Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №11/2009

Arts et culture

Post-scriptum

Héritage littéraire menacé de disparition définitive

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Denis Westhoff

Denis Westhoff, 45 ans, est à la recherche d’une bouffée d’oxygène. Fils unique et héritier de Françoise Sagan, il en a accepté la succession en juin 2007, mais se retrouve prisonnier des disputes interminables avec le fisc qui ont assombri la fin de la vie de sa mère, Françoise Sagan, morte ruinée, le 24 septembre 2004, à l’hôpital d’Equemauville, près d’Honfleur. « Seule, usée et en colère », précise-t-il. Une colère qui le rattrape. Comme on sait, la romancière, à son décès, était surtout riche de ses dettes : 860 000 euros. Dans le mois qui a suivi la disparition du « charmant petit monstre », Bonjour tristesse a grimpé à la deuxième place des ventes. De 2004 à 2007, l’œuvre de Sagan a rapporté près de 350 000 euros. Cette somme a été saisie par l’Etat, ce qui a allégé d’autant le passif de la succession. Mais l’Etat réclame désormais 227 411 euros d’imposition1 sur ces revenus, que Denis Westhoff n’a jamais touchés. Aujourd’hui, au cœur de l’affaire figurent les difficultés autour de l’exploitation commerciale de l’œuvre littéraire de Françoise Sagan : une trentaine de romans, neuf pièces de théâtre, un essai, des articles de journaux, plus les droits étrangers, les adaptations au cinéma, théâtre, télé... Profitant du retour d’actualité suscité par la biographie de Marie-Dominique Lelièvre Sagan à toute allure et le film Françoise Sagan, sortis en 2008 et consacrés à sa mère, Denis a lancé une pétition pour sauver « l’héritage littéraire menacé de disparition définitive ». Aujourd’hui, toute rentrée d’argent est saisie et entraîne une imposition, à laquelle Denis Westhoff ne peut faire face. L’héritier ne demande aucun passe-droit, mais souhaiterait obtenir un échelonnement2 de la dette. Pour son adaptation cinématographique de Bonjour tristesse, en 1958, Otto Preminger avait acheté les droits de l’œuvre pour trente-cinq ans. Denis Westhoff peut donc de nouveau exploiter librement ce titre. Mais, pour l’instant, il a gelé un nouveau projet cinématographique, de peur de ne pas pouvoir faire face aux conséquences financières de cette offre. De même, il a récupéré en propre l’exploitation d’une douzaine de titres de la romancière, mais il les conserve sans les exploiter. L’an passé, il s’est battu avec les éditions Julliard pour obtenir la réédition de tous les titres que la maison possédait, certains parmi les plus connus : Bonjour tristesse, Dans un mois, dans un an, Aimez-vous Brahms, La Chamade. Denis Westhoff aimerait bien créer un prix Sagan, qui distinguerait une romancière de moins de 25 ans, mais, avant tout, il entend continuer à se battre pour que l’œuvre de Françoise Sagan ne tombe pas dans l’oubli.

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1 Impôt.

2 La disposer à une certaine distance, répartir.

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