Mon amie la langue française
Casse-noisette
Prologue
(Danse des flocons de neige.)
Scène 1
Le conteur 1 : Ce conte merveilleux commence, comme beaucoup d’autres contes, la veille de Noël.
Le conteur 2 : Regardons ce qui se passe dans la maison de deux petits enfants.
Le conteur 1 : Le 24 décembre, comme tous les enfants du monde, Marie et Fritz attendaient avec impatience la fin de la journée. C’est alors, qu’on les appellera dans le salon.
Le conteur 2 : Et dans le salon… un grand et bel arbre de Noël les attendait, depuis ce matin…
Le conteur 1 : Et sous le sapin …
Le conteur 2 : Sous le sapin il y aura sûrement beaucoup de beaux cadeaux.
Le conteur 1 : Et parmi les cadeaux il y aura ceux qui ont été préparés par le parrain des enfants qui sait faire des jouets merveilleux.
Le conteur 2 : Chut ! écoutons les enfants. De quoi parlent-ils ?
Scène 2
Marie : Qu’en penses-tu, Fritz, quel cadeau nous a préparé cette fois-ci notre cher parrain ?
Fritz : Ce sera une forteresse avec plein de beaux et braves soldats. Ces soldats vont marcher : un-deux, un-deux, un-deux-trois (il imite les soldats). Et puis, il y aura encore d’autres soldats qui vont vouloir prendre d’assaut la forteresse. Et les canons vont tirer…
Marie : Ah non, mon frère. Le parrain m’a parlé d’un beau jardin, avec un lac et des signes…
Fritz : Des signes… que maman te reprendra tout de suite et qu’elle cachera dans un placard. Moi, je préfère les cadeaux offerts par nos parents. Ils nous les laissent et nous pouvons jouer avec.
Marie : Je voudrais avoir une nouvelle poupée. Mademoiselle Lisette tombe toujours et elle s’est cassée le nez. Elle n’est pas belle du tout. (Montre la poupée et lui tire la langue.)
Fritz : Il me manque des chevaux dans mon écurie et puis, j’ai perdu plein de soldats dans la dernière bataille.
Scène 3
(Les parents entrent.)
Marie : Maman, papa !
Fritz (avec impatience) : On peut déjà y entrer ?
Papa : Que tu es préssé, mon enfant ! Dis-moi d’abord, as-tu été sage cette année ?
Fritz : Sage ? Oh oui, c’est-à-dire… (il hésite), presque toujours… parfois pas tout à fait… (d’un ton décidé), mais papa, je t’assure, l’année prochaine…
Maman (s’adressant à papa) : Oui, chéri, l’année prochaine, ils seront … encore plus sages. Tous les deux, n’est-ce pas, Marie ?
Marie : Oui, oui, bien sûr que oui. On y va, maman ! (Elle prend la mère par la main et l’entraîne vers le salon.)
Scène 4
Marie, Fritz : Oh !
Marie : Une nouvelle poupée ! La dînette ! Les livres ! Et quelle belle robe ! Maman, chérie, je peux la mettre tout de suite, tu permets ? Dis, tu permets ?
Fritz : Les hussards et le cheval ! (Il galoppe.) Il faudra le dresser, mais j’y arriverai !
Scène 5
(Apparaît le parrain avec le casse-noisette.)
Le parrain : Joyeux Noël à tout le monde !
Marie : Cher parrain, viens que je t’embrasse ! (Elle l’embrasse.)
Fritz : Qu’est-ce que tu nous as apporté ?
Maman : Fritz !
Papa : Tu aurais pu embrasser ton parrain. Et lui souhaiter Joyeux Noël.
Parrain : Tenez, mes enfants ! Je vous ai fait cette fois-ci un cadeau qui vous servira. (Il montre le casse-noisette.)
Marie : Quel drôle petit bonhomme !
Fritz : Il sert à quoi ?
Marie : Regarde ! C’est un casse-noisette.
Fritz : Montre ! (Il rit.) Il connaît bien son affaire !
Marie : Laisse-le tranquille, Fritz, que tu es brutal !
Fritz : Qu’il est drôle, drôle, drôle ! (Il taquine la sœur et casse le jouet.)
Maman : Déjà cassé ! C’est vite fait !
Marie : Mon cher parrain, tu pourras le réparer, n’est-ce pas ? (Au casse-noisette.) Pauvre chéri, tu as mal ! Attends, je vais te faire un pansement, tu verras, ça te fera du bien ! (Elle berce le Casse-noisette, lui chante et le couche sous le sapin.)
Papa : Console-toi, Marie, le parrain va le réparer, essuie tes larmes, car, regarde, voilà les invités.
Scène 6
L’invité 1 (s’adréssant à papa) : Merci pour votre aimable invitation, cher ami. Ma femme dit toujours que chez vous elle s’amuse de tout cœur.
L’nvitée 1 : Joyeux Noël ! (Elle s’embrasse avec papa et maman.) Que votre petite Marie est belle ! Mais dites-moi, pourquoi elle a les yeux rougis ? On dirait qu’elle a pleuré ?
Papa : N’en parlons pas ! Ce n’est rien, je vous assure.
Maman : On va danser tout à l’heure et tous les chagrins seront vite oubliés !
