Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №10/2010

Mon amie la langue française

Dmitri de KOCHKO

La Russophonie

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Photo : N. MEDVEDEVA
Dimitri de Kochko, Alexandre Drozdov, directeur de la Fondation Eltsin, Jean-Luc Laurent, maire du Kremlin-Bicêtre, Sophie Benech, lauréate du prix

Quinze ans après l'éclatement de l'URSS et les vagues d'émigration de populations russophones qu'a connues le siècle dernier dans le monde entier, la notion d'ESPACE russophonie répond à la réalité géopolitique contemporaine. Le russe n'est plus la langue appartenant à la seule Russie. Il est devenu l'outil de communication commun privilégié, souvent indispensable et unique dans beaucoup de pays de l'ex-URSS, voire de l'est de l'Europe, ou entre personnes y ayant vécu. Il est quelquefois le seul moyen d'accès à des écrits scientifiques ou technologiques de haut niveau. Il est un lien avec le reste de la communauté internationale. Ce caractère mondial justifie l'intérêt que l'on peut porter au russe également en France, à une échelle dépassant quelques spécialistes. Compte tenu de nos tendances à rationaliser et classer les choses, c'est paradoxalement en France, pays faiblement russophone, qu'est née l'initiative de nommer la russophonie et de concrétiser notre volonté de ne pas rester en dehors de ce nouvel espace à vocation universelle.

Bien sûr, l'exemple de la francophonie n'est pas étranger à l'initiative. Les Français ont bien compris que le rayonnement de leur pays a pu se maintenir dans le monde, pour une bonne part, grâce à la francophonie. Les Français disséminés ici ou là dans le monde n'auraient pas pu assurer la pérennité d'un tel espace culturel et linguistique, souvent source de solidarités dans des domaines politiques, stratégiques, commerciaux. Ils se sont donc résolus à partager leur langue et à participer au développement du patrimoine commun.

Car la francophonie n'est pas née en France ! Elle a mis du temps à y être comprise et acceptée : près de deux cents ans, disent les Québécois ou les Cajuns... Il a fallu les indépendances africaines et des initiatives comme celles du poète-Président sénégalais Léopold Sédar Senghor, soucieux de préserver le seul élément unificateur entre les nouveaux états indépendants, souvent artificiellement créés par la colonisation. Pour eux, la francophonie était une nécessité, un atout supplémentaire.

Le Prix Russophonie

Créé en 2006 à l'initiative de la Fondation Elstine et de l'Association France-Oural, le Prix Russophonie vient combler un manque évident dans le panorama de la vie littéraire française dont aucun des nombreux prix n'était consacré à la littérature en langue russe.

Le Prix Russophonie récompense la meilleure traduction d'un ouvrage littéraire du russe vers le français quelle que soit la nationalité de son auteur. Le jury, composé d'enseignants-chercheurs, d'écrivains (en 2007 Andreï Makine, en 2008 Andreï Kourkov) et de spécialistes de la Russophonie est placé sous la présidence d'honneur de Mme Tatiana Youmacheva-Eltsine. Le Prix Russophonie a pour ambition de contribuer à promouvoir la littérature en langue russe, à mieux faire connaître ses acteurs : auteurs, traducteurs, éditeurs et à créer un lien culturel fort entre la Francophonie et le monde russophone.

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