Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №22/2009

Les Routes de l’Histoire

La Nouvelle-France est à l’origine du Québec contemporain

L’histoire de la province du Québec est riche en événements qui se sont passés sur son territoire depuis 1534, l’année de la découverte du Canada par Jacques Cartier.

Cela comprend la découverte du Nouveau monde en Amérique, la colonisation et le peuplement de ce territoire, des batailles sanglantes contre les Britanniques, la conquête par les Anglais, la lutte pour son indépendance et l’épanouissement du peuple québécois.

Dans cet article, nous allons explorer les cinq périodes chronologiques de 1534 jusqu’à 1763 de la première moitié de l’histoire du peuple québécois, sous le régime de la Nouvelle-France, qui a donné naissance au Québec contemporain.

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Les découvertes géographiques du Сanada : 1534-1600

img2Les grandes découvertes géographiques débutent au XVe siècle. Et la plus grande est la découverte de l’Amérique attribuée à Christophe Colomb en 1492.

Les premiers navigateurs français cherchaient de l'or, des épices, des marchandises rares et exotiques. Jacques Cartier1, le navigateur de Saint-Malo, reçoit du roi François Ier la mission de faire un voyage en Terres Neuves, connues des marins européens pour ses bancs de poissons, dans le but de découvrir certaines îles où l'on dit qu’il y a de l’or et d’autres riches choses.

Il découvre le golfe du fleuve Saint-Laurent, qu’il prend pour une mer intérieure. Il visite un pays nouveau ce qui permet de se rendre encore plus loin pour des échanges commerciaux ultérieurs avec la population autochtone.

Il y avait avant l'arrivée des Européens en Amérique du Nord une population des Amérindiens2 estimée à 250 000, qu’on appelait à l’époque « les sauvages » et qu’on nomme présentement « les premières nations ».

Les Amérindiens n'ont jamais disputé aux Européens le droit de s'installer sur leur territoire. Au début ils les ont même aidés dans leur mission de découverte et de colonisation du territoire.

La fondation de la colonie : 1600-1650

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Pour établir une colonie permanente, il faut des hommes sur place ou des émigrants car on prévoit y bâtir des villes, des forts et des églises. Donc, la première mission est de conquérir les Amérindiens par la confiance ou par les armes, pour la colonisation efficace de la Nouvelle-France.

En 1601, la Nouvelle-France ne compte encore aucun habitant3 établi pour y demeurer. Tous les explorateurs venaient de l’Europe et en particulier de la France.

C’est ainsi que Samuel de Champlain4 s'embarquait le 15 mars 1603 sur un bateau, partant pour le Canada, dans l'intention de faire rapport au roi. Il rentra en France le 20 septembre 1603 avec de nombreux renseignements, consignés dans un ouvrage sur des sauvages. Champlain, a donné l’idée d'établir une première colonie en Acadie sur l'île Sainte-Croix.

En 1608, Champlain abordait à la « pointe de Québec », où il fit construire des habitations pour une autre colonie. La ville de Québec ainsi a été fondée.

Les historiens disent que le tout premier colon5 de la Nouvelle-France était Louis Hébert, premier agriculteur de la colonie, « le véritable père du peuple québécois ».

Il est arrivé à Québec en 1617.

La pénétration du continent est accompagnée d’une activité économique, notamment de la pelleterie, avec le concours des coureurs de bois.

Les communautés religieuses ont grandement contribué à ce développement spectaculaire. Les fondations des villes de Trois-Rivières (1634) et de Ville-Marie (1642), devenue Montréal, ont complété l'occupation du territoire laurentien.

Le peuplement de la colonie : 1650-1700

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En 1627, la Nouvelle-France ne comptait que 100 habitants. De 1635 à 1663, quelques familles entreprenantes ont décidé de s'établir en permanence et de développer la colonie ; la population a atteint 2 500 habitants. Quelle politique d’immigration fallait-il mettre en place pour répondre aux besoins du développement du commerce dans le nouveau pays en faisant le premier pas dans la création de la nouvelle nation : les Canadiens français ? La réponse était : le changement dans la politique de la gestion de la Nouvelle-France.

