Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №8/2008

Je vous salue, ma France

Grotte de Lascaux

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La grotte de Lascaux est l’une des plus importantes grottes ornées paléolithiques par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l’art pariétal ». Les peintures et les gravures qu’elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 18 000 et 15 000 ans avant le présent à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. Elles ont longtemps été associées au Magdalénien ancien, mais les dernières études montrent qu’elles pourraient dater du Solutréen qui le précède.

La grotte est située dans le Périgord noir, sur la commune de Montignac (Dordogne), à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Périgueux.

La grotte est découverte le 12 septembre 1940, par quatre adolescents à la recherche du chien de l’un d’entre eux disparu dans un trou étroit révélé par la chute d’un pin foudroyé : Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Georges Agnel et Simon Coencas avertissent rapidement leur ancien instituteur, Léon Laval. Le préhistorien Henri Breuil, réfugié dans la région pour fuir l’occupant, est le premier spécialiste à visiter Lascaux, le 21 septembre 1940, en compagnie de Jean Bouyssonnie. H. Breuil est aussi le premier à l’authentifier, la décrire et l’étudier. Il entreprend les premiers relevés dès la fin de l’année 1940 et passe plusieurs mois sur place pour étudier les œuvres qu’il attribue au Périgordien.

Dans plusieurs années on y entreprend de nombreuses fouilles et on espère trouver une sépulture. On y met au jour des pointes de sagaies décorées en bois de renne. De nouveaux relevés comptabilisent 1 433 représentations (aujourd’hui, 1 900 sont répertoriées).

Exploitation touristique et problèmes de conservation

En 1948, l’accès à la grotte est aménagé afin de permettre des visites touristiques qui vont se multiplier rapidement et mettre en péril la conservation des figurations pariétales. D’importants travaux de terrassement sont lancés et modifient le niveau et la nature des sols. Un éclairage électrique est installé et un escalier est mis en place pour accéder aisément à la salle des Taureaux. L’entrée est close par une lourde porte de bronze.

Dès 1955, les premiers indices d’altération sont constatés. Ils sont dus à un excès de dioxyde de carbone induit par la respiration des visiteurs, qui provoque une acidification de la vapeur d’eau expirée corrodant les parois. En 1957 est mis en place un premier système destiné à régénérer l’atmosphère et à stabiliser la température et l’hygrométrie. Les visites continuent pourtant à se succéder au rythme effréné de plus de 1 000 touristes par jours, dégageant environ 2 500 litres de dioxyde de carbone et 50 kg de vapeur d’eau

img2En 1960, la « maladie verte » fait son apparition : les émanations de dioxyde de carbone liées aux visites, une température trop élevée et les éclairages artificiels permettent la dissémination de colonies d’algues sur les parois. L’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone génère la « maladie blanche », un voile de calcite qui se dépose sur les parois et sur certaines œuvres. En 1963, les micro-organismes continuent à proliférer malgré la mise en place de filtres à l’ozone. En avril 1963, André Malraux, alors ministre chargé des Affaires culturelles, décide d’interdire l’accès de Lascaux au grand public.

De 1965 à 1967, l’ensemble du système de régulation thermique et hygrométrique est modifié afin de recréer les conditions de circulation des masses d’air qui avait permis la conservation de Lascaux durant des millénaires. Le principe de ce système statique de refroidissement consiste à utiliser la convection naturelle pour condenser la vapeur d’eau à un endroit déterminé.

Au début des années 1970, la réalisation d’un fac-similé d’une partie de la grotte est mise en œuvre. Elle est ouverte au public en 1983.

Au printemps 2001, on signale l’apparition de moisissures à l’entrée de la grotte. Le sol se couvre en effet d’un champignon extrêmement résistant. Le champignon s’est propagé aux peintures.

En 2002, le Ministère de la Culture met sur pied un Comité scientifique international de la grotte de Lascaux, qui doit gérer le problème. En 2006, la contamination est à peu près maîtrisée.

Quinze années de fréquentation touristique intense ont donc perturbé l’équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition.

Description de la grotte

Pour faciliter les descriptions, la grotte est traditionnellement subdivisée en un certain nombre de zones correspondant à des salles ou des couloirs. Leurs noms imagés sont dus en partie à H. Breuil : la salle des Taureaux ou Rotonde, le Diverticule axial, le Passage, la Nef, le Diverticule des Félins (ou cabinet des Félins), l’Abside, le Puits.

Les découvertes archéologiques

La plupart des vestiges archéologiques découverts à Lascaux ont été recueillis par A. Glory, lors de l’aménagement des sas d’entrée et des salles, ou lors de fouilles plus méthodiques en particulier dans le Puits. Ces vestiges comprennent de l’industrie lithique (403 pièces), de l’industrie osseuse (28 pièces), de la parure (10 coquilles), de la faune (113 restes), de nombreux charbons, des macrorestes végétaux et de nombreux fragments de colorants.

