Mon amie la langue française
Надежда БУНТМАН , Галина КУЗНЕЦОВА
Современная французская литература 1985-2005 (лекция 1)
Концепция курса
Цель курса: познакомить читателей газеты Французский язык с основными тенденциями последних двадцати пяти лет во французской литературе.
Перед нами стоят следующие задачи:
представить общую панораму французской прозы этого периода, обозначив авторов, продолжающих классические традиции и тех, кто ищет новых путей и форм.
показать на примерах текстов, взятых из современных произведений, как можно их использовать.
Рассказав о критериях отбора текстов и авторов, помочь преподавателям ориентироваться в море современной литературы.
Каждая лекция будет содержать информативную часть, отрывок из произведения с вопросами, помогающими понять его особенности. В качестве помощи для самостоятельной работы будет предложена выборочная библиография критических работ и интернет-сайтов, посвященных современной французской литературе.
Первая контрольная работа предполагает письменный комментарий фразы одного из уже предложенных писателей (модель комментария предлагается в первой лекции).
Вторая контрольная работа предполагает литературоведческий текст, в котором надо будет заполнить пробелы.
Третья работа – творческое задание по работе над текстом.
Содержание курса
№ газеты |
Учебный материал |
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Лекция 1. Цели, задачи, содержание курса. Формы контроля. Библиография периодики и критики. Литературный пейзаж современной Франции. Писатели о читателе, книге и литературном творчестве. |
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Лекция 2. Литературные премии Франции. Писатели - продолжатели традиций: Орсенна, Дормессон, Киньяр, Эрно, Жермен, Макин и др. Текст. |
19 |
Лекция 3. Бестселлеры: Бегбедер, Нотомб, Гавальда, Уэльбек и др. Текст. Контрольная работа № 1. |
21 |
Лекция 4. Автобиографии, традиционные и новаторские: Симон, Роб-Грийе, Модиано, Туссен, Бобен, Ндьяй и др. Текст. |
22 |
Лекция 5. Детективный роман. Видение истории современными писателями: Симон, Руо, Турнье, Клодель и др. Текст. |
23 |
Лекция 6. Детективный роман: Варгас, Маншетт, Денекс, Пеннак и др. Текст. Контрольная работа № 2. |
24 |
Лекция 7-8. Современные авторы в поисках новых форм: Эшноз, Шевийар, Володин, Новарина и др. Итоговая контрольная работа. |
Cours 1
Le but et l’objectif du cursus. Les formes du contrôle continu. Bibliographie des périodiques et de la critique. Le paysage de la France littéraire aux confins des deux siècles. Les écrivains sur la lecture, le lecteur et l’écriture
En étudiant une langue étrangère, il est impossible de laisser de côté la composante civilisationnelle et, en particulier, littéraire. Pourtant, il n’est pas facile d’en suivre l’évolution et d’être au courant de son actualité. à cause du rythme accéléré de la vie, nous n’avons pas suffisamment de temps pour réfléchir sur les liens logiques entre des faits disparates de la culture, ni pour évoquer, comme disait Jacques Brenner, à quelle « famille littéraire » pourrait appartenir telle ou telle œuvre littéraire que nous lisons. Aussi, les dernières parutions qui nous tombent sous la main sont plutôt choisies par des amis, collègues ou « sa majesté le Hasard ».
Dans ce patchwork bigarré et éclectique il est compliqué de distinguer une tapisserie unie, d’observer des couleurs, sans parler de nuances. Cette image se rapporte, notamment à la période qui commence à partir des années 90. Avant, tout semblait relativement cohérent : les mêmes noms des mêmes écrivains déménageaient d’une méthode à une autre, d’un recueil d’exercices de grammaire aux différents tests lexicaux. Les prosateurs, qui à une certaine époque pouvaient paraître représentatifs de la littérature française ne le sont plus du tout, soit ne sont point considérés comme « contemporains ». Hervé Bazin, Françoise Mallet-Joris, François Nourissier, André Maurois, Françoise Sagan, Maurice Druon, Henri Troyat sont maintenant des auteurs du siècle dernier, et il est grand temps de s’en rendre compte. De ce répertoire certains sont morts, la gloire de quelques uns était due plutôt à leur loyauté vis-à-vis du régime soviétique qu’à la qualité de leur écriture, certains se sentent bien en forme et font partie des Grands Jurys qui à présent distribuent les prix littéraires annuels. Même s’ils continuent à écrire, rarement leurs ouvrages se révèlent d’une grande portée dans la vie littéraire de la France d’aujourd’hui.
