Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2010

Les Routes de l’Histoire

François SCHLOSSER

L'Union soviétique dans la Deuxième Guerre mondiale

Bien que désignée clairement dans Mein Kampf comme la cible principale de l'expansionnisme hitlérien, l'Union soviétique est parvenue à en détourner pour un temps l'agressivité vers les démocraties occidentales.

Envahie à son tour en juin 1941, elle supporte pendant trois ans l'essentiel du poids de la guerre, et contribue largement à la victoire de 1945 dont elle entend tirer profit.

L'Union soviétique avant juin 1941

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Joseph Staline
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Très mécontent d'avoir été tenu à l'écart de la conférence de Munich et persuadé que Britanniques et Français cherchent à s'entendre avec Hitler sur le dos de l'URSS, Staline adopte d'abord une stricte neutralité à l'égard des deux camps, dictatures fascistes et démocraties occidentales, et demande à être associé aux négociations.

Puis devant l'indécision des Franco-Britanniques et le refus de coopérer de la Pologne, Staline accepte les avances de l'Allemagne hitlérienne et signe avec elle en août 1939 un pacte de non-agression assorti d'un accord commercial.

Staline qui croit avoir ainsi détourné définitivement vers l'ouest l'agressivité hitlérienne, obtient par un protocole secret la délimitation à l'est des zones d'influence respectives de l'URSS et de l'Allemagne.

En septembre 1939, alors que l'armée polonaise est écrasée par la Wehrmacht, l'URSS envahit à son tour la Pologne orientale où elle annexe des territoires peuplés de Biélorusses et d'Ukrainiens concédés par le jeune État soviétique en 1921 au traité de Riga.

Des milliers d'officiers polonais sont exécutés par la police politique (NKVD) ; leurs corps seront découverts en 1943 par les nazis dans le charnier de Katyn.

En 1940, l'URSS sous prétexte de se protéger, prend le contrôle d'anciens territoires ayant appartenu à l'Empire tsariste : elle fait la conquête de la Carélie finlandaise pour renforcer la défense de Leningrad ; elle annexe les trois Républiques baltes et la Bessarabie roumaine.

L'URSS face à l'Allemagne hitlérienne

img2Staline qui croyait que la guerre épargnerait l'URSS et se limiterait à un affrontement entre « puissances impérialistes » à l'ouest est pris au dépourvu par l'attaque allemande.

L'Armée rouge affaiblie par les purges est enfoncée. La Wehrmacht s'avance au cœur de l'URSS, encercle Leningrad, s'empare de Kiev, du Donbass et menace Moscou. Les prisonniers de guerre soviétiques non couverts par la convention de Genève sont exterminés (décret Nacht und Nebel). La Russie d'Europe est occupée. Transformées en « Territoires de l'Est », les Républiques baltes, l'Ukraine et la Biélorussie sont soumises à la terreur nazie et livrées au pillage.

Staline appelle le peuple russe à s'unir à nouveau dans la « guerre patriotique » et à se lever contre l'envahisseur comme il l'avait fait en 1812 face aux troupes napoléoniennes, à pratiquer la tactique de la « terre brûlée », à former des groupes de « partisans » pour harceler l'ennemi sur ses arrières.

Les usines sont démontées et repliées à l'abri de l'Oural. Toutes les ressources de l'URSS sont mobilisées.

Admise au sein de la Grande alliance, l'URSS bénéficie de l'aide américaine dans le cadre de la loi « prêt-bail », mais l'acheminement des convois vers Mourmansk et Vladivostok est long et périlleux.

Staline réclame avec insistance l'ouverture d'un second front en Europe pour soulager l'Armée rouge qui supporte l'essentiel du poids de la guerre.

Les victoires de l'Armée rouge et l'émergence de la puissance soviétique

Stoppée par l'hiver aux portes de Moscou à la fin de 1941, la Wehrmacht reprend l'offensive, déborde l'Armée rouge par le sud au cours de l'été 1942, franchit le Don, atteint la Volga, parvient au cœur du Caucase et menace Bakou.

img3 Mais encerclée à Stalingrad, la VIe Armée allemande de Von Paulus doit capituler en février 1943 après des combats acharnés. Le mythe de l'invincibilité de l'Allemagne nazie s'effondre.

Après la victoire de Koursk où s'affrontent près de 1 000 chars, l'Armée rouge fait reculer la Wehrmacht sur tout le front, dégage Leningrad, libère l'Ukraine et la Crimée.

Au cours de l'été 1944, elle s'avance en Europe centrale et en Pologne où elle tarde à venir au secours de l'insurrection de Varsovie.

Fin 1944, la Finlande, la Roumanie et la Bulgarie, alliées de l'Allemagne, signent un armistice. Au début de 1945, l'Armée rouge libère la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, et s'avance en Autriche et en Allemagne.

Les troupes soviétiques font leur jonction avec les troupes anglo-saxonnes à Torgau sur l'Elbe et prennent Berlin où l'acte définitif de la capitulation allemande est signé dans la nuit du 8 au 9 mai au quartier général du maréchal Joukov.

Staline, présent aux conférences de Téhéran, Yalta et Potsdam, y fait reconnaître le nouveau rapport de force créé en Europe par la puissante Armée rouge.

La victoire de 1945 renforce le prestige de Staline et de l'Union soviétique. Elle lui permet de conserver toutes ses conquêtes de 1939-1940 et d'étendre son influence sur toute l'Europe centrale.

L'Union soviétique est devenue dans et par la Deuxième Guerre mondiale l'une des deux superpuissances qui vont dominer le monde d'après-guerre. Mais dans l'immédiat, elle est saignée (près de 20 millions de morts), en partie dévastée, et son économie est ruinée.

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