Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №16/2007

Mon amie la langue française

La Petite Sirène


(d’après Hans Christian Andersen)

Scène 1

Le ñonteur 1 : Que fais-tu ?
Le conteur 2 : Je choisis un conte à raconter à nos spectateurs.
Le conteur 1 : Et qu’est-ce que tu as trouvé ?
Le conteur 2 : Hans Christian Andersen. La Petite Sirène. Veux-tu raconter ce conte avec moi ?
Le conteur 1 : Pas tellement.
Le conteur 2 : Pourquoi ça ?
Le conteur 1 : Parce que je n’aime pas les histoires tristes.
Le conteur 2 : Mais nous pouvons proposer notre version à nous. Allez ! On y va ! Et je te promets une fin heureuse !
(Vidéo. La mer, le monde sous-marin)
Le conteur 1 : Il y a bien longtemps, au plus profond de la mer se trouvait le royaume des sirènes.
Le conteur 2 : Au fond des eaux, au cœur d’une forêt d’algues immenses se dressait le fantastique château du roi des mers.
Le conteur 1 : Le roi avait six filles. Elles étaient toutes charmantes, mais la plus jeune était la plus jolie.
Le conteur 2 : Comme ses sœurs, elle n’avait pas de pieds, son corps se terminait en queue de poisson.

Scène 2

(Au palais du roi des mers)
Le roi des mers : J’ai d’innombrables richesses cachées au fond de mes mers. Mais la richesse et la puissance n’apportent pas le bonheur. Ma vie est triste, depuis que ma femme bien aimée est morte. (Il regarde le portrait de sa femme) Eh oui, je suis veuf, depuis de longues années. Heureusement que ma vieille mère élève mes six filles, les six princesses de la mer. Toute la journée, les princesses s’amusent dans les salles de mon château. J’entends leur rire qui me rappelle le rire de leur mère, et je n’arrive pas à me consoler. Elles adorent aussi donner à manger aux poissons qui viennent prendre la nourriture de leurs mains, comme le font les petits oiseaux chez les hommes. (Il soupire) C’était l’occupation préférée de ma femme.

Scène 3

(Dans une des salles du palais)
(Danse des poissons. Les sirènes apparaissent et leur donnent à manger).
La grand-mère : Et bien, mes petites, qu’avez-vous fait aujourd’hui ?
La sirène 1 : Tu sais, mamie, depuis que j’ai trouvé cet étrange instrument (elle montre un violon), je m’amuse à en tirer des sons.
La grand-mère : Et tu y arrives ?
La sirène 1 : Oh, oui ! Alors moi, toute la journée je répète, je répète.
La grand-mère : Je veux bien t’écouter jouer.
Les sirènes : Nous aussi.
La sirène 1 : Je suis prête à jouer pour vous, mes chères sœurs, mais je vous prie de ne pas me juger sévèrement.
(Elle joue du violon).
La sirène 2 : Tu joues bien, mais ce n’est pas encore aussi beau que le chant que nous avons entendu aujourd’hui en nageant derrière un navire.
La sirène 1 : Tu pourrais le chanter ?
La sirène 3 : Nous allons te répéter ce chant. Écoute cette musique divine.
(Elles chantent Ave Maria).
La sirène 4 : C’est beau, mais c’est triste. Moi, je préfère jouer avec mes amis les dauphins. Ils m’ont appris à sauter, à tourner dans l’air, à faire des pirouettes.
(Elle danse)
La sirène 5 (s’adressant à la Petite Sirène) : Qu’est-ce que tu as, petite sœur, pourquoi es-tu si triste ?
La Petite Sirène : Oh, je voudrais tant quitter notre beau château, remonter à la surface de la mer, m’asseoir sur des rochers pour voir les hommes...
La grand-mère : Tu sais bien qu’il faudra attendre tes quinze ans. C’est à quinze ans que les sirènes peuvent quitter le château paternel.
La Petite Sirène : Je sais, je sais. Dites, sœurettes, est-ce vraiment si beau que ça, la haut ?
La sirène 5 : Impatiente que tu es ! Attends, tu verras toi-même ! Chacune de nous avait son expérience.
La Petite Sirène : Raconte-moi encore comment c’était.
La sirène 5 : Encore ? Je t’ai déjà raconté tant de fois mon histoire !
La Petite Sirène : Ce n’est rien, j’écouterai encore avec plaisir.
La sirène 5 : Pour moi, c’était merveilleux de rester étendue sur une plage, par un beau clair de lune, de voir au loin la grande ville et toutes ses lumières, d’écouter le brouhaha des hommes...
La Petite Sirène : ... et le son des cloches dans le lointain...
La sirène 5 : Tu vois bien, tu connais mon histoire par cœur ! Va poser ta question à une autre sœur.
La Petite Sirène : Sœurette, est-ce vraiment si beau là-haut ? Est-ce plus beau que chez nous ?
La sirène 4 : Moi, quand je suis sortie de la mer, je n’ai vu que le coucher du soleil. C’était plus que beau. C’était fantastique.
Fan-tas-ti-que, je te dis. Patiente ! Il n’est pas loin, ton quinzième anniversaire !

