Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №3/2010

Arts et culture

Opéra de Philippe Fénelon La Cerisaie

img1Dans le cadre de l’Année croisée France-Russie, il y a de nombreux projets de collaboration artistique franco-russe, placés sous le signe de la création, comme la production par le Théâtre national de l’Opéra de Paris et le Bolchoï d’un opéra de Philippe Fénelon (1952), sur les motifs de La Cerisaie de Tchekhov, dans une mise en scène de Dmitri Tcherniakov. Le spectacle sera ensuite repris à l'Opéra de Paris.

Quelle tâche difficile que d’écrire la musique sur les motifs de la pièce d’Anton Tchékhov! Mais on sait Philippe Fénelon aimer et connaître non seulement la technique classique, mais aussi le rapport étroit entre la musique et la littérature. Et c’est rassurant.

Pianiste accompli et très tôt intéressé par la voix, Fénelon accompagne dès l’âge de 17 ans de nombreux chanteurs. C’est à cette époque qu’il fait son premier voyage au Festival de Bayreuth. Lors d'une exécution de Noces du compositeur russe, Stravinski, il décide de devenir compositeur.

Admis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, il obtient le Prix de composition dans la classe d'Olivier Messiaen en 1977. Suivra une vaste production de plus de quatre-vingt œuvres qui ont été jouées dans la plupart des festivals de musique contemporaine du monde entier : Festival d'Automne de Paris, Biennale de Venise, Guggenheim Museum de New York, Festival Neuer Musik Berlin, Mozarteum de Salzburg, Amsterdam, Tokyo, Madrid, Varsovie, Budapest, Genève, Odessa, Lisbonne…

Le style brillant et libre de Fénelon est ouvert à la fois à l'invention et à l'histoire. Issue d'une originale et féconde culture musicale, littéraire et picturale, n'hésitant pas à repenser les genres hérités de l'histoire (concerto, quatuor à cordes, madrigal), le travail de Fénelon sur la dramaturgie aboutit naturellement vers l'opéra, le genre qui permet de raconter une histoire et de faire vivre les personnages. Son premier opéra, Le Chevalier Imaginaire, d'après Cervantès et une nouvelle de Kafka, a été créé au Théâtre du Châtelet en 1992. Il écrit ensuite Les Rois, d'après Cortázar, dont la création aura lieu au Grand Théâtre de Bordeaux en mai 2004. Son troisième opéra,  Salammbô, d'après Flaubert a été créé à l'Opéra National de Paris en 1998 (reprise en 2000). Et bien voilà la pièce très russe La Cerisaie. Espérons que les créateurs de ce nouvel opéra réussiront à rester fidèles aux idées de Tchekhov, à faire passer son message, à transmettre cette atmosphère de l’amour, de la détresse, du désespoir qui sont propres à cette dernière pièce du grand dramaturge russe. Espérons que le succès sera au rendez-vous de cette nouvelle coproduction russo-française. Bon courage ! Bonne première en Russie ! Bonne continuation en France !

A.CH.

SOURCES :

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