Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №13/2007

Je vous salue, ma France

Lialia KISSELEVA

« Oussadba-Jazz » : deux journées de rêve

Du 2 au 3 juin, à Arkhanguelskoïé, s’est tenue la quatrième version du festival « Oussadba-Jazz ». Ce festival, depuis quelques années déjà est devenu un événement de jazz parmi les plus importants de l’année.

« Oussadba-Jazz » est un festival à part, un festival qui a une âme, une ambiance particulière, tout à fait festive, et tout ça grâce aux efforts de l’agence Artmania et de son directeur Maria Semouchkina.

Pourquoi il est si particulier, ce festival ? Je crois que c’est à cause de son atmosphère tout à fait démocratique, à cause de ce qu’il est orienté sur les personnes qui ont une perception souple, informelle, qui sont prêtes à être surprises, qui ne considèrent pas le jazz comme une substance figée, comme quelque chose devenue académique, classique, morte… Pour qui le jazz est resté une joie, une improvisation, une variation sur le thème de la vie.

D’année en année, le festival va de mieux en mieux en ce qui concerne son organisation. Et c’est vraiment très agréable de sentir qu’on a du souci que tu sois à l’aise, que tu n’aies pas d’impressions désagréables.

Cette année il y a eu plusieurs terrains : « Aristocrat », où on a joué du jazz dit « sérieux », « Parterre », le terrain le plus démocratique, éclectique, « Lounge Café », terrain de la musique du style « lounge », « Caprice », territoire du swing et le terrain du site des blogs Livejournal.com, où jouaient les bloggers.

J’ai beaucoup aimé le design du terrain « Lounge Café » qui a été orné d’oranges : plusieurs installations d’oranges allaient si bien avec l’herbe verte et le ciel bleu créant une atmosphère de fête.

On a eu cette année quelques jazzmen étrangers : comme Paolo Fresu (Italie), Marcus Miller (États-Unis), Avishai Cohen (Israël)… Parmi ces hôtes étrangers il y a eu un groupe français avec un nom « typiquement français » : Life is not a picnic.

Le « pivot » de cette formation est David Bursztein, comédien, metteur en scène, chanteur, auteur des paroles des chansons – bref, un touche-à-tout qu’il en faut pour créer un univers aussi festif, mais à la fois mélancolique. Life is not a picnic, est d’abord l’histoire d’un mélange. Venue du jazz, de la musique napolitaine, afro-cubaine, ou de la comédie musicale, cette bande de musiciens, chanteurs, choristes, acteurs, promène ses textes décalés entre rythmes latinos, grands standards américains, jazz chromé, mambo, rumba, salsa ou envolées tziganes... On ne peut pas définir la langue de leurs chansons : c’est un espéranto peu commun : ni anglais, ni yiddish, ni français, ni italien, ni espagnol... mais toutes ces langues à la fois, bien que tout à fait compréhensible au niveau du rythme, et grâce au talent artistique de Bursztein.

Leurs concerts sont de vrais spectacles, où le public est un acteur à part entière.

Une grande section à vent, accordéon, mandoline, percussions, contrebasse, batterie – un vrai bigband de rêve !

« Les spectateurs sont les acteurs privilégiés de cette soirée, spectateurs auxquels nous nous adressons comme à des habitués et dont nous rêvons qu’ils repartent avec le regret que l’on éprouve au retour d’un grand voyage.

Le spectacle est là, tout proche, prêt à s’enrichir chaque soir du regard, du vécu et des rêves de ses nouveaux participants. » (David Bursztein)

Le festival a fini par un feu d’artifice qui a prévenu la mélancolie inévitable de l’adieu. Deux journées qui ont apporté une bouffée d’air frais, de soleil. On souhaite se retrouver à Arkhanguelskoïé l’année prochaine, on espère bien, on en est sûr !

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