Univers du français
Séminaire à Blagovechtchensk
Bienvenu à Blagovechtchensk !
par Irina KORNEYEVA,
étudiante de l’Université Pédagogique d’État de Blagovechtchensk
Quand au bout d’automne on a appris qu’au cœur du printemps on aurait un grand événement dans l’Université, notre vie n’a pas beaucoup changé. Mais avec chaque semaine qui nous approchait de cette période dite hors de comparaison et quand tous les professeurs et étudiants du département du français, le rectorat et notre recteur lui-même étaient concentrés autour des préparatifs, la vie de notre Université était complètement tournée vers les 26-30 mars. Anticipant sur la suite de mon article, je voudrais dire que cela a trouvé un grand écho dans les mass média locaux, et on peut sûrement dire que pendant tous ces 5 jours le français régnait à Blagovechtchensk.
L’événement c’est le Séminaire pour enseignants de français des établissements secondaires et supérieurs d’Extrême-Orient « Cadre Européen Commun de Référence, certifications, évaluations, activités en classe de langue ». Jamais depuis sa fondation l’Université n’a accueilli tant de professeurs de français venus de nombreuses villes d’Extrême-Orient telles que Khabarovsk, Vladivostok, Komsomolsk-sur-Amour, Amoursk, Tchita, Oussouriïsk et d’autres… et jamais dans son histoire notre Université n’a supprimé les cours en laissant TOUS les étudiants attaquer les bibliothèques et les salles de lecture au fort du printemps… Sauf ceux qui appartenaient à la chaire du français, bien sûr.
Au début Sa Majesté Le Temps nous a pas mal chatouillé les nerfs : à cause de la neige qui était tombée à Blagovechtchensk nos experts français n’ont pas pu y arriver que mercredi au lieu de lundi. Mais heureusement il y avait parmi nos invités Mme Elena Grigorieva (Moscou), enseignante, chercheur qui a présenté le manuel de français Objectif dont elle est une des auteurs, et M. Cédric Gras, professeur de FLE à l’Université d’État de l’Extrême-Orient qui a parlé de la situation politique actuelle en France et des élections du président de la République. Et c’était aussi l’inauguration du Centre de ressources de français qui a eu lieu aux premiers jours du Séminaire. Mme Olga Koukharenko, directrice du Centre et Mme Nathalia Koutcherenko, chef du département de français, ont parlé de l’activité de notre département en adressant les mots de reconnaissance à l’ambassade de France en Russie, et après la partie officielle plus de 100 professeurs assistés ont pu voir notre « richesse» – les fonds éducatifs dont le Centre ne s’était fourni que quelques jours avant le Séminaire. Oui, ce n’était pas peut-être une grande découverte pour les enseignants venus de telles grandes ville comme, par exemple, Vladivostok ou Khabarovsk, mais pour les professeurs de villes et villages profonds de notre région une si belle trésorerie de méthodes, films, littérature en français s’est montrée comme une fenêtre ouverte en France qui donne maintenant la possibilité de développer non seulement les connaissances de leurs élèves et étudiants, mais également d’enrichir leur propre expérience.
Les gens passionnés du français, nous n’avons pas laissé échapper une moindre chance de parler français, d’échanger d’opinions et d’expériences en attendant que les conditions atmosphériques ne permettent à nos intervenants de venir pour les ateliers. Le jour de l’ouverture du Séminaire il faisait enfin du soleil ! Cette grâce a donc offert aux participants une chance de se réunir tous ensemble pour saluer les experts français. La cérémonie a été guidée par Mme Tatiana Karguina, vice-recteur de l’Université. Pour une demi-semaine nos profs sont devenus étudiants ! Quel drôle d’échange ! Mais j’avoue que ça leur faisait un plaisir indescriptible et moi, j’avais un plaisir particulier en partageant pupitre avec eux !
Les experts français, ils étaient magnifiques ! Je me permets de les présenter chacun à part.
Mme Odile Ledru-Menot, enseignante, chercheur et formatrice, responsable pédagogique de la Filière Communication et Formation Interculturelles de l’INALCO (Institut national de langues et civilisations orientales) à Paris. Expert associé au CIEP (Centre international d’études pédagogiques) ; Mme Marcelle Di Guira Beacco, professeur de français au Lycée Visconti de Rome, formatrice de formateurs, en particulier dans le cadre du Mouvement « Lingua e Nuova Didattica » (LEND), méthodologue et auteur de matériel d’enseignement : Café Crème (Hachette), Vidéo-Classe (Le Français dans le monde), Croisières (CNED), Alors ? (Didier) ; M. Vincent Folny, chargé de programmes : Centre international d’études pédagogiques, Pôle évaluation et certifications ; M. Thomas Laigle, chargé de mission près de l’ambassade de France, webmaster du site www.francomania.ru.
