreux qui venaient bénir leurs terres. Le nom de ce fromage vient du patois savoyard et signifie « seconde traite » : autrefois, les paysans ne trayaient pas les vaches de manière complète, afin de tromper leur propriétaire ; ce dernier une fois parti, ils trayaient de nouveau le ruminant : avec le lait, très gras, alors obtenu, ils fabriquaient le reblochon. La Clusaz (Haute-Savoie) célèbre chaque année le reblochon, à la mi-août : les vaches, les chevaux et les chèvres sont présentés à leur avantage. Les habitants revêtent les costumes traditionnels pour se lancer dans des danses folkloriques. Ensuite, vient la démonstration de la fabrication du reblochon.

Le bleu de Bresse est un fromage assez récent : il n’a été mis au point que dans les années 1950. A mentionner aussi le saint-marcellin, produit dans le village du même nom (Isère), ou le picodon, affiné dans la région de Montélimar (Drôme).

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Les douceurs

Une pâtisserie qui se situe à mi-chemin de la tarte et de la brioche est consommée dans la Drôme : la pogne, spécialité de Romans. Quant à la Savoie, elle possède la recette d’une pâtisserie légère qui porte son nom, le gâteau de Savoie, faite avec des blancs d’œufs battus en neige. La Bresse déguste des galettes, recouvertes de crème aux œufs. Valence, elle, fabrique des gâteaux en pâte sablée en forme de bonhomme : le suisse, proche parent du saint-nicolas aux épices alsacien. Montélimar est connu pour son nougat, fait de blanc d’œuf et de pistaches.

La noix de Grenoble (Isère) est pour l’essentiel récoltée tout au long de la rivière Isère. Il en existe trois variétés la franquette, la mayette et la parisienne. Quant à la châtaigne, commune en Ardèche, elle est beaucoup moins consommée qu’autrefois.

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Les vins

Le plus célèbre des vins de la région est le beaujolais, dont la consommation a décuplé après la Seconde Guerre mondiale : c’est dans les années 1960 que les Parisiens ont découvert la saveur du « troisième fleuve de Lyon ». Le vignoble occupe une longue bande de terre qui s’étend du nord au sud sur plus de 60 km. Depuis quelques années les viticulteurs proposent, en novembre, du beaujolais nouveau -un vin qui doit être consommé assez rapidement. L’Ain donne des vins rouges, rosés et blancs : les vins du Bugey. Dans la région de Givors, les vignes produisent les côtes-rôties – le plus ancien vin de France. • Plus à l’ouest, ce sont les vignobles de la Côte roannaise.

Depuis un demi-siècle, la confrérie des compagnons du Beaujolais s’attache à faire connaître et aimer le beaujolais. Quatre fois par an, les membres de cette association se réunissent dans les vastes caves du château de Montauzan à Lacenas (Rhône).

La Savoie produit elle aussi du vin. Des blancs (apremont, chignin, montmélian, etc.) et des rouges (chantagne, chinon, fongieux). Enfin, il faut mentionner toute une gamme de petits vins de pays, qu’ils soient de l’Ardèche (vins des coteaux de l’Ardèche, dans le Bas-Vivarais) ou de l’Isère (vins du pays d’Allobrogie), du Rhône (vins des collines rhodaniennes) ou de la Drôme (vins du comté de Grignan). Dans ce dernier département est également élaboré un vin mousseux, la clairette de Die.

« Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves : le Rhône, la Saône et le beaujolais. »
Léon DAUDET

Les vignerons de Brouilly, dans le Rhône, ont pris l’habitude d’organiser, à la fin du mois d’août, une fête pour célébrer leur vin. Les participants à cette réjouissance s’installent autour de tréteaux, ripaillent et boivent devant des groupes folkloriques.

Il faut citer une liqueur, fabriquée à l’aide de 130 plantes : la chartreuse, verte ou jaune, créées au monastère de la Grande Chartreuse (Isère).

(d’après Merveilles de France. Fêtes et traditions de nos régions)

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