Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №22/2009

Les Routes de l’Histoire

Belles lettres en Belle Province

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La littérature québécoise est en majeure partie un miroir de l’histoire des peuples qui ont habité le territoire actuel de la province de Québec depuis le début de son exploration en 1534 par J.Cartier jusqu’à nos jours. Elle raconte la vie des Amérindiens et des Blancs, des religieux et des coureurs de bois, des bâtisseurs de la société moderne et des visionnaires de la société de demain et tant d’autres choses les unes plus passionnantes que les autres. Au gré de changement de l’histoire dans cette partie du globe la littérature changeait aussi de nom qu’on lui attribuait au fil des siècles : littérature française du Canada, littérature française d'Amérique, littérature canadienne-française et enfin littérature québécoise1.

Une brève anthologie de la littérature francophone au Canada.
Le tout début

Les tout premiers récits des explorateurs et des voyageurs qui les accompagnaient ont constitué les principaux textes des œuvres littéraires. Malgré la perte du manuscrit original de Jacques Cartier, ses descriptions des lieux explorés constituent les premiers écrits2 littéraires du Canada français.

Le régime britannique

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La période du régime britannique de la Nouvelle-France qui a commencé en 1763 a basculé tous les Canadiens français dans la noirceur du peuple conquis. Mais cette domination omniprésente des gagnants de la guerre de Sept ans (1756-1763) s’est retournée par la formation accélérée d'une identité canadienne-française, qui s’est forgée alors dans la résistance. Le caractère traditionnel de la société s'est accentué. La culture s’est folklorisée. Le peuple a créé chansons, contes, légendes, qu’on chantait et racontait en transmettant de bouche à l’oreille.

Cette période des années sombres est marquée par la pauvreté en matière de création de vraies œuvres littéraires. Le peuple se rendait bien compte qu’en Amérique on vit et on travaille avec les autres, autrement on n’existe pas. On s’alignait sur les meilleurs, les plus forts. De temps en temps, des soulèvements s’enflammaient contre l’injustice sociale exercée sur la communauté francophone. La révolte des patriotes en 1837 a mis le feu aux poudres.

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Philippe-Aubert de Gaspé

Au fur et à mesure de la prise de conscience par le peuple de son importance et de la consolidation de la société suite aux actes patriotiques 1837, les textes d’une grande valeur sociale et artistique ont vu le jour par rapport aux écrits avant 1837, lorsque le peuple n’avait pas sa propre littérature3.

Après la mise en œuvre de l'Acte d'union de 1840 visant l'assimilation du peuple francophone par la communauté anglophone, plus nombreuse en cette époque, les Canadiens français exprimeront encore plus le désir de garder leur spécificité nationale. Entre temps, le clergé qui renforce encore plus son pouvoir, oriente la littérature naissante vers la vocation de glorifier le travail rural. Le peuple travaillait à la sueur de son front, mais la blessure de l’absence d’identité nationale était ouverte. En ce temps le roman de la terre, ou autrement le roman du terroir, occupe une place considérable dans la littérature canadienne française. L’exemple d’une telle œuvre classique est Maria Chapdelaine de Louis Hémon.

Les fondements de la littérature nationale

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Mais les voix s’élèvent de plus en plus pour mettre les fondements de la société par la création de sa littérature et de son histoire telle qu’elle a été réellement vécue.

Le roman de Philippe Aubert de Gaspé Les Anciens Canadiens, publié à Québec en 1863 est le meilleur exemple. C’est une œuvre tardive de l’avocat Philippe Aubert de Gaspé, cinquième et dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli. Ce roman a connu un succès retentissant. On a parlé à l’époque de chef-d’œuvre. De nos jours, c’est la plus grande référence du début de la littérature québécoise. Monument de la production littéraire canadienne française du XIXe siècle. Une fresque historique relatant le remplacement du régime de la Nouvelle-France par celui des Anglais aux années 1760 sur fond d’une amitié entre Jules d’Haberville, Canadien français et Archibald Cameron of Locheill, Écossais. Des histoires d’amours, des sacrifices, des rancunes et des haines dans les sociétés francophone et anglophone tissent une trame de ce roman passionnant.

La poésie du Québec se comporte aussi comme un mouvement de résistance à la suprématie anglo-américaine : elle est une parole d'affirmation, de reprise de possession de soi-même et de son pays.