Scène 4

Le conteur 1 : Enfin, enfin le jour si attendu du quinzième anniversaire de la Petite Sirène est venu.
Le conteur 2 : Dès qu’elle a apparu à la surface de la mer, elle a vu un beau navire, décoré comme pour une fête.
Le conteur 1 : Et en effet, c’était bien un navire de fête. Un jeune prince y fêtait joyeusement son anniversaire.
(Vidéo : Le navire en fête)
Le conteur 2 : La Petite Sirène a entendu la musique et s’est approchée du navire. Ce n’était que rire et chansons.
Le conteur 1 : Dès que la Petite Sirène a vu le jeune prince, elle n’a pas pu détacher de lui ses yeux. Elle est restée donc près du navire pour le contempler jusqu’à très tard dans la nuit.
Le conteur 2 : Soudain, le vent s’est levé et les vagues se sont levées hautes et noires. Une violente tempête a éclaté.
(Danse des vagues, la tempête)
Le conteur 1 : La Petite Sirène a vu le navire levé par une vague immense, qui est ensuite retombé, en se brisant sur mille morceaux.
(Vidéo : Naufrage)
Le conteur 2 : Vite, elle s’est précipitée vers le prince sans connaissance et l’a tiré à grande peine jusqu’à une plage abritée.
Le conteur 1 : La Petite Sirène a allongé le prince sur le sable. Il était toujours sans connaissance, mais au moins, il respirait.
Le conteur 2 : Elle est restée toute la nuit près du prince. Le matin, la Petite Sirène a entendu des voix s’approcher. Aussitôt, craignant d’être vue, elle s’est plongée dans l’eau.
Le conteur 1 : C’était des jeunes filles en promenade.

Scène 5

L’amie de la princesse (effrayée) : Votre Altesse ! Ne vous approchez pas ! Ça doit être un noyé !
La princesse : Mais non, regarde, il respire. Qu’il est beau ! (Elle caresse la joue du prince, celui-ci ouvre les yeux)
Le prince : Qui êtes-vous ? C’est vous qui m’avez sauvé la vie ?
La princesse : Chut ! Ne parlez pas ! Vous êtes trop faible. Vous pouvez vous lever et marcher un peu ? Dans la maison de mon père vous serez à l’abri. Venez !
(Elle l’emmène)
Le conteur 2 : La Petite Sirène les regardait s’éloigner. Toute triste, elle a regagné son palais.

Scène 6

(Au palais des rois des mers. Les sirènes entrent).
La sirène 1 : Allez, on joue !
La sirène 2 (s’adressant à la Petite Sirène) : C’est ton tour de nous chercher. Ferme les yeux ! (Elle lui ferme les yeux avec un bandeau, puis la tourne autour d’elle et le jeu commence)
La sirène 3 : Cherche-moi, attrape-moi!
La sirène 4 : Je suis là ! Attrape-moi !
La sirène 5 : Hou-hou ! Hou-hou ! Hou-hou !
(La Petite Sirène enlève le bandeau de ses yeux).
La Petite Sirène : Je ne joue plus. Pas aujourd’hui. Excusez moi ! (Elle s’en va).
La sirène 1 : Dis, mamie, toi qui es si sage, que se passe-t-il avec notre petite sœur ? Elle est si triste depuis son anniversaire. Je la presse de questions, mais elle n’a qu’une réponse : « Ce n’est rien ! »
La sirène 2 : Je vois bien qu’elle a le cœur gros.
La sirène 3 : Elle préfère la solitude...
La sirène 4 : Elle soupire sans cesse et a des larmes aux yeux.
La sirène 5 : Mamie, pourquoi ne réponds-tu pas ? N’est-elle pas malade ?
La grand-mère : Selon moi, c’est une maladie bien grave.
Les sirènes : Qu’est-ce qu’elle a ?
La grand-mère : Elle est amoureuse !
La sirène 2 : Comment le sais-tu, mamie?
La grand-mère : Je sais lire dans ses yeux, je le vois dans son cœur. La pauvre ! J’ai bien peur que ça tourne mal.
La sirène 1 (s’adressant à ses sœurs) : Comment l’aider ?
Le conteur 1 : Eh oui, la grand-mère a deviné juste. Notre Petite Sirène était amoureuse.
Le conteur 2 : Mais ce que la grand-mère n’a pas su deviner, c’est que la Petite Sirène a décidé de faire appel à la sorcière des mers.

