Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №14/2009

Éditorial

Gréta TCHESNOVITSKAYA

Parole au rédacteur en chef

Charles Aznavour, cette légende de la chanson française a fêté ses 85 ans.

Gréta TchesnovitskayaIl est né à Paris, le 22 mai 1924. Son père, Micha Aznavourian, Arménien, né en Géorgie est baryton. Sa mère, Knar, issue d’une famille de commerçants, est comédienne. Dans le petit restaurant que le couple tient rue de la Huchette, Micha chante pour ses clients exilés d’Europe centrale, dont beaucoup d’artistes. Ce milieu de comédiens, de chanteurs et de poètes conduit tout naturellement, le jeune Charles Aznavour (nom choisi pour la scène) à se présenter à ses premières auditions. Il a alors 9 ans. Il entre au Théâtre du Petit Monde, puis décroche ses premiers rôles. Sa sœur Aïda, chanteuse, rejoint une troupe. Il l’accompagne, toujours émerveillé.

Aznavour n’avait pas un physique de jeune premier. Quant à sa voix, on l’a trouvée « ingrate ». Qu’il écrive des chansons pour les autres, pourquoi pas ? D’ailleurs, il ne manquait pas de talent de plume : Mistinguett, Maurice Chevalier, Patachou, Édith Piaf donnaient vie à ses textes. En 1952, Je hais les dimanches, interprété par Juliette Gréco, obtient même le prix de SACEM. Mais Charles Aznavour ambitionnait sa carrière sur scène et se voyait « en haut de l’affiche ». Soixante ans plus tard, il est un géant de la chanson française. Il n’a « pas vu le temps passer », il n’a pas eu le temps. Trop d’affiches, trop de salles combles à Paris, Tokyo, Londres, New York, Montréal, Erévan, trop d’invitations sur les plateaux télévisés, trop de textes poétiques à écrire, trop de mélodies à griffonner sur les partitions.

img1Il a composé un millier de chansons qu’il a interprétées en cinq langues, a vendu 100 millions de disques dans le monde. Charles Aznavour a tissé avec son vaste public des liens tellement intimes que sa carrière se confond avec les six décennies écoulées.

Et les années passent vite, très vite. Trop vite. « Le temps des moins de 20 ans » est loin. Est venu celui des honneurs. Depuis 2001, une place au centre d’Erévan, la capitale de l’Arménie, porte son nom. En 2008, le président Serge Sarkissian a accordé à Charles Aznavour la citoyenneté arménienne. Et cette année, le pays de ses ancêtres l’a nommé ambassadeur en Suisse.

« La retraite tue », dit-il et n’envisage pas de se retirer.

Bonne continuation, Monsieur Aznavour !

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