Les poètes en ébullition se réunissent à Québec, chez le libraire-poète Octave Crémazie (1827-1879), auteur d’un beau poème : La Fête nationale (1856), dont voici un extrait :

Il est sur le sol d'Amérique
Un doux pays aimé des cieux,
Où la nature magnifique
Prodigue ses dons merveilleux.
Ce sol, fécondé par la France
Qui régna sur ses bords fleuris,
C'est notre amour, notre espérance
Canadiens, c'est notre pays.

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L'influence romantique, se manifeste en poésie d’Émile Nelligan (1879-1941), devenu au XXe siècle le classique de la poésie nationale. C’est un poète maudit, qui n’a pas été compris par ses contemporains et qui a sombré dans la folie à vingt ans.

Parmi les historiens, le premier et l'un des plus grands est François-Xavier Garneau (1809-1866). Il s’oppose au rapport de lord Durham. Il écrit une histoire du Canada en plusieurs volumes : Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours.

L’après-guerre fait découvrir tout une collection des romans de la vie sociale. Gabrielle Roy, inaugure la fresque sociale en milieu urbain (Bonheur d'occasion, prix Femina, 1947), continuée par Roger Lemelin (1919-1992), dont le roman Les Plouffe (1949) se déroule dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur, dans la Basse-Ville (quartier populaire) de Québec.

Cette transition est soulignée par Gaston Miron, le chef de file de la poésie québécoise moderne, qui a dit en 1985 : « Le fait majeur intervenu dans la littérature de ces trente dernières années, c'est celui du passage de la littérature canadienne-française en littérature québécoise. »

Il est intéressant de noter que, quand Gabrielle Roy a reçu le prix Femina (1945) pour son roman Bonheur d'occasion, la presse de Montréal se félicitait qu'un auteur canadien ait reçu un prix français. Quel sacré bout de chemin parcouru, depuis ce temps d’antan !

La littérature québécoise.
La polémique de la langue française

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Mais à bien considérer les tournants les plus importants de la littérature québécoise, nous ne pouvons pas passer sous silence la question de la qualité de la langue française, une pierre d’achoppement dans le processus de la fondation de la culture nationale.

La question de la langue revient en permanence à travers l'histoire du Québec et de sa littérature. En 1867, le poète Octave Crémazie ouvrait un débat public avec ce texte bien connu : « Ce qui manque au Canada, c'est d'avoir une langue à lui. Si nous parlions iroquois ou huron, notre littérature vivrait. Malheureusement, nous parlons et écrivons d'une assez piteuse façon, il est vrai, la langue de Bossuet et de Racine. Nous avons beau dire et beau faire, nous ne serons toujours au point de vue littéraire qu'une simple colonie, et quand bien même le Canada deviendrait indépendant et ferait briller son drapeau au soleil des nations, nous n'en demeurerions pas moins de simples colons littéraires. »

Mais le français de piètre qualité, appelé le joual4 contrairement à ce qui précède avait aussi un coté positif. Il a mis au monde tout un courant littéraire basé sur le joual. Les œuvres publiées en joual ont eu un grand succès et ont exprimé la révolte d'une génération d'écrivains. Gérald Godin (1968) a dit que cette langue était « en positif le décalque de notre originalité en terre d'Amérique, et en négatif, le reflet de notre situation de colonisé. »

D’autre part cela a provoqué une « querelle du joual » entre ceux qui le condamnent, et ceux qui voulaient en faire une langue littéraire. Beaucoup d'écrivains québécois et acadiens puisent leur inspiration dans le langage populaire : Antonine Maillet, écrivaine d’Acadie, au Nouveau Brunswick, l’a fait avec talent en Pélagie La Charrette. Michel Tremblay a réussi cet exploit dans ses romans et pièces de théâtre (La Grosse femme d'à côté est enceinte). Sans conteste, Michel Tremblay est passé maître dans ce genre qui se servait du joual en faisant parler le petit peuple du quartier du Plateau-Mont-Royal dans ses écrits.

La polémique a pris fin dans les années 1970 puisque on a compris qu’on coupe la branche sur laquelle on est assis. Certaines voies se sont même fait entendre que le joual est le cheval de Troie de la domination anglo-américaine.

La révolution tranquille et l’identité québécoise

La roue de la révolution tranquille continue à tourner en stimulant le développement des débats d'idées. Partout on entend la revendication de l'identité québécoise. Et, comme le problème de la langue est à la base de l’identité québécois, l'écrivain est appelé à jouer un rôle majeur dans la redécouverte du pays et dans l'affirmation du désir d'indépendance.