Les figurations pariétales

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La salle des Taureaux, présente la composition la plus spectaculaire de Lascaux. Ses parois en calcite se prêtant mal à la gravure, elle est uniquement ornée de peintures, souvent de dimensions impressionnantes : certaines mesurent jusqu’à cinq mètres de long.

Deux files d’aurochs se font face, deux d’un côté et trois de l’autre. Les deux aurochs du côté nord sont accompagnés d’une dizaine de chevaux et d’un grand animal énigmatique, portant deux traits rectilignes sur le front qui lui ont valu le surnom de « licorne ». Côté sud, trois grands aurochs en côtoient trois plus petits, peints en rouge, ainsi que six petits cerfs et le seul ours de la grotte, superposé au ventre d’un aurochs et difficilement lisible.

Le Diverticule axial est également orné de bovinés et de chevaux accompagnés de cerfs et de bouquetins. Un dessin représentant un cheval fuyant a été brossé au crayon de manganèse à 2,50 mètres du sol. Certains animaux sont peints sur le plafond et semblent s’enrouler d’une paroi à l’autre. À ces représentations, qui ont nécessité l’usage d’échafaudages, s’entremêlent de nombreux signes (bâtonnets, points et signes rectangulaires).

Le Passage présente un décor fortement dégradé anciennement, notamment par des circulations d’air.

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La Nef comporte quatre groupes de figures : le panneau de l’Empreinte, celui de la Vache noire, celui des Cerfs nageant, ainsi que celui des Bisons croisés. Ces œuvres sont accompagnées de nombreux signes géométriques énigmatiques, notamment des damiers colorés que H. Breuil qualifia de « blasons ».

Le Diverticule des Félins doit son nom à un groupe de félins, dont l’un semble uriner pour marquer son territoire. Très difficile d’accès, on peut y voir des gravures de fauves d’une facture assez naïve. On y trouve également d’autres animaux associés à des signes, dont une représentation de cheval vu de face, exceptionnelle dans l’art paléolithique où les animaux sont généralement représentés de profils ou selon une « perspective tordue ».

L’Abside comporte plus de mille gravures dont certaines superposées à des peintures, correspondant à des animaux et des signes. On y trouve le seul renne représenté à Lascaux.

Le Puits présente la scène la plus énigmatique de Lascaux : un homme à tête d’oiseau et au sexe érigé semble tomber, renversé peut-être par un bison éventré par une sagaie ; à ses côtés est représenté un objet allongé surmonté d’un oiseau, peut-être un propulseur ; sur la gauche un rhinocéros s’éloigne. Un cheval est également présent sur la paroi opposée. Deux groupes de signes sont à noter dans cette composition :

Il s’agit bien ici d’une scène dont les différents éléments sont en relation les uns avec les autres, et non d’une juxtaposition d’animaux ou de signes sur une même paroi, comme c’est le plus souvent le cas dans l’art paléolithique. Pour A. Leroi-Gourhan, cette scène renvoie probablement à un épisode mythologique dont la signification est difficile à établir

Interprétations

La grotte de Lascaux n’a livré qu’un nombre modeste de restes osseux et d’outils de silex : elle n’a jamais été un lieu d’habitation et sa fréquentation semble essentiellement liée à ses œuvres pariétales.

Si elles sont extrêmement réalistes en ce qui concerne les morphologies et les attitudes des animaux, les œuvres de Lascaux ne visent toutefois pas une représentation exhaustive et naturaliste de la réalité : la flore, les reliefs et même le sol sont absents des parois de la grotte, comme c’est pratiquement toujours le cas d’ailleurs dans l’art paléolithique.

Il est indéniable que certains éléments figurés, certaines associations de signes, ont une valeur symbolique.

La grotte de Lascaux est considérée par A. Leroi-Gourhan comme un sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux.

Lascaux II

Suite à la fermeture de la grotte au grand public et en raison de la multiplication des problèmes de conservation, un relevé stéréo-photogrammétrique de la totalité des zones ornées a été réalisé à la fin des années 1960 par l’Institut géographique national.

La société propriétaire de Lascaux se lança dans la réalisation d’une réplique d’une partie représentative de la grotte (Diverticule axial et Salle des Taureaux).

Une double coque en béton dont l’intérieur reproduit fidèlement la grotte originale fut réalisée à partir des relevés.

Situé à 200 m de l’original, le fac-similé, nommé « Lascaux II », a ouvert ses portes le 18 juillet 1983. Quelques autres reproductions de peintures (frise des cerfs, bisons adossés et vache noire de la Nef, scène du Puits) sont exposés dans la parc du Thot, à quelques kilomètres de Montignac.

(d’après les sites Internet)

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