Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №8/2010

Les Routes de l’Histoire

Alla CHEÏNINA

La fin de la Révolution libérale en France

LE MANIFESTE de Brunswick provoque les mouvements populaires et précipite la chute de la monarchie. L’Assemblée a décrété « la Patrie en danger », appelant aux volontaires, et un détachement de cavalerie avec trompettes, tambours, suivi des officiers à cheval portant le drapeau tricolore, parcourt les rues de Paris. Les sans-culottes appelés par Danton1, renversent la Commune de Paris et forment une Commune insurrectionnelle qui remplacera le gouvernement municipal.2

Le 6 août 1792, les troupes d’élite arrivent de Marseille pour aider les Parisiens à défendre la capitale des envahisseurs. Ils sont énergiques et beaux, ces Marseillais qui marchent au pas cadencé, précédés par des cavaliers. Ils chantent : « Allons enfants de la Patrie/ Le jour de gloire est arrivé ! ». Les Parisiens chantent avec eux ce chant de guerre qu’on appelle à l’unanimité La Marseillaise. Tout est prêt à présent pour en finir avec la monarchie en France. L’attaque va commencer le 10 août 1792. La tempête se déchaîne. C’est la fin de la Révolution libérale, celle de 1789 (elle a commencé le 14 juillet 1789 par la prise de la Bastille et a fini le 10 août 1792 par la destitution du roi Louis XVI).

Rappelons encore une fois la chronologie des événements de la Révolution libérale, année par année :

1789

5 mai : Convocation des États généraux à Versailles.

17 juin : Naissance de l’Assemblée nationale.

20 juin : Les députés du tiers état, jurent par le Serment du Jeu de Paume de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France.

9 juillet : L’Assemblée nationale devient l’Assemblée constituante.

14 juillet : Le peuple de Paris s’empare de la Bastille.

4 août : L’Assemblée constituante vote la suppression des privilèges.

26 août : Adoption du texte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

5-6 octobre : Le peuple de Paris va chercher le roi à Versailles et le ramène dans la capitale aux Tuileries.

1790

4 février : Louis XVI se rend à l’Assemblée.

13 février : L’Assemblée constituante refuse de reconnaître la religion catholique, apostolique et romaine comme religion nationale et interdit les vœux religieux.

10 mai : Mirabeau signe un contrat secret avec Louis XVI.

12 juillet : l’Assemblée exige que les curés et évêques prêtent un serment à la nation, à la loi, au Roi.

14 juillet : La fête de la Fédération, célèbre l’union de tous les Français.

1791

29 janvier : La mort de Mirabeau.

21 juin : Louis XVI tente de s’enfuir à l’étranger, il est arrêté à Varennes et ramené aux Tuileries. Les pouvoirs du roi sont suspendus.

12 juillet : Voltaire entre au Panthéon.

17 juillet : Le massacre du Champ-de-Mars.

27 août : La Prusse et l’Autriche déclarent que la France révolutionnaire est un danger pour l’Europe.

3 septembre : La Constituante vote la première Constitution de la France (monarchie constitutionnelle).

1er octobre : L’Assemblée législative succède à la Constituante.

1792

9 février : Confiscation des biens des émigrés (nobles réfugiés à l’étranger).

20 avril : Déclaration de guerre à la Prusse et à l’Autriche.

24-25 avril : Rouget de Lisle (1760-1836) compose le chant de guerre La Marseillaise.

25 avril : Nouvelle distraction de la place de Grève : l’inauguration de la guillotine.

20 juin : Les sans-culottes envahissent le palais des Tuileries.

11 juillet : L’Assemblée proclame : la Patrie en danger.

25 juillet : Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, commandant en chef des armées autrichienne et prussienne, lance son fameux manifeste adressé au peuple de Paris.

10 août : Paris marche sur les Tuileries. Ce jour-là, le 10 août, la Révolution libérale est tuée, l’époque de la monarchie constitutionnelle disparaît, c’est le début de la Révolution sanglante et de la Terreur.

Les personnages les plus marquants de la Révolution libérale

1. Emmanuel-Joseph Sieyès (1748-1836), homme politique et essayiste français. Député de Paris aux États généraux, rédacteur du Serment du Jeu de Paume, il propose la Constitution des États généraux, travaille à la Déclaration des droits de l'homme et suggère de nouvelles réformes. Il a l’idée de la division de la France en départements. Il vote la mort de Louis XVI. Après Thermidor, il préside le Directoire3. Exilé sous la Restauration, il revient en 1830 et meurt à Paris le 20 juin 1836.

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Mirabeau
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2. Mirabeau (1749-1791), révolutionnaire, écrivain, diplomate, franc-maçon, journaliste et homme politique français. Surnommé « l’Orateur du peuple », il reste le premier symbole de l’éloquence parlementaire en France. Le 23 juin 1789, après le Serment du Jeu de paume, il a conquis une popularité immense en refusant d'obéir aux ordres du roi Louis XVI. Partisan d'une monarchie constitutionnelle, il souhaitait un sage équilibre des pouvoirs entre le roi et l'Assemblée. Déçu dans ses espoirs, Mirabeau propose à Louis XVI de travailler pour lui et devient le plus solide appui de Louis XVI et de Marie-Antoinette, quand il meurt brusquement, probablement empoisonné.