Jacques Godbout5, très actif de nos jours sur la scène publique, peut être déjà considéré comme un auteur québécois du nouveau roman français (L'Aquarium, 1962), qui a coïncidé avec cette période de la révolution tranquille lorsque Ch. de Gaulle a prononcé son fameux « Vive le Québec libre ».

Dans les années 1970 on s'interroge beaucoup sur la spécificité québécoise. La définition se transforme en slogan avec double négation : « Ni Français, ni Américains, spécifiquement Québécois. » La littérature joue son rôle de mobilisation et de cohésion sociale aux mutations du pays. Chaque écrivain se sent engagé dans un processus de changement de la face du pays.

L'échec du référendum de 1980 sur la souveraineté-association avait de fortes conséquences sur la vie intellectuelle et littéraire québécoise. La problématique de l'identité québécoise a cédé la place à une visée plus universelle.

La littérature au féminin

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Marie Laberge

img7Le développement d'une écriture féminine spécifiquement québécoise est un trait inaliénable de la littérature québécoise. La narratrices de la vie à la québécoise est Marie Laberge, qui est née en 1950 et a connu beaucoup de succès comme dramaturge et romancière. Son œuvre est considérable. Elle écrit aussi pour le théâtre. Elle s'inspire aussi bien de l'histoire récente du Québec que de notre époque (C'était avant la guerre à l'Anse-à-Gilles et L'Homme gris). Les écrivaines comme Nicole Brossard, Madeleine Gagnon qui trempent leur plume dans l’encrier d’une écriture en « quête d'un féminin de langue »

Les auteurs-migrants et les écrivains amérindiens

Au cours des décennies 1970-80, le Québec sous l’influence de la dénatalité très marquée chez les « Québécois pure-laine6 » et de l’immigration s'est découvert très multiculturel. Une littérature de l'immigration est née dans les minorités visibles, comme la communauté haïtienne (Dany Laferrière, Gérard Étienne), latino-américaine (Sergio Kokis-Brésil). Qu'est-ce qu'un Québécois-Haïtien de Montréal, comme Dany Laferrière pense des problèmes de son ancien pays et du pays d’accueil, le Québec ? Dans quelle mesure se sentent-ils concernés par la vie sociale et politique canadienne ? Un Brésilien immigré au Québec est-il bien dans sa peau ?

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Michel Tremblay

C’est justement le sujet du roman Le Pavillon des miroirs de S.Kokis. Il est né en 1944 dans un milieu misérable. Il émigre au Québec en 1970 Dans son histoire d'un immigré brésilien qui habite le Québec depuis 25 ans. S. Kokis relate les différences entre le Nord et le Sud. Il présente au lecteur une image du Brésil pauvre et arriéré. Et pourtant son héros éprouve le mal de pays natal face à ce nouveau monde. C’est un drame de tout immigré, partagé entre les deux pays : celui où il est né et l’autre où il a immigré. En voilà un petit extrait de ce roman.

« Les gens d'ici me questionnaient, certes, et même très souvent, puisqu'ils ont du mal à comprendre comment quelqu'un peut quitter le soleil pour venir se réfugier dans ces immensités glacées. Mais ils n'insistent jamais. Leurs soucis les reprennent aussitôt, et vite ils retournent à ce qui les intéresse le plus. Mes camarades de travail, par exemple, sont hantés par la peur de perdre leur boulot, leur place, ou leur réputation. Ou ils sont jaloux de ceux qui sont plus compétents ou qui se font mieux pistonner. Des boulots idiots, sans aucune importance, puisqu'ici il n'y a pas de gens qui meurent de faim, pas de cadavre dans les rues, pas de police qui torture. Mais comme partout, ils sont consumés par la peur; il y va de leur identité. Et puis il leur faut être bien vus, avoir du pouvoir, acheter et acheter encore des marchandises dont ils n'ont pas le temps de jouir. La mode, les sorties, les restaurants, les femmes de luxe, les voyages éclair pour bronzer au soleil et faire l'envie des autres, voilà leurs rituels, leurs obligations quotidiennes. Faute d'autre dessein, toute leur richesse y passe, avec l'espoir suprême de paraître un jour à la télévision, dans l'un de ces shows débiles ou dans un concours. »

Enfin, il ne faudrait pas oublier les Premières nations (Amérindiens) qui, depuis les années 70, commencent à faire sentir aussi leur présence en littérature et dans les arts en général.