Le jeune Louis XIV, qui n’a que 25 ans, en 1663 réunit la colonie à la Couronne et lui donne le statut de la province française. Le roi Soleil prend en main le développement de la Nouvelle-France, en faisant une colonie royale. Il instaure de nouvelles mesures pour peupler la Nouvelle-France. L’œuvre peut se ramener à cette préoccupation sommaire : édifier une colonie organique, vivante et viable, dotée de ses organes et des moyens essentiels.

Sous l’influence du roi l’attitude de la France est radicalement changée par rapport à la Nouvelle-France. Les mesures suivantes ont été mises en œuvre pour donner le second souffle au renouveau de la colonie :

C’est ainsi que les Canadiens sont nés en Nouvelle-France et qui, contrairement aux Français, n’ont jamais vu la France. Ils ont développé une culture et des habitudes particulières influencées par le climat, le territoire et les contacts avec les Amérindiens, tout en gardant la même langue de communication, le français.

L’expansion de la colonie : 1700-1750

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Au début du XVIIIe siècle, la France atteint son apogée en Amérique.

On a de la peine aujourd’hui à imaginer l’immensité de la Nouvelle-France au milieu du XVIIIe siècle.

Les hommes nés en Nouvelle-France constituent désormais la majorité de la population. Les « enfants du pays », c’est-à-dire de la Nouvelle-France, s'en vont coloniser d'autres territoires, dont la Louisiane.

La domination française s'étend territorialement à partir des centres de Montréal et de Québec. De 1673 à 1675, Louis Joliet et le jésuite Jacques Marquette ont déjà atteint le bassin supérieur du Mississipi. En 1678, Robert Cavelier de La Salle, fils d'un marchand de Rouen, a entrepris la descente du Mississipi. Il prend alors possession de vastes prairies auxquelles, en l'honneur de Louis XIV, il donne le nom de Louisiane.

L'administration de cette « Nouvelle-France », avec son gouverneur, son intendant, ses divisions territoriales, est calquée sur celle de la France. La justice y est rendue selon la coutume de Paris et le conseil souverain équivaut à un parlement.

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La société est organisée sur une base féodale. Les seigneuries occupent des espaces souvent très vastes. Les biens d'église représentent environ le quart du territoire et le clergé prélève la dîme. Entre les paysans et les seigneurs existent les mêmes liens de dépendance que dans la métropole.

En 1721, la population de la Nouvelle-France comptait 24 951 habitants. Mais en 1739, la population de la Nouvelle-France comptait déjà 42 701 habitants.

Mais en réalité la politique démographique de la France n’a pas suivi l’expansion géographique. Pour comparaison, l'Angleterre a exporté dans ses treize colonies de la côte d'Amérique, au milieu du XVIIIe siècle une population plusieurs fois supérieure à celle du Canada.

À la fin du XVIIe siècle, l’heure est venue de décider par les armes du contrôle des bassins fluviaux entre les Français et les Britanniques en Amérique du Nord, qui constituaient l’épine dorsale du commerce de fourrures, compte tenu de l’absence des routes à cette époque.

En continuant ce bref survol de l’histoire de la Nouvelle-France nous pouvons comprendre la réponse à la question linguistique dans la vie des peuples « pourquoi l'Amérique ne parle pas français ? ».

La conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques : 1750-1763

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Jusqu’en 1759, la France étend son influence en Amérique du nord sur un territoire plus grand que la France métropolitaine. À la fois c’est un espace géographique en Amérique quatre fois plus grand que celui de son rival britannique, mais disposant d’une population vingt fois moindre. Est-ce un signe précurseur de la fin incontournable d’un colosse sur les jambes d’argile ? Oui et non. Oui, car on ne peut pas aménager un tel espace avec aussi peu d’hommes. Non, parce que le sort de la Nouvelle-France sera décidé en Europe lors des batailles de la guerre de Sept ans.

Vers 1750, la façade brillante de la Nouvelle-France cachait mal la fragilité de l’édifice. En 1748, la garnison de Québec ne compte que 169 soldats. La colonie était à la merci de la guerre entre la France et l’Angleterre.

