Mon amie la langue française
La Belle au bois dormant
(d’après Charles Perrault)
Scène 1
La fée des contes : Bonjour ! Permettez-moi de me présenter. Je suis la fée des contes. Toute ma vie, je raconte des contes aux petits enfants et aux grandes personnes. Toute ma vie, je ne fais qu’aller de conte en conte, ce qui justement me permet de rester en forme. Devinez mon âge. Toute coquetterie mise à part, je sais que vous ne le direz jamais. J’ai… 2000 ans. Mais comme les contes restent toujours jeunes, je ne vieillis point. Parfois cela devient ennuyeux. Alors je change de visage, je deviens une vieille bonne femme, bien qu’il soit quand même plus agréable de rester jeune.
Alors, où irons nous aujourd’hui ? (Elle hésite). Aucune idée ! Et puis, c’est ennuyeux de rester toute seule. Ah, je sais, je sais. Faisons venir dans cette salle un conteur connu. Ce sera plus amusant de raconter l’histoire à deux. Mais… sur qui arrêterai-je mon choix ?
Les Frères Grimm… Non, il se querellent toujours ! Andersen ? Non plus ! Celui-ci, je lui en veux ! Il a inventé Oljé-Loukojé ! Il aurait pu penser à moi. Ah ! Je sais, je sais ! Faisons venir Charles Perrault. C’est un vrai chevalier ! Ce soir, j’ai envie de danser et il sait organiser de très beaux bals. Alors, Monsieur Perrault, voudriez-vous venir ici ?
Perrault : Toujours à votre disposition, ma chère amie. Oh, que vous êtes belle ce soir !
La fée des contes : Comment ? Seulement ce soir ? !
Perrault (à part) : Je connais cette fée depuis un siècle au moins. Elle n’est jamais contente.
La fée des contes : Que dites-vous là ?
Perrault : Que vous êtes plus belle que d’habitude. Cette robe vous sied à merveille !
La fée des contes : Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement, puisque c’est Cendrillon qui l’a faite ! Mon cher Perrault, j’ai envie de danser ce soir. Emmenez-moi au bal !
Perrault : Avec plaisir. Chez qui irons-nous aujourd’hui ?
La fée des contes : C’est aujourd’hui le baptême d’Aurore.
Perrault : La Belle au bois dormant… mon œuvre préférée. Allons-y !
La fée des contes : Il était une fois…
Perrault : Il y a fort longtemps…
La fée des contes : … une reine et un roi.
Perrault : Leur plus cher désir était d’avoir un enfant !
La fée des contes : Et un jour, leur désir fut exaucé. Une adorable petite fille naquit dans un château lumineux.
Perrault : C’est aujourd’hui qu’on donne le bal en son honneur, car c’est son baptême.
Scène 2
(La nourrice et les dames habillent la bébé)
La nourrice : Tout vient à temps à celui qui sait attendre. La reine a mis au monde une belle fille, comme on n’en n’a jamais vu ! Regardez, comme elle est blonde !
La dame 1 : On dirait un rayon de soleil. Areu, ma petite, areu !
La nourrice : Comme son teint est frais…
La dame 2 : Il est frais, comme l’aurore. Ah ! Le roi a raison de lui donner ce ravissant prénom d’Aurore.
La dame 1 : Qu’elle est calme, cette enfant ! Toute petite, elle est déjà si mignonne qu’on devine tout de suite qu’elle sera la plus belle de toutes les princesses du monde !
La dame 2 : Sûrement !
La nourrice: Nous voilà prêtes !
La dame 1 : La salle du trône est plus belle que jamais ! On y va ?
La nourrice : Mais oui, bien sûr.
Scène 3
(On entend la chanson, puis les crieurs un peu ivres apparaissent)
Chevaliers de la table ronde
Goûtons-voir si le vin est bon !
Le crieur 1 : Il nous a fallu annoncer quelque chose…
Le crieur 2 : Sûrement oui.
Le crieur 3 : Il reste à savoir ce qu’on devait annoncer…
Le crieur 1 : On est qui ?
Les crieurs 2, 3 : Qui ?
Le crieur 1 : On est crieurs de sa Majesté !