L’invité 2 (à papa) : Il est là, votre parrain, je ne l’ai pas vu ? Comment va-t-il ? Paraît-il qu’il était malade ?
Maman : Dieu merci, il va mieux.
Papa : D’ailleurs, il est déjà venu.
L’invitée 2 : Je parie qu’il a encore préparé une merveille à vos enfants !
Maman : Ah, oui, il les gâte toujours, je n’y peux rien.
Invité 3 : Joyeux Noël ! Il est magnifique votre sapin ! Qui l’a orné avec tant de goût ?
Invitée 3 : J’ai admiré les jouets comme une petite fille !
Papa : La musique ! Tout le monde danse !
(Danse.)
Maman : Je vous invite à passer dans la salle à manger. Le dîner de fête nous attend.
(Les invités s’en vont. Marie reste seule.)
Scène 7
Marie : Mon pauvre Casse-noisette ! Ne sois pas fâché contre mon frère. Il ne l’a pas fait exprès ! Je vais m’occuper de toi, et tu guériras vite.
(On entend les 12 coups de l’horloge, puis un bruit et les souris parcourent la scène.)
Marie : Les souris ! (Elle saute sur le divan.)
Le chat (apparaît du derrière le sapin en pourchassant les souris) : Quel culot, d’apparaître ici en ma présence ! (Il poursuit une des souris.) Vous croyez que je ne pourrai pas descendre du sapin ? Là, vous vous trompez ! J’aurai un beau dîner de Noël ! (Il attrape une souris.) Ah ! Quel régal ! (Les autres souris se sauvent.) (À Marie.) N’aie pas peur, Marie. Elles n’oseront plus se montrer ici. Calme-toi ! Regarde plutôt cette belle poupée. (Il fait venir la poupée.)
La poupée : Merci, Monsieur le Chat. J’ai tant attendu pour pouvoir enfin danser cette belle nuit de Noël ! Mais moi aussi, j’ai horreur des souris ! Brrr !
Le chat : Et bien, Mademoiselle, allez-y ! J’adore les danses, et les danseuses deux fois plus ! Mais pour mieux digérer mon repas de Noël, je reviens à ma branche.
(La danse. À la fin de la danse les souris réapparaissent. Ils essayent d’entourer la poupée.)
La poupée : Allez-vous-en, méchantes créatures ! Laissez-moi ! Où est la lumière ? Au secours !
Une guirlade de feux (apparaît) : Nous voilà ! (Danse des feux. Les souris sont chassées par cette danse.)
La gymnaste : Oh quel bonheur de se libérer et de pouvoir enfin bouger ! (Fait des exercices.)
(Les souris accourent accompagnées de la reine des souris.)
La reine des souris : Qui ose chasser les sujets de mon royaume ? C’est mon tour de faire la fête ! La nuit est à nous ! Ah ! Je ferai payer cher la vie de ma Dame d’honneur ! On va tout ronger ici! Il ne restera rien de ce sapin, ni de ces meubles, ni de ces jouets ! (À ses souris.) Au travail !
L’officier : Braves soldats, au combat ! Sauvons la maison !
(Les soldats s’alignent et attaquent. Un combat se livre, mais les souris sont plus nombreuses et les soldats battent la retraite.)
Casse-noisette : Braves soldats ! Quel déshonneur de quitter le champs de bataille ! En avant ! Vaut mieux mourir dans un honnête combat que vivre couverts de honte de la défaite ! (Il attaque la reine des souris.)
La reine des souris : J’adore les plus braves. Et bien, tu verras mes belles dents bien pointues. (Elle mord le Casse-noisette, celui-ci tombe.) L’essentiel est fait. (Aux souris.) Finissez l’affaire ! (Elle s’en va. Les souris attaquent à nouveau.)
Marie : Mon cher Casse-noisette ! (Elle jette une bougie aux souris. Celles-ci se sauvent en courant.)
Marie (se penche sur le Casse-noisette) : Mon brave Casse-noisette, encore blessé ! Elle t’a mordu, mais je sais comment te soigner. Quand je me blesse, maman embrasse toujours ma blessure et la douleur s’en va. Je ferai comme maman. (Elle embrasse la main, la caresse et Casse-noisette reprend connaissance.)
Casse-noisette (sursaute) : En avant ! À l’attaque !
Marie : La bataille est finie. Elles sont toutes parties.
(On entend les sons de la valse. Casse-noisette invite Marie. Ils dansent. Après la valse, Casse-noisette laisse Marie assise sur le divan et s’en va derrière le sapin. Marie, le jouet de casse-noisette dans les mains, s’endort.)
Scène 8
Maman : Regardez-moi ça ! Elle est là. Encore endormie avec son chouchou.
Papa : Elle a dû revenir ici pour prendre son casse-noisette et s’est endormie en jouant.
Fritz (accourt) : Marie ! Marie !
Maman, Papa : Chut ! Elle dort encore.
Marie (se réveillant) : Pourquoi crier si fort ?! (À Fritz.) Tu ferais mieux de t’occuper de tes soldats qui ne savent même pas livrer une bataille et ont peur des souris ! Cette nuit, ils ont failli tout perdre !
Fritz (indigné) : Mes soldats ne savent pas se battre !!! Tu n’es pas bien ? Que racontes-tu là ?
Maman : Elle raconte sûrement son rêve.
Papa : Son beau rêve de Noël.