Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №5/2009

Je vous salue, ma France

Jeanna AROUTIOUNOVA

Les voyages gastronomiques continuent…

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Vous vous levez le matin. Vous avez fait une toilette de chat et après, que faites-vous ? Vous allez dans la cuisine, vous vous installez confortablement devant une table et vous prenez le petit déjeuner avec des croissants croustillants et du café. Savez-vous, quelle est l’origine de ces petits croissants ?

Les croissants figurent au menu des petits déjeuners en France, en Belgique. Mais si vous voulez connaître « la patrie » des croissants, il faut faire un voyage en Europe centrale. En 1683, les Turcs sont de retour et assiègent Vienne. Une nuit, ils tentent de pénétrer dans la ville. Mais les boulangers qui travaillent au fournil la nuit les entendent et donnent aussitôt l’alarme. Les Turcs sont vigoureusement repoussés. C’est une coalition européenne dirigée par le roi de Pologne, Jean Sobieski, et Charles de Lorraine qui chassera finalement les Turcs et libérera Vienne. En remerciement pour leur aide, les boulangers sont autorisés à cuire des petits pains en forme de lune, symbole de l’Islam. Ces croissants sont tellement délicieux qu’ils quitteront rapidement les rives du Danube et feront partie du menu de nombreux repas du matin. Un siècle plus tard, la reine Marie-Antoinette introduit la fabrication du croissant à Paris, mais c’est seulement au début du XXe siècle que les boulangers de la capitale créent le croissant feuilleté au beurre que l’on consomme de nos jours.

Peut-on imaginer un petit déjeuner sans café ?

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Le café, aujourd’hui symbole de l’art de vivre occidental, vient d’Éthiopie. C’est sur les hauts plateaux de Kaffa (une des origines possibles de son nom) qu’ont été identifiés les premiers caféiers. D’Éthiopie, le café serait d’abord passé au Yémen, où les premières cultures remontèrent au XIIe siècle. À partir du XVe siècle, sa consommation se diffuse à l’ensemble du monde arabe et ottoman, notamment grâce au pèlerinage à La Mecque. En Europe, le café conquiert d’abord l’Italie, vers 1600, grâce aux marchands de Venise. Au XVIIIe siècle, la France joue un rôle essentiel dans le développement du café aux Amériques. La dégustation du café rythme la vie quotidienne des consommateurs des sociétés industrialisées : du café au lait matinal à l’espresso décaféiné du dîner en passant par la célèbre pause café. N’oubliez pas le café viennois qui remonte à la même époque que les croissants. Pendant le siège de Vienne par les Turcs, un Polonais du nom Kulczyski réussit à traverser les lignes ennemies et à communiquer un important message des assiégés à l’armée de secours de Charles de Lorraine. Kulczyski parle turc, car il a travaillé autrefois comme interprète à Constantinople où il a appris à aimer le café…Lorsque les Turcs lèvent le camp devant Vienne et se replient, ils abandonnent munitions et provisions, notamment un stock de 500 sacs de grains noirs. En signe de reconnaissance, la municipalité viennoise les offre à Kulczyski. Elle l’autorise à ouvrir le premier café, à deux pas de la cathédrale. Mais le marc de café turc n’est pas au goût des Viennois. Kulczyski filtre alors le marc et ajoute trois cuillers de lait au breuvage ainsi obtenu. Le café viennois était né.

Le célèbre gastronome Brillat-Savarin disait : « Dis-moi ce que tu manges et je te dirai ce que tu es. »

Pour savoir comment peut-on manger, pourquoi mange-t-on, regardez attentivement le tableau suivant, essayez de traduire les expressions idiomatiques ci-dessous et après avoir fait ce voyage vous y goûterez tout le plaisir ! Pour enrichir votre vocabulaire gastronomique, retenez-les !

Expressions idiomatiques

Explications

Exemples

Avoir un petit creux

avoir un peu faim

J’ai des sandwichs1  dans mon sac. Si tu as un petit creux, tu peux en prendre un.

Avoir une faim de loup

avoir très faim

La marche m’a mis en appétit. J’ai une faim de loup.

Avoir l’estomac dans les talons 

avoir très faim

On va déjeuner ? J’ai l’estomac dans les talons.

Danser devant le buffet 

être affamé, n’avoir rien à manger

Nous n’avons presque plus d’argent et nous ne sommes que le 20 du mois. Si ça continue, on va devoir danser devant le buffet.

Casser la croûte (familier) 

manger

On va à la cantine. C’est l’heure de casser la croûte.

Casser la (une petite) graine (familier) 

manger

Il est midi, tu viens casser une petite graine avec nous ?