Scène 7

(La Petite Sirène s’avance difficilement parmi les algues qui lui barrent la route)
La sorcière : Je sais pourquoi tu es là. Tu es attirée par le monde des humains, ton amour pour le prince est grand, il te brûle le cœur ! Tu veux de belles jambes au lieu de la queue. Eh bien ! Je vais t’aider ! Tu bois cette potion avant le lever du soleil et tu verras ta queue se transformer. Tu garderas ton élégance et ta souplesse, mais à chaque pas tu souffriras. Tu auras si mal, comme si tu marchais sur les lames tranchantes. Tu ne pourras pas redevenir sirène et tu resteras seule au monde, si tu n’arrives pas à gagner l’amour du prince. Acceptes-tu tout cela ?
La Petite Sirène : Oui, j’accepte. Je suis prête à tout pour retrouver mon prince.
La sorcière : Il faudra me payer. Tu vas me donner ta belle voix.
La Petite Sirène : Que vais-je faire sans ma voix ?
La sorcière : Il te reste ton charme et ta beauté ! Allons, donne-la vite!
Je l’enferme dans le coquillage. Elle est à moi, et je pourrai l’écouter (Elle approche le coquillage de l’oreille), quand je voudrai !

Scène 8

(Le prince joue avec la Petite Sirène, puis il s’arrête soudainement)
Le prince : Écoute, j’ai quelque chose de très important à te dire. Depuis que je t’ai trouvée sur la plage, tu partages ma vie. Jour après jour, j’apprécie de plus en plus ta compagnie. Tu ne peux pas parler, mais ton sourire si doux, tes yeux me parlent mieux que les paroles. Tu es devenue ma tendre amie, la meilleure, la vraie, l’unique. Je te garderai toujours près de moi. Je t’aime comme on aime une sœur, mais voilà, mes parents ont décidé de me marier, et je ne peux pas leur désobéir. Demain, je prends le bateau. Ne sois pas triste, je t’emmène avec moi !

Scène 9

Le conteur 1 : Pauvre sirène ! Lorsque le prince a vu la princesse, il a reconnu le visage de la jeune fille qui, pensait-il, lui avait sauvé la vie. Quelle émotion ! Il avait l’impression que son cœur éclatait ! C’était elle !
Le conteur 2 : On a célébré le mariage le soir même. C’était une fête grandiose.
Le conteur 1 : La pauvre sirène en avait le cœur brisé. Qu’allait-elle devenir seule dans le monde des humains ? Sur le pont du navire, qui ramenait les jeunes mariés, elle a pleuré toute la nuit. Ah ! Comme elle aurait voulu retourner chez les siens !
Le conteur 2 : Mais tout à coup elle a vu ses sœurs qui lui faisaient des signes.
(Vidéo)
La Petite Sirène (saute dans l’eau) : Ma queue ! Ma voix !
Les sirènes (l’embrassant) : Notre père a donné à la sorcière la moitié de ses richesses et elle t’a rendu la voix.
La Petite Sirène : Oh, mes bonnes sœurs, merci, merci !
(Chant, danse)
Le conteur 1 : La Petite Sirène a longtemps pensé à son prince. Elle croyait qu’elle ne parviendrait jamais à l’oublier.
Le conteur 2 : Pourtant, plus tard, bien plus tard, elle a épousé un beau prince des mers, auprès duquel elle était très heureuse. (Au conteur 1). Te rappelles-tu, je t’ai promis une fin heureuse ! La voilà !

(En collaboration avec Tatiana LIPATOVA, professeur de français, école n° 1225.)

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