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Monument à Octave Crémazie

Dans les années 1970-1980, les valeurs comme le nationalisme, la justice sociale la conscience professionnelle, l'esprit de sacrifice, l'effort, l'autorité étaient dominants dans la société.

Aux premières lueurs du troisième millénaire La culture sous l’influence de la globalisation a tendance de plus en plus, à s'universaliser. La littérature parle plus de l’être humain en tant qu’un individu, de la spontanéité, de l'accomplissement de soi-même, de la qualité de la vie, de la jouissance des biens terrestres, de l’amour sous toutes les formes, de l'humour, comme moyen de survie. Et le Québec n'échappe pas à ce mouvement. Dorénavant, il évolue au même rythme que le reste de la société occidentale aux couleurs de sa spécificité franco-américaine.

Pour un Québécois accro7 de la littérature il y a l’embarras de choix pour son loisir favori. Il peut non seulement avoir accès aux livres via un grand réseau des bibliothèques, ou suivre les nouveautés et communiquer avec les auteurs en visitant des activités comme salon et festivals des livres et poésie. Mais il peut aussi s’inscrire aux ateliers d’initiation à l’écriture littéraire, où il suivra les cours pour les écrivains en herbe. Il notera de précieux conseils pour franchir la peur de la feuille blanche des auteurs classiques comme Rielke « Rentrez en vous-même. Cherchez la raison qui, au fond, vous commande d'écrire. […] Creusez en vous-même jusqu'à trouver la raison la plus profonde. […] Et si de ce retournement vers l'intérieur, de cette plongée vers votre propre monde, des vers viennent à surgir, vous ne penserez pas à demander à quiconque si ce sont de bons vers. » Ou bien d’un poète, comme Jean Dorval, qui donne les cours.

Salon du livre international à Québec

Le salon du livre qui a ouvert ses portes en avril 2009 a attiré plus de 65 000 visiteurs. Ils ont participé aux 210 activités d'animation qui se sont succédées sans relâche sur les quatre scènes et qui ont permis de mettre en valeur les œuvres de 217 auteurs et 107 illustrateurs ou auteurs des bandes dessinées. Bien-sûr la littérature québécoise est souvent noyée dans les collections des éditeurs français. Mais les 950 maisons d'édition francophone ont mis quand-même l’accent sur le livre québécois en organisant des rencontres entre lecteurs et 905 auteurs, qui ont accordé presque 2 000 séances de dédicaces à ceux qui voulaient partir avec un livre et quelques mots gentils d’auteur. Par exemple, Marie Laberge offrait son livre Gabrielle en référant le lecteur à tel ou tel passage de son roman, comme si tu faisais dorénavant partie des héros de son livre. Des Prix littéraires de la Ville de Québec et du Salon international du livre de Québec, ont été attribués à la littérature jeunesse ce qui a souligné une dimension culturelle de ce grand forum autour du livre et de la lecture

Festival international de la poésie à Trois-Rivières

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Une autre fête littéraire se tient tous les ans en automne, la saison préférée des poètes, dans la ville de Trois-Rivières8. C’est le festival international de la poésie fondé en 1985. Le chansonnier et poète québécois Félix Leclerc (1914-1988) a été l’invité d'honneur de sa première édition.

Cette année en 375 anniversaire de la fondation de la ville le festival s’est tenu du 2 au 11 octobre 2009. Ce festival a duré dix jours du matin au soir, il y a eu 400 activités qui étaient répartis dans les restaurants et cafés, où les tables étaient mises pour écouter et exprimer les mots et la musique du monde. Les ateliers d'écriture étaient ouverts à tous, il y a eu des lancements de livres.

Je m’y suis rendu pour voir plus de 100 poètes venus de 5 continents dans cette capitale de la poésie mondiale. J’ai eu la chance d’assister à quelques-unes de ces activités.

En entrant dans le foyer de la Maison de la culture je me suis retrouvé en compagnie des poètes québécois comme S.P. Thibodeau, A. Renaud, M. Gill, C. Lebel dans un univers de sensibilité et d’émotion entourés des amoureux de la poésie de tous les âges. Je me suis laissé emporter par la lecture de leurs poèmes dans cette ambiance chaleureuse et relaxante. L’ambiance était bon enfant : les questions, les réponses, le rire.

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J’ai été fasciné par les haïku9 de Carol Lebel, publiés dans son recueil Les Errances. Jugez-en vous même.