Avoir quelque chose à se mettre sous la dent 

avoir quelque chose à manger

Le frigidaire est vide et je n’ai pas eu le temps de faire les courses. J’ai peur de ne rien avoir à me mettre sous la dent à midi.

Manger (bouffer) comme un cochon (familier)

 très salement

Ne fais pas tant de bruit en mangeant, tu manges comme un cochon !

Manger comme un moineau /comme un oiseau

manger très peu

La petite Marie n’aime rien, elle mange comme un moineau.

Manger un morceau (familier)

manger (parfois rapidement)

Tu viens manger un morceau avec moi au bistrot du coin ?

Manger au (avec un) lance-pierre 

manger
très rapidement

J’ai tellement de travail à faire que je dois manger au lance-pierre et revenir vite au bureau.

Manger comme un ogre

manger en grande quantité

Mon fils joue au rugby et après un match, il mange comme un ogre.

Manger sur le pouce

manger peu et rapidement

J’ai trop de travail pour aller au restaurant aujourd’hui, je vais manger sur le pouce.

Avoir un estomac d’autruche

pouvoir digérer n’importe quoi

André a un estomac d’autruche. Il a mangé les sandwichs rancis dont nous ne voulions plus.

Se lécher les babines

bien manger, exprimer sa satisfaction avant ou après un bon repas

Ce plat a l’air délicieux. Je me lèche les babines.

A s’en lécher les doigts

savoureux en parlant d’un plat

Dimanche dernier, ma mère nous a préparé un canard à l’orange. C’était à s’en lécher les doigts.

Se taper la cloche (familier)

bien manger

Ce restaurant est délicieux. Allons-y, on va se taper la cloche.

Manger comme quatre

manger beaucoup

Haudoin songeait à son vieux père qui mangeait comme quatre…
(M. Aymé)

Manger (avaler) comme un coucou

engloutir

Malgré la fatigue il a tout mangé comme un coucou.

Manger (bouffer) comme un chancre (familier)

manger avec voracité/avec excès et goulûment

Après l’expédition au Cercle Polaire, les chiens ont mangé comme un chancre.

Manger du bout des dents

manger sans appétit

Elle n’a pas l’air d’avoir faim, elle mange du bout des dents (Dictionnaire du français)

Manger (dîner) par coeur

ne pas manger ; manger par l’imagination ; manger virtuellement

En décembre, un soir, on dîna par cœur. Il n’y avait plus un radis.
(E. Zola)

Bouffer des briques (familier)

n’avoir rien  (ou peu) à manger

Avec ce coco-là, elle mangera des briques à la sauce caillou. (R. Sabatier)

Manger (dévorer) comme un loup

manger beaucoup et avidement

Le garçon s’extasiait, la bouche pleine, et mangeait comme un loup. (A. Nazarian)

 

Très tendance au début des années 2000, la consommation du sandwich, qui croît de 6 % par an, a dépassé en France celle du hamburger : plus de 1,1 milliard en 2003. Cette guerre du « pain nomade » tourne à l’avantage du petit en-cas que John Montagu, comte de Sandwich, s’est fait servir en 1762 à sa table pour ne pas quitter son jeu préféré. Le sandwich a beaucoup de qualités par rapport à son concurrent américain qui ne se consomme que dans un fast-food ou chez soi : le sandwich se fabrique avec de multiples variétés de pains ; il s’achète dans les boulangeries, les distributeurs et les supérettes ; il se mange debout, dans la rue, au bureau ou dans le train. Ce que les Français aiment le mieux, c’est son petit prix. Un Français sur quatre en fait son « déjeuner ».

(d’après G. FUMEY-O.ETCHEVERRIA,
Atlas mondial des cuisines et gastronomies)

RETENEZ !

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Brillat-Savarin

« Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger. »

MOLIÈRE

« L’appétit vient en mangeant, la soif s’en va en buvant. »

RABELAIS

Il est à noter que les fruits, les légumes sont présents dans de nombreuses expressions populaires : « C’est la fin des haricots » signifie qu’on se trouve dans une situation catastrophique, quelqu’un qui « sucre les fraises » est quelqu’un qui tremble. Les aliments ne sont pas oubliés : « C’est du gâteau » qualifie quelque chose qui est facile à réaliser, « prendre une tarte » signifie « recevoir une gifle ». Les ustensiles sont également présents dans ces expressions : « Il n’est pas dans son assiette » qui signifie « il ne va pas bien, il est un peu malade » ; « il chante comme une casserole » signifie « il chante faux ».