Depuis trente dernières années, il y eut maint changements. Partout. Dans la langue (en particulier dans le lexique et la syntaxe), dans le quotidien, dans la priorité des sujets d’actualité, dans des moyens de communication... Certainement, il reste encore des points de repères inébranlables, mais il s’agit de savoir lesquels.
L’objectif de ce cursus de la littérature française contemporaine est, donc, multiple :
· décrire la place du livre et de la lecture dans la société française à la frontière des deux siècles ;
· trouver des critères d’après lesquels il serait possible ultérieurement d’analyser les œuvres contemporaines lors des cours de français langue étrangère ;
· relever quelques particularités de la prose française de nos jours ;
· initier à la découverte « autonome » des auteurs qui seront mentionnés lors du cursus et des dizaines d’autres qui ne le sont pas...
Les formes de contrôle prévues de ce cursus sont orientées sur le Cadre Européen et le niveau C1 de l’examen du DALF. Les tests prévoient les compétences de la compréhension écrite et orale.
D’une grande aide, ainsi, seraient pour se préparer, quelques sites Internet, notamment, de tels moteurs de recherche que
http://perso.wanadoo.fr/labyrinthe
www.remue.net
www.auteurs.net
www.lettres.net
http://www.ecritures-modernite.cnrs.fr
http://carnets.contemporain.info
www.figuresdestyle.com
http://signets.bnf.fr
La presse écrite a toujours consacré des rubriques spéciales aux nouveautés littéraires. De temps en temps, des quotidiens rajoutent des suppléments exclusifs Livres, Le Monde, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Les Inrockuptibles en sont des exemples. Les périodiques littéraires qui présentent les dernières parutions pourraient être partagés en deux catégories : ceux qui ne publient que la critique et ceux qui font connaître de la poésie ou de la prose d’aujourd’hui. Du premier groupe font partie des journaux et revues comme Lire, Magazine littéraire, La Quinzaine littéraire destiné à un public assez large. Sur les pages du mensuel Matricule des anges il y a une rubrique consacrée à une maison d’édition, son histoire et sa stratégie, un dossier sur un auteur contemporain avec sa biographie, une interview avec lui ; une découverte d’un auteur éminent sous un angle inattendu. Parmi les périodiques du deuxième groupe figurent L’Atelier du roman, Poétique et d’autres. Voilà quelques références qui ne seront pas de trop :
www.magazine-litteraire.com
www.lire.fr
www.quinzaine-litteraire.presse.fr
www.lmda.net
Un lecteur français voulant trouver un livre à son choix retient non seulement le titre du livre et le nom de l’auteur, mais la maison d’édition où il est publié. Chaque maison d’édition a son histoire et sa réputation. Parmi les plus importantes (disons tout de suite qu’il ne s’agit que de la fiction) notons Gallimard – il est de règle que si l’auteur sort chez Gallimard, il devient vraiment populaire ; Seuil ; Minuit – créée pendant la Seconde guerre mondiale en clandestinité – accepte des auteurs qui cherchent leur propre style ; Grasset ; Actes Sud – réputée surtout par les romans traduits des langues étrangères – ; POL – qui publie de la littérature provocatrice et marginale. On les reconnaît tout de suite par la maquette des couvertures qui ne change pratiquement jamais (Verdier, Minuit, Gallimard). Sur certains sites Internet des éditions on peut trouver les dernières parutions, les interview avec les auteurs, toute une collection d’articles critiques.
www.gallimard.fr
www.leseditionsdeminuit.fr
www.pol-editeur.fr
www.seuil.com
www.grasset.fr
www.editions-verdier.fr
De même, pour en savoir plus sur la littérature française des années 1990-2005 vous pouvez recourir au livre Littérature française 1990-2005. Choix de textes (Stratégie, Moscou, 2006).
Vous y trouverez deux préfaces – sur l’état de choses dans la littérature contemporaine et sur des approches pédagogiques du texte littéraire – , une bibliographie des auteurs présentés et leurs traductions en russe, une liste des sites Internet, dont nous citons quelques uns dans ce cursus.
Plusieurs chercheurs et critiques littéraires considèrent que le dernier « mouvement littéraire », une sorte d’ « école » était le Nouveau Roman. Le propre des écrivains ayant appartenu à cette tendance se manifestait, en premier lieu, en refus – presque aussi catégorique que chez les dadaïstes du début du XXe siècle – de tous les paramètres classiques du roman. Ils ont renoncé à la composition habituelle – le début, l’intrigue, le développement du sujet, le dénouement – ; aux personnages – le lecteur ignorait leur noms, leur passé, leur physique, leur pensées ; à l’indication de l’endroit où se passait l’action, le nulle-part (no man’s land) ; il était difficile de trouver dans ces textes des indications temporels. Cette révolution s’est opérée avec Nathalie Sarraute, Michel Butor, Alain Robbe-Grillet, Samuel Beckett, Robert Pinget et autres. Tous étaient publiés chez Minuit.