Je ne puis absolument savoir de quelle humeur restaient les autres participants du Séminaire après chaque journée du travail dans les ateliers (par contre j’en peut soupçonner les opinions), mais moi, j’en étais toujours enthousiasmée ! Même plus que ça. Pas de fatigue, de soif, de faim, de rien pendant les pauses entre les ateliers – seulement une soif énorme de français, de nouvelles connaissances et de communication passionnante avec ces gens parfaitement expérimentés qui étaient venus à Blagovechtchensk spécialement pour nous apprendre de différents aspects du français.
Je voudrais dire encore un immense merci aux participants pour leur attention et ovations éclatantes par lesquelles ils ont récompensées notre trouble pendant le concert francophone. Personne de nous n’a pas pu pressentir une si belle réussite une fois de plus ce n’était pas tout à fait idéal du point de vue de notre maîtrise artistique (on n’est pas de vrais comiques, vous le comprenez bien, parce que nous sommes professeurs à devenir), mais avec un si bon public comme nos invités on s’est senti vraiment de grands comédiens. Parmi les spectateurs se trouvait le recteur de notre Université M. Youri Serguiïenko et c’était absolument évident pour moi qu’il aimait bien tout ce qui se passait autour de lui, cette féerie française…
Une semaine inoubliable
à Blagovechtchensk
par Galina SOROKOVYKH,
Elena GRIGORIEVA et Larissa SAZONOVA,
professeurs de l’Institut Pédagogique
de Sciences Humaines de Moscou
On dit qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, mais elle l’annonce. Le séminaire à Blago c’est le début de la redécouverte de la langue française à cette région-là. Et il est devenu un événement grâce auquel beaucoup de gens ont su se retrouver et comprendre que leurs efforts ne sont pas vains.
Accueil chaleureux, atmosphère cordiale d’une vraie fête qui accompagnait, malgré tous les obstacles, ce séminaire ; ateliers des experts français qui sont vraiment indispensables à ceux qui enseignent ; concerts des étudiants qui incarnaient l’amour et l’admiration pour la langue, tout ça donne le désir de rebaptiser ce séminaire : « Pour la Défense et Illustration de la langue française », qu’on nous pardonne ce plagiat littéraire.
Nous disons grand merci de tous nos cœurs à T. Karguina et Y. Serguiïenko qui ont décidé d’organiser ce séminaire, à l’équipe de professeurs de l’Université sans activité coordonnée et enthousiasme de qui ce séminaire n’aurait pas pu être possible. Nous souhaitons que les résultats de leur travail répondent à leurs espérances. Bonne chance !
par Elena SEYITMEDOVA,
professeur de français à l’École secondaire d’Ouglégorsk
Du 27 au 31 mars 2007 j’ai eu la possibilité de prendre part au Séminaire pour enseignants de français des Établissements secondaires et supérieures d’Extrême-Orient à Blagovechtchensk. Le Séminaire de tel niveau a eu lieu à l’Extrême-Orient pour la deuxième fois et a réuni des professeurs de français venus de Moscou à Vladivostok. C’était une belle chance de travailler avec des experts français dans de différents ateliers, d’entendre la langue française du matin au soir et de communiquer avec nos collègues-professeurs de français. Les thèmes abordés par des experts français étaient variés et touchaient tout d’abord des nouvelles méthodes de l’enseignement du français : des activités en classe, de la production écrite et orale, des supports et pratiques pour une pédagogie interactive et intégrée. L’organisation du séminaire était parfaite. Le séminaire avait évoqué des nouvelles idées dans mon esprit que j’ai apportées tout de suite en classe, mais surtout la pensée, que la langue française a vécue, vit et vivra.
par Elena POZDNYAKOVA,
Ludmila BYSTROVA, Youlia MAKAROVA,
Maria BEREZAN, Natalia BOGATCHENKO,
professeurs de français de Birobidjan
Chers collègues ! Chers étudiants de Blagovechtchensk !