Le crieur 2 : Et alors ?
Le crieur 3 : Alors on annonce les ordres du roi.
Le crieur 1 : Pourquoi avons-nous manqué à nos devoirs aujourd’hui ?
Le crieur 2 : Tss ! Parce que nous avons bu un tout petit peu…
Le crieur 3 : Oui, un tout petit peu ! A la santé de la reine !
Le crieur 1 : Et puis à la santé du roi !
Le crieur 2 : Et puis encore à la reine !
Le crieur 3 : Et puis encore au roi. Chevaliers de la table ron…
Le crieur 1 : Et pourquoi avons-nous bu à nos Majestés ?
Le crieur 3 : Par ce que…
Le crieur 2 : Par ce que…
Le crieur 1 : Parce que la reine a mis au monde un enfant !
Le crieur 2 : Un joli petit prince.
Le crieur 3 : C’est une ravissante petite princesse !
Le crieur 2 : C’est un beau garçon.
Le crieur 3 : Mais non, c’est une fille !
Le crieur 2 : Tu crois que j’aurais autant bu pour une fille !?!
Scène 4
Perrault : Arrêtez ! Je n’ai jamais écrit rien de pareil ! À quoi pensez-vous, ma bonne fée ! C’est un conte d’enfants ! Des crieurs ivres ! Quelle honte ! Sachez que dans mes contes personne ne boit ni ne fume.
Le fée des contes : Il faut éduquer ses personnages. C’est l’auteur qui est responsable d’eux, pas moi. On recommence !
Scène 5
(Crieurs devenus sages)
Les crieurs 1, 2, 3 : Gloire à la reine ! Gloire à son roi ! Gloire à la princesse Aurore !
Scène 6
(Musique. Entrée des invités)
Le crieur 1 : Sa Majesté le roi !
Le crieur 2 : Sa Majesté la reine !
Le ministre : Sire ! Votre ordre est accompli. J’ai envoyé des invitations à toutes les fées du royaume. Elles vont venir d’une minute à l’autre. On peut commencer le bal.
Le crieur 3 : Sa Majesté le roi d’Espagne et la reine.
Le roi d’Espagne : Dieu soit loué, notre rêve va pouvoir enfin se réaliser ! Le petit prince Philippe épousera plus tard Aurore et nos deux royaumes seront réunis!
La reine : En gage de notre union, je vous accorde, mon cher roi, la première danse.
(Danse)
Scène 7
Le roi : Où sont les fées ?
Le ministre : Les voilà qui arrivent.
(Musique. Entrée des fées)
Le roi : Soyez les bienvenues, chères fées, je suis heureux de vous recevoir dans mon château.
La reine (au ministre) : Êtes-vous sûr de ne pas vous tromper ? Il me semble qu’il en manque quelques-unes ?
Le ministre : Oh non, votre Majesté. Vous pouvez très bien vous en assurer. Voilà la liste des invités.
Le roi : Fée Intelligence,
Fée Beauté,
Fée Fidélité,
Fée Bonté,
Fée Grâce,
Fée Amour.
(Danse des fées)
La reine : Qu’on amène la petite Aurore !
La fée Amour : Eh oui ! Il est temps que chacune d’entre nous lui fasse un cadeau.
La fée des contes : Avant qu’on amène la petite, j’ai un mot à vous dire, mon cher Perrault. Il y en a trop de fées à ce bal ! Et d’abord, d’où sont-elles venues ? Il y en avait toujours trois.
Perrault : De qui parlez-vous ?
La fée des contes : Mais des fées, voyons !
Perrault : Et alors ?
La fée des contes : Je vous répète qu’il y a en avait toujours trois !
Perrault : Non, sept, si j’ai une bonne mémoire.
La fée des contes : Mais non, mais non, il y en avait toujours trois !
Perrault : Permettez-moi de vous dire que je connais mieux mes contes.
La fée des contes : Une fois que vous les avez écrits, vous ne les relisez même plus ! C’est moi, qui les lis. Vrai ou faux ?
Perrault : Ne nous querellons pas ! Et dites-moi franchement, chère amie, pourquoi voulez-vous qu’il y en ait sept ?