Depuis, il n’existe plus d’écoles, ni d’unions. Pourtant il y a divers genres et thèmes qui attirent plus des écrivains.
D’après leur attitude envers le monde qui les entoure, on peut diviser les écrivains – de façon assez schématique – en « introvertis » et « extravertis ». Le premier groupe est souvent nommé avec ironie « nombrilistes » ou « minimalistes » pour l’absence de grandes questions philosophiques dans leurs écrits. Ce ne sont pas de grandes fresques épiques, mais de toutes petites miniatures, natures mortes. Leur prose ressemble aux essais minuscules. Après la sortie de son recueil La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules Coll. L’arpenteur, Gallimard 1997, Philippe Delerm a été nommé « écrivain des petits riens ». Michel Tournier fait paraître Petites proses (1986) et Le Miroir des idées (1994). Néanmoins, le laconisme de la prose n’équivaut pas toujours la banalité. L’exemple de Pascal Quignard, Petits traités (Maeght, 1990 – Gallimard-Folio, 1987 réédités en 2 tomes) : huit volumes de textes brefs écrits à partir de 1981, qui excelle dans le style fragmentaire le prouve le mieux.
Ceux qui ne sont pas indifférents aux problèmes du monde extérieur ne sont pas très nombreux mais ils se font entendre. C’est François Bon avec la majorité de ses romans Temps machine (1993), C’était toute une vie (1995), Prison (1998), Paysage fer (2000), Mécanique (2001), Daewoo (2004). C’est Olivier Rolin et Didier Daeninckx. Ici on peut même parler d’un certain réalisme, assez austère et critique .
D’autres tendances bien prononcées sont un intérêt ressuscité pour l’histoire et toutes les formes de biographie et autobiographie (ces deux thèmes feront sujet de deux cours à part).
Aussi, avec le rôle croissant de l’image dans la vie, de la télévision et du cinéma on observe une certaine « visualisation » de la prose, un phénomène qui, certainement, prend ses racines dans la description des tableaux dans les romans de Balzac et Proust et, plus tard, chez les auteurs du Nouveau Roman, autrement appelé « l’école du Regard ». Christian Bobin fait un essai sur Bonnard, Marie N’Diaye, jeune écrivain d’un grand talent et d’une plume particulière, écrit des textes pour les tableaux de Willliam Turner, peintre impressionniste anglais qui a devancé son siècle. Le protagoniste (le personnage principal) du roman ironique de Jean-Philippe Toussaint La Télévision tout en détestant le « petit écran » : « ... au lieu que les livres, par exemple, offrent toujours mille fois plus que ce qu’ils sont, la télévision offre exactement ce qu’elle est, son immédiateté essentielle, sa superficialité en cours... » Travaille sur l’œuvre de Titien dans le cadre d’une thèse. Dans les romans de Alain Robbe-Grillet il y a presque partout une description d’une toile, son regard, sa vision de photographe ou de cinéaste. Michel Tournier a fait paraître un recueil consacré à la photographie et qui porte le titre Vues de dos . Dans le descriptif de ce livre nous trouvons les lignes suivantes : « L’Homme compose son visage,dispose ses mains, joue du geste et du pas... Tout est dans la façade... Mais l’arrière ? Mais le dos ? Le dos ne sait mentir .... ».
Ce qui unit aussi pratiquement tous les écrivains de nos jours, c’est qu’ils essayent de s’exercer dans de divers genres. Ainsi, Le Clésio, Pennac, Orsenna, Tournier font des bouquins pour les enfants ; Echenoz adore parodier et brouiller tous les genres possibles et imaginables (du roman policier aux notes de voyage) ; Toussaint se propose comme auteur de scénarios ; N’Diaye écrit des pièces.
En ce qui concerne les procédés spécifiques de la littérature d’aujourd’hui, il reste à mentionner leur richesse et diversité. Et c’est souvent le mélange de la tradition classique et l’héritage de « l’ère du soupçon », quand le lecteur n’a plus confiance en l’auteur qui lui cache des éléments dont il a besoin pour comprendre le texte et qui le laisse perplexe jusqu’au bout.