Nos saluts et nos compliments pour l’organisation impeccable de ce séminaire de printemps ! Nous vous remercions pour votre travail immense, pour l’accueil chaleureux, pour tous vos efforts fructueux ! Grand merci aux organisateurs du séminaire qui étaient très aimables, très accueillants, très patients. Nous sommes très reconnaissantes à l’administration de votre Université de la possibilité de revoir dans vos murs nos collègues de tous les côtés de notre grande région, de nous réunir au sein de la langue française que nous aimons tous et toutes sans frontières. C’est du rêve que ces rendez-vous des professeurs de français de l’Extrême-Orient deviennent réguliers et même traditionnels ! Bravo à l’ambassade de France en Russie ! Bravo à Monsieur Koriche qui nous a réunis tous et toutes !
Nous disons un grand merci à Tatiana Karguina et à Olga Koukharenko pour leur travail efficace, leurs grands efforts pour arranger l’accueil des professeurs le mieux que possible même dans la situation imprévue... Tout est vraiment inoubliable ! Nous sommes bien impressionnées par le centre de ressources inauguré à Blagovechtchensk ! Nos mercis et nos bravos à Blago !
par Vincent FOLNY,
chargé de programmes : Centre international d’études pédagogiques, Pôle évaluation et certifications.
Le séminaire organisé à Blagovechtchensk a permis au CIEP (Centre international d’études pédagogiques) de faire découvrir à une centaine de professeurs russes l’intérêt que peuvent représenter l’utilisation du Cadre européen commun de référence (CECR) et les certifications officielles françaises, comme le test de connaissance du français (TCF), ou encore, le DELF et le DALF. Ce test et ces diplômes de langue française permettent, entre autres, d’évaluer un niveau de français pour étudier en France. L’accueil réservé aux participants du séminaire a été l’occasion de vérifier l’intérêt de la région Extrême-Orient pour l’enseignement de la langue et la culture françaises. Cet intérêt pouvant s’inscrire dans le cadre du respect de la diversité culturelle, nous ne pouvons que nous réjouir de l’organisation d’un tel événement. A ce titre, nous remercions l’ambassade de France en Russie ainsi que ses partenaires russes et, tout particulièrement, l’université pédagogique de Blagovechtchensk.
De Paris à Blagovechtchensk
par Marcella DI GIURA BEACCO,
méthodologue et auteur de matériel d’enseignement
L’Amour, avec ses reflets blanc-argent, était encore glacé, mais l’accueil que l’on nous a réservé, à mes deux collègues et à moi-même, fut très chaleureux.
Les autorités, dont le recteur, M. Youri Serguiïenko, le vice-recteur Mme Tatiana Karguina, le chef du Département régional de l’éducation Oleg Lapitski ont souligné, à juste titre l’importance, de ce séminaire de Blagovechtchensk, fruit de la collaboration entre l’ambassade de France à Moscou et l’Université pédagogique d’État de Blagovechtchensk.
Les professeurs de français, à l’intention desquels ces journées de formation étaient destinées, étaient tous là. Les collègues qui avaient la responsabilité de l’organisation avaient tout prévu dans les détails, y compris des soirées très agréables, comme celle du jeudi 29 mars, où les étudiants de l’université ont donné un spectacle de chants, de chansons et de ballets, naturellement en français (enfin, pas pour les ballets…).
Les activités de formation dont j’ai été chargée, ont porté sur les choix méthodologiques à effectuer pour rendre l’apprentissage du français plus efficace, en particulier, sur le rôle des instruments de référence élaborés au sein du Conseil de l’Europe. Les ateliers, consacrées à l’approche communicatives par compétences, ont donné lieu à des échanges et à des réflexions très positives : comment adapter le matériel pédagogique à disposition à l’approche par compétences ? Comment éviter que la notation ne pèse trop lourdement sur le climat de la classe en laissant de la place à des activités qui ne fassent pas nécessairement objet de notation ?... Et, à côté de ses sujets techniques, quelques éléments de réponse à la question qui revient très souvent : comment promouvoir l’enseignement de français. Une réponse a été esquissée: considérer la langue française non de manière isolée, mais dans le contexte plurilingue et pluriculturel qui caractérise toutes les sociétés contemporaines.
Le dimanche 1er avril, je quittai Blagovechtchensk un peu émue. Soleil, ciel bleu et le sourire amical des professeurs qui m’avaient accueillie : non un adieu, un au revoir.