Cheveux gris
On note encore des illusions
Dans un carnet

Surtout Surtout
Ne ferme pas les yeux
C’est là
Que je comprends le mieux
Qui je ne veux pas être

A la fin de l’activité j’ai parlé quelques minutes avec C. Lebel. En se donnant la poignée de main nous nous sommes dits : « Au prochain festival en 2010 ? »

Une heure après j’ai déjà été au café Morgan. Les gens, une dizaine de personnes, savouraient déjà une boisson chaude, dans une ambiance des cafés parisiens à Montparnasse. C’était une autre activité « J’écris un poème avec vous », animée par le poète québécois Michel Pleau. Il nous a distribué des feuille avec un vers d’un poète inconnu, qui est mort dans un camp de concentration de la Deuxième Guerre mondiale. Nous avons lu le texte. Après, nous avons écrits 5 mots en plaçant chaque mot à droite de la feuille de papier pour faire notre propre poésie. Pendant dix minutes chacun a fait travailler son imagination et son émotion pour créer cinq lignes. Voici mon texte avec 5 mots – caillou, horloge, pomme, chêne, adieu :

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Prenez un gros caillou
Mettez-le dans une horloge
Attendez-vous à faire sortir une pomme ?
Qui pousse sur un chêne ?
Non, c’est le temps qui vous dit adieu

La poésie est parfois un produit d’un hasard, elle est là où « deux mots se rencontrent la première fois ».

En sortant du café Morgan je me suis dirigé au parc Champlain où la légendaire corde à poésie, une immense corde à linge, a été tendue au beau milieu du parc. Chacun pouvait y accrocher sa poésie et lire celle d’un autre.

Sur mon chemin de retour à Québec j’étais rêveur en scrutant le ciel à travers le pare-brise de ma voiture. J’ai vu dans le ciel de beaux nuages en formes d’oiseaux. Cela me rappelait des aquarelles. J’ai pris une photo, comme illustration pour un grand livre écrit dans le ciel : « Québec est la belle Province ».



1 Ce nom date depuis des années 1960.

2 « Le vingt-quatrième jour du dit mois, nous fîmes faire une croix de trente pieds de haut, qui fut faite devant plusieurs d'entre eux, sur la pointe de l'entrée dudit havre (Gaspé), sous le croisillon de laquelle mîmes un écusson en bosse, à trois fleurs de lys, et au-dessus, un écriteau en bois, engravé en grosses lettres de formes, où il y avait, VIVE LE ROI DE FRANCE. Et cette croix, la plantâmes sur ladite pointe devant eux, lesquels regardaient faire et planter. Et après qu'elle fût élevée en l'air nous mîmes tous à genoux, les mains jointes, en adorant celle-ci devant eux, et leur fîmes signe, regardant et leur montrant le ciel, que par celle-ci était notre rédemption, devant quoi ils firent plusieurs signes d'admiration, en tournant et regardant cette croix. » (extrait du journal de bord de J. Cartier)

3 Pour mater le mécontentement de 1837 qui a débordé le vase, le gouvernement britannique a envoyé un émissaire de Londres lord Durham au Bas Canada. Dans son rapport adressé aux autorités britanniques il a donné une appréciation déprimante de l’histoire et de la littérature des Canadiens-français.

« On ne peut guère concevoir de nationalité plus dépourvue de tout ce qui peut vivifier et élever un peuple que les descendants des Français dans le Bas-Canada, du fait qu'ils ont gardé leur langue, et leurs coutumes particulières. C'est un peuple sans histoire et sans littérature. »

4 Parler joual « parler mal, de manière relâchée », le mot provient de la prononciation populaire de « cheval » dans certaines régions du Québec. Ce mot est utilisé au Québec pour désigner globalement les écarts (phonétiques, lexicaux, syntaxiques; anglicismes) du français populaire canadien, soit pour les stigmatiser, soit pour en faire un symbole d'identité.

5 Son dernier livre Auto Biographie paru en 2009, parle de toutes les automobiles qu’il a eu lors de sa vie avec les belles images des voitures crées par son beau-fils. Un vrai régale pour ceux qui savent que l’automobile a fait une vraie révolution industrielle en Amérique.

6 Québécois de souche, qui est né au Québec et y vit depuis plusieurs générations.

7 Passionné de quelque chose.

8 Fondée en 1634, elle est la deuxième plus ancienne ville du Québec.

9 Poème classique japonais de dix-sept syllabes réparties en trois vers (5, 7, 5).

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