Aux temps que l’on nomme maintenant classiques, il existait des manifestes littéraires qui exprimaient les principes propres à tel ou tel groupe. Maintenant, il n’en est plus question. C’est pas souvent que les lecteurs actuels trouvent des digressions des auteurs sur l’écriture et la lecture. Leurs remarques critiques se font voir soit dans leurs essais sur d’autres écrivains : Pierre Michon disserte sur les pages de Faulkner, Balzac et Beckett ; Michel Houellebecq se sent proche de la prose gothique de Lovecraft ; Pascal Quignard réfléchit sur ce que c’est que l’écriture fragmentaire avec La Bruyère. La plupart d’entre eux, pourtant, se posent des questions sur la création littéraire, sur l’impossibilité ou une énorme difficulté d’exprimer de façon adéquate leurs sentiments et pensées (il en est question dans le livre de Daniel Pennac Comme un roman, dans le roman Du hérisson de Eric Chevillard, dans un essai de Sylvie Germain Personnages).
Phrases sur l’écriture et la lecture
« La littérature contemporaine est une littérature du désespoir. »
J.-M. G.Le CLÉZIO
« On ne meurt pas d’amour, on en fait des livres. »
M.DESBORDES
« L’homme construit des maisons parce qu’il est vivant, mais il écrit des livres parce qu’il se sait mortel. »
D. PENNAC
« Il n’est pas de menteur qui ne taise le fait qu’il ment. Le romancier est le seul menteur qui ne tait pas le fait qu’il ment. »
P.QUIGNARD
« Devant les livres, la nature ou l’amour, vous êtes comme à vingt ans : au tout début du monde et de vous. »
Ch. BOBIN
« Je crois qu’avant tout et au-delà de toute autre considération, un écrivain est poussé par l’envie d’écrire, un peintre par l’envie de peindre, un sculpteur de même (et peu importe : « dieu, table ou cuvette ? »...) ».
C. SIMON
Exploitation pédagogique des phrases
Un texte littéraire, même si c’est une seule phrase ou un énoncé contenant plusieurs phrases, présente un vaste champ de réflexion et de discussion ce qui permet de l’utiliser lors de l’enseignement de français langue étrangère. Ce matériau peut servir de base pour un exposé oral, un commentaire écrit aussi bien que pour un débat collectif. Ces formes de travail sont très répandues en France.
Choisissons un exemple, une citation du livre de M.Tournier Le Vol du vampire :
« Je pense qu’une œuvre n’existe que lue. Au fond, une œuvre a toujours deux auteurs, celui qui l’écrit et celui qui la lit ».
1. Proposer un commentaire de la phrase signifiant, avant tout, une réflexion sur le sens explicite (exprimé clairement) et implicite (non exprimé dans le texte mais sous-entendu) de l’énoncé.
Dans ce cas, l’écrivain réfléchit sur la répartition des rôles dans la triade : auteur – œuvre – lecteur. Il formule un jugement et engage implicitement une polémique avec ceux qui assurent que le lecteur peut ne pas être pris en considération dans le processus littéraire. Il est très utile, à cette étape du travail, d’analyser le sens des mots-clés en se posant des questions du type : qu’est-ce qu’une œuvre littéraire ? qui peut être nommé auteur/coauteur du livre ?
2. Ensuite il s’agit de dégager un problème à résoudre qui peut être formulé comme question. La phrase de M. Tournier serait reformulée ainsi : qu’est-ce qui permet de considérer le lecteur comme un coauteur de l’écrivain ?
3. Pour répondre à cette question il est indispensable d’élaborer un plan du raisonnement. On pourrait proposer dans notre cas de parler d’abord d’un lecteur traditionnel pour lequel un texte littéraire est sacré car son auteur est censé être beaucoup plus intelligent et se permet d’expliciter tout ce qui se passe dans ses livres. Ensuite, sera commentée l’œuvre de M. Tournier et de plusieurs autres auteurs contemporains qui soutiennent l’idée que tout sujet peut être réécrit beaucoup de fois en proposant à chaque fois une nouvelle vision des personnages, des solutions et même des sujets. Et enfin, on analysera le rôle du lecteur d’un livre pareil : l’auteur s’attend à ce que le lecteur réfléchisse avec lui et parfois choisisse une des options possibles qu’il propose dans son livre.
Chaque idée doit être argumentée et illustrée par des exemples pertinents.
4. La conclusion du commentaire c’est la réponse à la question posée. Notre réflexion nous pousse à conclure que Tournier a raison quand il parle des lecteurs de ses romans. Ses œuvres permettent aux lecteurs de participer activement à la création de leur propre version du livre. Chaque lecteur crée sa propre variante du livre selon son expérience personnelle, son érudition et sa vision du monde.
5. On ne doit pas oublier qu’un exposé oral ne doit pas dépasser 10 minutes. Le commentaire écrit, selon la consigne, doit contenir 150-200 mots.