La fée des contes : Mais c’est simple comme bonjour ! On risquerait de m’oublier !
Perrault : Ma bonne amie ! Je vous assure que ce n’est pas possible !
La fée des contes : Pour vous, peut-être, mais pas pour les autres !
Perrault : Soit, je vous le concède, mais à une seule condition.
La fée des contes : Une condition, à moi ?
Perrault : Soyez gentille, ma belle, et puis, c’est une toute petite condition…
La fée des contes : Allez, je vous écoute !
Perrault : Je veux que la ravissante Aurore reçoive le plus de vœux possibles. Alors, on changera le nombre de fées après la scène des vœux. Et on laissera les autres assister à la fête.
La fée des contes : Si vous insistez. Le conte se poursuit !
Scène 8
Les crieurs : Vive la princesse Aurore ! (On amène la princesse)
Les invités : Qu’elle est charmante !
Ravissante !
Adorable !
La fée Amour : Le moment est venu de faire des vœux.
La fée Intelligence : Elle sera la princesse la plus intelligente au monde !
La fée Beauté : Aurore sera digne de son prénom et aussi belle que le rayon de soleil !
La fée Grâce : La petite sera gracieuse, grandira vite et dansera mieux que personne !
La fée Bonté : Son cœur sera toujours plein de bonté !
La fée Fidélité : Toute sa vie, elle sera fidèle à l’homme qu’elle aimera.
La fée Amour : Mon tour est venu…
(On entend le bruit)
Scène 9
Le roi : Qui ose perturber la fête ?
La reine (au ministre) : Allez voir qui est là ?
(Ministre va voir et rentre en courant. S’adressant au roi)
Le ministre : Sire, c’est… c’est… c’est une fée !
Le roi : Malheur ! Nous avons oublié de l’inviter ! Comment s’appelle-t-elle ?
Le ministre : Ca-ca-cara-bosse !
Tous : Carabosse ! Nous sommes perdus !
Carabosse : Oui, Carabosse ! Serviteurs ! Chassez tout le monde et entourez le berceau ! C’est mon tour de faire des vœux. Tu grandiras belle, gracieuse et intelligente, pleine de bonté ! Mais quand tu auras l’âge de seize ans, tu te piqueras avec un fuseau et tu mourras, tu mourras, tu mourras ! (Elle rit).
La fée Amour : Arrête-toi, Carabosse ! Il est trop tôt pour crier la victoire !
Carabosse : Encore toi ! Toujours toi sur mon chemin !
La fée Amour : Sire, Majesté, ne pleurez pas ! Je ne suis pas assez forte pour empêcher que les méchantes paroles soient prononcées, mais je peux corriger le mal. La princesse devra se piquer avec un fuseau, mais elle ne mourra pas, oh non ! Elle s’endormira profondément. Et ce sommeil durera cent ans. Un beau jour, un beau prince viendra et la réveillera !
(Tout le monde est triste)
Le roi : J’interdis sous peine de mort qu’on utilise des fuseaux. Celui qui les gardera, sera guillotiné !
(Les invités s’en vont)
Scène 10
La fée des contes : Le temps passe vite.
Perrault : Et dans les contes encore deux fois plus vite. C’est aujourd’hui qu’Aurore a ses seize ans !
La fée des contes : Vous me semblez triste.
Perrault : Je sais comment se terminera la fête.
La fée des contes : Vous m’étonnez ! D’abord, vous écrivez et puis vous sombrez dans la tristesse.
Perrault : Je vous assure, ma chère amie, que l’un n’empêche pas l’autre !
Scène 11
Les crieurs : Le bal au château ! Dépêchez-vous ! Le bal au château !
(Entrée des invités)
Le crieur 1 : Sa Majesté le roi !
Le crieur 2 : Sa Majesté la reine !
La reine : Tout est-il prêt ?
Le ministre : Oui.
Le roi : Les princes, sont-ils arrivés ?
Le ministre : Quatre, Sire, et tous demandent Aurore en mariage.
Le roi : Très bien.
La reine : Aurore viendra d’une minute à l’autre et nous allons vous la présenter.
Scène 12
Le crieur 3 : Son Altesse la princesse Aurore !