Exercices

1. Parlez … avec des légumes et des fruits !

Quelle est la signification des expressions suivantes ? Choisissez la bonne réponse :

1. Raconter des salades :

a) mentir.

b) dire la vérité.

c) raconter sa vie.

2. Je trouve cette jeune fille un peu courge :

a) Elle est un peu grosse.

b) Elle est assez sympa.

c) Elle est un peu bête.

3. Il est rouge comme une tomate :

a) Il a pris un coup de soleil.

b) Il a bronzé.

c) Il est content.

4. C’est bête comme chou :

a) C’est très compliqué.

b) C’est idiot.

c) C’est très simple.

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5. Ce film, c’est un navet :

a) C’est un mauvais film.

b) C’est un excellent film.

c) C’est un film triste.

6. Ce n’est pas mes oignons :

a) Ce n’est pas à moi.

b) J’ai un problème.

c) Ce n’est pas mon problème.

7. Les carottes sont cuites :

a) Tout est fini, perdu.

b) Le repas est fait.

c) Il est temps d’agir.

8. Il n’a rien dans le citron :

a) Il n’a pas d’argent.

b) Il n’a rien dans la tête.

c) Il n’a rien dans l’estomac.

9. Tomber dans les pommes :

a) adorer les pommes.

b) dormir.

c) s’évanouir.

10. Être haut comme trois pommes :

a) être courageux.

b) être gourmand.

c) être petit.

11. Il me prend pour une poire :

a) Il m’admire beaucoup.

b) Il croit que je suis imbécile.

c) Il est très gentil avec moi.

12. Travailler pour des prunes :

a) Faire quelque chose gratuitement.

b) Travailler pour rien, sans résultat.

c) Travailler pour être payé.

13. J’ai la pêche !

a) Je suis en pleine forme.

b) J’ai mal à la tête.

c) J’ai de la chance.

14. Appuyer sur le champignon :

a) accélérer.

b) s’empoisonner.

c) tomber.

15. Couper la poire en deux :

a) partager qch entre deux personnes.

b) faire un compromis.

c) couper en deux parties égales.

16. La poire est mûre :

a) il est temps de ramasser la récolte.

b) l’affaire est faite.

c) l’occasion est favorable.

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17. Ne pas promettre des poires molles :

a) faire des menaces.

b) faire des promesses irréalisables.

c) faire des concessions.

18. Garder une poire pour la soif :

a) réserver quelque chose pour l’avenir.

b) cacher quelque chose.

c) garder son trésor.

Clés : 1. – a ; 2. -c ; 3.– b ; 4.– c ; 5.– a ; 6. – c ; 7.– a ; 8.– b ; 9.– c ; 10. – c ; 11. -b ; 12.– b ; 13.– a ; 14. – a ; 15.– b ; 16. – c ; 17. – a ; 18. – a.

 

2. Dans le tableau ci-dessous finissez les expressions idiomatiques, donnez leurs équivalents en russe. Essayez de créer vos expressions imagées.

Expressions

En français

Équivalents russes

Être jaune comme …

 

 

Être ridé comme …

 

 

Glisser sur une peau …

 

 

Être noir comme …

 

 

Ménager la chèvre et …

 

 

Faire … blanc

 

 

Vêtu comme …

 

 

Pousser comme …

 

 

Tirer les … du feu.

 

 

… de discorde

 

 

… sur le gâteau

 

 

Presser qn comme …

 

 

Entre  la … et le fromage

 

 

Panier de …

 

 

… défendu

 

 

Clés : 1.– citron ; 2. -une pomme ; 3.– de banane ; 4. -un pruneau ; 5. – le chou ; 6. – chou ; 7. – un oignon ; 8. – un champignon ; 9. – les marrons ; 10. – pomme ; 11.– cerise ; 12. – citron ; 13. – la poire ; 14. – cerises ; 15. – fruit.

 

Ouvrages à consulter :

RAT M., Dictionnaire des locutions françaises. – P., Larousse, 1957.

CARADEC F., Dictionnaire du français argotique et populaire. – P., Larousse, 1977.

REY A., CHANTREAU S., Dictionnaire des expressions et locutions figurées. – P., Les Usuels de Robert, 1979.

CIGNATTA T., Rue Mouffetard. – Genova, Cideb Éditrice, 2005.

CHOLLET I., ROBERT J.-M., Les Expressions idiomatiques. – P., CLE International, 2008.

ГРИНЁВА Е.Ф., ГРОМОВА Т. Н., Словарь разговорной лексики французского языка. – М.,1988.

НАЗАРЯН А.Г., Устойчивые сравнения французского языка. – М., 1998.

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