Entretemps le conflit militaire a éclaté en Europe en opposant la Grande-Bretagne et la Prusse à la France, l'Autriche et la Russie. Il s’est transformé en guerre de Sept Ans (1756-1763), appelée parfois par les historiens la première guerre mondiale, vu qu’elle a eu pour le théâtre d’opérations militaires les territoires des colonies françaises et anglaises.

Cette guerre a abouti à la Conquête du Canada par la Grande-Bretagne et, par le fait même, cela a provoqué les changements qui en ont résulté dans les conditions de vie des 60 000 à 70 000 habitants francophones et de nombreux peuples autochtones.

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Le général anglais James Wolfe, arrive en juillet 1759 à Québec avec 9 000 hommes. Après un été de manœuvres infructueuses, Wolfe force Montcalm à livrer bataille aux portes de Québec, le 13 septembre 1759. Cet affrontement d’une trentaine de minutes se solde par l'écrasante défaite française de la bataille des plaines d'Abraham. La ville se rend quelques jours plus tard.

La ville de Québec capitule devant les forces britanniques le 18 septembre 1759. La résistance française prend fin un an plus tard avec la capitulation de Montréal. Lorsque le gouverneur de la Nouvelle-France s’adresse aux autorités royales en France pour demander d’envoyer l’aide, il reçoit la réponse : « Lorsque la maison brûle on ne sauve pas les écuries », ce qui voulait dire que la France a perdu la guerre en Europe et en Amérique. Après la défaite de la Nouvelle-France et la signature du Traité de Paris en 1763, la colonie française devient une possession britannique, malgré la population majoritairement francophone, ce qui a mis fin à la Nouvelle-France.

Pour assurer la gouvernance de cette population sous régime britannique les autorités appliquent l'Acte de Québec, une loi britannique entrée en vigueur le 1er mai 1775 et qui définit les règles pour le Québec en Amérique du nord.

L'acte instaure le droit civil français et le droit criminel anglais pour les Canadiens français.

Conclusion

Aujourd’hui, la Nouvelle-France n’existe plus, sauf pour les touristes durant le mois de juillet pendant le festival « La fête de la Nouvelle-France » lorsqu’on voit les Québécois habillés en costumes historiques des Canadiens français. On les voit en général « naturellement grands, bien faits, d’un tempérament vigoureux », tels qu’ils ont été décrits en 1760 par l’intendant de la Nouvelle-France Gilles Hocquart. C’est une vraie synthèse de sangs et des formes de l’esprit français qui s’est accomplie au Canada suite à l’influence de géographie, d’un climat, d’une histoire. Présentement, les Canadiens français sont appelés les Québécois.

Dans le prochain article Québec est au cœur de la modernité vous allez découvrir une autre moitié de la fabuleuse histoire du peuple québécois, dont les ancêtres ont connu les heures de gloire aux XVII-XVIIIe siècles, mais ont été ensuite conquis par les Britannique en 1763 et ont été évincés de l’avant scène. Mais ils ont su résister et survivre pour s’épanouir en nation québécoise vivant dans une société en modernité.



1 Cartier (Jacques), marin français (Saint-Malo 1491-1557). Il prit possession du Canada, en Gaspésie, au nom du roi François Ier (1534) et remonta le Saint-Laurent au cours d'un deuxième voyage (1535) ; il revint au Canada en 1541.

2 De Amérique et indien. Relatif aux Indiens d'Amérique. Langues amérindiennes.

3 Au XVIIe siècle, l'habitant est le nom réservé à la personne qui a pris la décision de s'habituer à la Nouvelle-France et de l'habiter.

4 Champlain (Samuel de) colonisateur, explorateur et géographe français.

5 Colon : on appelle colon, à l’époque de la Nouvelle-France, toute personne qui s’établit dans la colonie.

6 Mode institutionnel de distribution et d'occupation des terres, implanté en Nouvelle-France en 1627 et aboli officiellement en 1854.

7 Appelées « filles du roi » parce qu’elles ont été élevées dans des maisons de refuge aux frais du roi. Enfants trouvées, orphelines, filles de parents pauvres, elles étaient les pensionnaires de ces hospices.

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