(Aurore entre)
Les princes : Qu’elle est belle !
Le roi : Ma fille !
Aurore : Oh, mon père, que je suis heureuse aujourd’hui ! J’ai envie de danser et de chanter !
Le ministre : Une danse pour Aurore !
Le prince 1 : Votre Altesse !
Le prince 2 : Princesse !
Le prince 3 : Vous permettez ?
Le prince 4 : Accordez-moi cette danse !
Aurore : Je veux danser avec tous. Tout le monde doit être joyeux aujourd’hui !
(Danse)
Aurore : Que je suis heureuse aujourd’hui ! Ah ! J’ai enfin seize ans ! La vie commence et elle est belle !
Carabosse : La vie est belle, très belle !
Aurore : Qu’avez-vous dans vos mains, bonne dame ? Qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vue !
Carabosse (en taquinant) : C’est un fuseau.
Aurore : Montrez-le moi ! Qu’elle drôle de chose !
La reine : Un fuseau !
Tout le monde : Un fuseau !!!
La reine : Malheur !
Le roi : Aurore, ma petite, jette cela par terre !
Aurore : Ah, non, mon père, je veux danser avec ! Ah ! Ça fait mal ! Ma tête tourne, tourne, tout le monde tombe dans la nuit ! Aidez-moi !
(Elle s’endort)
La reine : Qui ? Qui a fait cela? Qui l’a tuée ??!!!
Carabosse : Qui ?! C’est moi, Carabosse ! Eh bien, vous voyez que je sais me venger. Elle est morte, elle est morte, elle est morte ! Pleurez, pleurez maintenant !
Le roi : Oh, ma fille !
La reine : Aurore, mon enfant !
La fée Amour : Ne pleurez pas ! Cela devait arriver et c’est arrivé, mais elle n’est pas morte. Oh, non ! Elle dort profondément. Ne lui dites pas adieu ! Je vais vous plonger tous dans le même sommeil et vous vous réveillerez dans cent ans, sans avoir changé ni vieilli.
(Elle touche chacun de sa baguette et aussitôt tous s’endorment)
La fée Amour : Voilà c’est fait. Tous sont endormis !
Scène 13
Perrault : Eh oui… cent années de sommeil, cent années…
La fée des contes : J’espère que nous n’allons pas attendre si longtemps !
Perrault : Oui, bien sûr ! On tournera cette page si triste de mon conte.
La fée des contes : Autour du château en cent ans a poussé un bois et les chevaliers de la nouvelle époque venaient y chasser avec le plus grand plaisir. Beaucoup d’entre eux ont entendu parler de la Belle au bois dormant, mais tous considéraient cette histoire comme un beau conte et personne encore n’était allé jusqu’au fond du bois pour y trouver notre belle Aurore. Mais... éloignons-nous, car j’entends des chasseurs !
Scène 14
L’ami du prince : Venez, mon prince. Ici vous pourrez très bien vous reposer et prendre votre déjeuner. N’ai-je pas là trouvé une belle clairière ?
Le prince Désiré : Eh oui, l’endroit est bien choisi. Je n’étais jamais venu ici. On dirait un parc… et là, au loin, les tours d’un vieux château. À qui est ce château?
L’ami du prince : Je me souviens que lorsque j’étais tout petit, on m’a raconté l’histoire d’une belle princesse prise d’un profond sommeil quelque part dans un château. Il paraît qu’elle dormira jusqu’à ce qu’un beau prince ne vienne la réveiller.
Le prince Désiré : Il s’agît peut-être de ce château ?
L’ami du prince : Peut-être. Mais à quoi bon se rappeler des vieilles légendes ? Nous avons fait une bonne chasse, nous sommes jeunes et heureux…
Le prince Désiré : C’est si mystérieux… Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais je ne peux plus détacher mon regard du château, je ne peux plus m’empêcher de penser à la princesse, je ne peux plus oublier cette légende ! Mon cœur bat d’une drôle de manière.
L’ami du prince : Continuons la chasse, mon prince…
Le prince Désiré : Non, je n’en ai plus envie. Laissez-moi seul ! Je le veux !
L’ami du prince: A vos ordres, mon prince.