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La Fayette
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3. Marquis de la Fayette (1757-1834), homme politique, héros de trois révolutions (celle de l’indépendance de l’Amérique, celles de 1789 et de 1830). Au lendemain du 14 juillet 1789, il devient commandant de la garde nationale et fait adopter la cocarde4 tricolore. La fête de la Fédération5 marque l’apogée de sa popularité et de sa carrière révolutionnaire.

Au lendemain de l'affaire de Varennes, il fait tirer sur les manifestants républicains au Champ-de-Mars. Ce geste le rejette pratiquement dans la contre-révolution. Après le 20 juin 1792, il tente un dernier effort en faveur de la monarchie et menace de marcher sur Paris. Mais décrété d'accusation, il s'enfuit, est arrêté par les Autrichiens et gardé prisonnier jusqu'à sa libération en 1797. Revenu en France en 1800, il doit se retirer de la vie publique, pour ne rejouer de véritable rôle politique qu'à partir de la Restauration. Il joue un rôle décisif en juillet 1830 et fait introniser Louis-Philippe comme roi des Français.

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Talleyrand
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4. Talleyrand, évêque d'Autun (1754-1838), homme politique et diplomate français. Occupant des postes de pouvoir politique durant la majeure partie de sa vie, il est agent général du clergé sous l'Ancien Régime, député, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, ministre des Affaires étrangères sous le Consulat, puis sous le Premier Empire, ambassadeur et président du Conseil des ministres, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Admiré ou détesté par ses contemporains, il suscite de nombreux commentaires posthumes.

5. Le marquis de Launay (1740-1789), gouverneur de la Bastille qui commande le 14 juillet 1789 la petite garnison de la prison-forteresse. Il est massacré par les patriotes, sa tête sera promenée au bout d'une pique dans les rues de la capitale ; c'est l'une des premières victimes de la Révolution.

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Jean Sylvain Bailly
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6. Jean Sylvain Bailly (1736-1793), mathématicien, astronome, littérateur et homme politique français.

Il est élu président de l’Assemblée nationale. Le 15 juillet 1789, il est élu maire de Paris et, à ce titre, remet la cocarde tricolore à Louis XVI. Le 12 novembre, il démissionne de toutes ses fonctions politiques. Il est mis en état d’arrestation en juillet 1793 et placé en détention. Appelé à témoigner lors du procès de Marie-Antoinette, il dépose en sa faveur, ce qui le conduit à sa perte. Son procès est expédié le 11 novembre 1793 et la sentence exécutée le lendemain.

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Axel Fersen
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7. Axel de Fersen (1755 –1810), comte suédois, célèbre pour sa profonde amitié, et sa supposée liaison amoureuse avec la reine de France Marie-Antoinette.

En 1774, il arrive à la Cour de France. Le 30 janvier, il rencontre la dauphine Marie-Antoinette au bal de l'Opéra. La reine le traite avec une attention particulière. Il obtient en octobre 1782 la place de colonel du régiment de Royal-Deux-Ponts. Il rentre de campagne en juin 1783. En 1791, Fersen participe aux préparatifs de la fuite à Varennes, et escorte lui-même la famille royale la nuit du 20 juin jusqu'à Bondy. Après l'échec de la fuite et le retour à Paris des fugitifs, Fersen continue à correspondre avec Marie-Antoinette. Il se rend à Vienne pour avertir la cour de l'empereur et le décider à l'action. C'est lui qui inspire le « manifeste de Brunswick » en juillet, ultimatum des armées austro-prussiennes aux révolutionnaires français. Il croit fermement à une victoire rapide de la coalition et imagine même un gouvernement royaliste pour prendre la relève. Enfin, en 1793, après l'exécution de Louis XVI, il espère encore sauver Marie-Antoinette, mais c'est en vain. Il ne peut pas empêcher l'exécution de la Reine le 16 octobre 1793.



1 Georges Jacques Danton (né en 1759 et mort guillotiné en 1794), homme politique, fondateur du club révolutionnaire des Cordeliers, ministre de Justice, responsable des massacres de Septembre 1792.

2 Le terme désigne le gouvernement de la municipalité parisienne à partir de juillet 1789. Le 10 août 1792, la Commune légale est renversée par une Commune insurrectionnelle, qui contraint l’Assemblée à lui livrer le roi et l’emprisonne au Temple.

3 Le Directoire est le régime politique chargé du pouvoir exécutif séparé entre cinq directeurs en France du 26 octobre 1795 (4 brumaire an IV) au 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII).

4 Insigne, souvent rond qu’on portait sur la coiffure. À l’origine, c’est la marque des gardes nationaux de Paris. La cocarde tricolore associe le blanc, couleur du Roi et les couleurs de la ville de Paris : le bleu et le rouge, et apparaît dès 1789. Elle symbolise la réconciliation du Roi et de la ville de Paris. Le bleu symbolise la justice et la loyauté, le blanc – l’espérance, la pureté et la charité, le rouge – la vaillance. Pour les révolutionnaires, la cocarde tricolore devient l’insigne du patriotisme et les trois couleurs s’étalent bientôt sur les étendards des armées de la République, d’abord horizontalement, puis verticalement.

5 Une grande fête organisée au Champ-de-Mars, le 14 juillet 1790, pour célébrer le premier anniversaire de la prise de la Bastille.

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