(Il s’en va)
Scène 15
Le prince Désiré (entend la musique) : Oh ! Mais qu’est-ce que c’est que cette musique divine ? Je rêve ? Elle m’appelle, mais où ? Je ne le saurai pas !
(Il cache le visage dans ses mains).
La fée Amour : Prince Désiré, regardez-moi ! Je suis la fée Amour. N’ayez pas peur. C’est moi qui vous ai conduit aujourd’hui ici. J’ai mis dans votre cœur l’espoir, car le destin vous a choisi pour ramener à la vie celle qui dort depuis cent ans.
Le prince Désiré : Dis-moi ce que je dois faire pour la sauver? Je ferai tout et s’il le faut, je lui donnerai ma vie.
La fée Amour : Allez et que rien ne vous arrête sur votre route. Mais je ne peux pas vous accompagner. Seule la force de votre amour peut la tirer de son sommeil.
Scène 16
Carabosse : Oh, malheur ! Il arrive. Il a trouvé le château ! Mais il ne sait pas que depuis cent ans je garde la princesse endormie et que je ne le laisserai pas entrer. Où êtes-vous, mes amis forces du mal ?
Les voix : Ici, Carabosse ! Ordonne !
Carabosse : Fort bien ! On ne vous verra pas ! Allez et barrez-lui la route. Dites-lui que la princesse est vieille de cent ans, qu’elle n’est plus belle du tout. Qu’elle est méchante, pauvre, qu’elle ne l’aimera jamais ! Et s’il ne vous croit pas, étouffez-le, étrangler-le, mais ne le laissez pas entrer ! M’avez-vous bien comprise ?
Les voix : Oui… oui… oui.
Carabosse : Mais qu’est-ce que je vois ? Il ne les entend pas. Il avance ! Oh, malheur ! Mes forces sont impuissantes !
Le prince Désiré : Ah, c’est toi, Carabosse ? Tu es vaincu, Carabosse. Toutes tes forces du mal ont péri ! Laisse-moi entrer !
Carabosse : Non, non, non, jamais !
Le prince Désiré : Inutile, Carabosse ! J’ai apporté avec moi la lumière de la vie et la force de l’amour. Tu ne peux plus rien contre moi.
(Lumière)
Carabosse : Ah ! Cette lumière, elle me fait mal. J’étouffe, j’étouffe…
(Elle tombe)
Scène 17
Le prince Désiré (en voyant la princesse) : Elle est encore plus belle que je ne le pensais… Aurore, ma princesse, mon amour, réveillez-vous !
Aurore : C’est déjà le matin ? Qui êtes-vous, mon jeune ami ?
Le prince Désiré : Je m’appelle Désiré. Le prince Désiré.
Aurore : Désiré. Quel beau nom ! Mais que signifie ce silence ? Où est mon père ? Ma mère ?
Le prince Désiré : Ils se réveillent, comme vous. Regardez par le fenêtre : tout s’éveille dans le jardin. Les roses ouvrent leurs pétales. Les fontaines commencent à jaillir et les oiseux recommencent à chanter.
Aurore : Je comprends, la prédiction de la fée Amour s’est réalisée.
Le prince Désiré : Oui, c’est ça.
Le ministre: Aujourd’hui, nous fêtons tout à la fois : l’anniversaire d’Aurore, la défaite de Carabosse et…
La reine : Ne dévoilez pas ce secret !
Le ministre : Mais duquel secret parlons-nous ? Il suffit de les regarder…
Aurore : Mon père, me mère, voilà l’élu de mon cœur, le prince Désiré.
La reine : Laissez-moi vous embrasser, mes enfants.
Le ministre : C’est ce que je disais, nous fêtons à la fois l’anniversaire d’Aurore, la défaite de Carabosse et les fiançailles de la princesse et du prince.
Les crieurs : Vive la princesse Aurore et le prince Désiré !
Le roi : Dansez, dansez, mes enfants, c’est la journée la plus heureuse de ma vie !
(Danse)
La fée des contes : Voilà, c’est tout.
Perrault : Oui, c’est la fin de l’histoire. Le bonheur et la joie ont triomphé. Il ne nous reste plus qu’à présenter les acteurs.