Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №18/2007

Mon amie la langue française

Надежда БУНТМАН , Галина КУЗНЕЦОВА

Современная французская литература 1985-2005 гг. (лекция 2)

Содержание курса
№ газеты
Учебный материал
17
Лекция 1. Цели, задачи, содержание курса. Формы контроля. Библиография периодики и критики. Литературный пейзаж современной Франции. Писатели о читателе, книге и литературном творчестве.
18
Лекция 2. Литературные премии Франции. Писатели - продолжатели традиций: Орсенна, Дормессон, Киньяр, Эрно, Жермен, Макин и др. Текст.
19
Лекция 3. Бестселлеры: Бегбедер, Нотомб, Гавальда, Уэльбек и др. Текст.
Контрольная работа № 1.
21
Лекция 4. Автобиографии, традиционные и новаторские: Симон, Роб-Грийе, Модиано, Туссен, Бобен, Ндьяй и др. Текст.
22
Лекция 5. Детективный роман. Видение истории современными писателями: Симон, Руо, Турнье, Клодель и др. Текст.
23
Лекция 6. Детективный роман: Варгас, Маншетт, Денекс, Пеннак и др. Текст.
Контрольная работа № 2.
24
Лекция 7-8. Современные авторы в поисках новых форм: Эшноз, Шевийар, Володин, Новарина и др.
Итоговая контрольная работа.
Cours 2
Les Prix littéraires en France. Les paramètres du roman chez quelques lauréats comme Orsenna, Makine, Quignard, Germain et autres

Un des moyens pour s’orienter dans les dernières parutions sur le marché littéraire est de suivre de près les remises des prix. Pourtant, la quantité des prix littéraires attribués en France chaque année dépasse de beaucoup la vitesse moyenne de lecture. Quand après les vacances les Français se retrouvent chez eux, en octobre-novembre, commence la célèbre « rentrée littéraire ». Cet événement est attendu non seulement par les lecteurs, mais aussi par les libraires, les journalistes qui se précipitent sur les vainqueurs pour leur poser des questions et ensuite en faire des articles à la une des différents périodiques. La radio et la télévision ne restent pas non plus dans l’ombre : on invite les auteurs devenus d’un coup vedettes, le public veut savoir tout sur une nouvelle célébrité.

C’est une moisson des prix. Ils sont fondés et attribués par des départements, par des sociétés ; ils portent les noms des écrivains, poètes et journalistes (Paul Verlaine, Théophile Gautier, Théophraste Renaudot), ils couronnent les œuvres de différents genres, nouvelle, drame, roman policier (prix Quai des Orfèvres) et tout cet éventail ne concerne que la fiction, les belles-lettres ! Les jurys sont aussi différents, ils peuvent être « dans le même métier », c’est-à-dire, des écrivains, ou des critiques, ou des adolescents, comme dans le cas du « Goncourt des lycéens ». Les prix peuvent rapporter de l’argent (les prix de l’Académie française), faire augmenter le tirage (le Goncourt) ou être tout simplement prestigieux avec 0 € de récompense (Femina, Médicis). L’attribution du prix peut avoir lieu dans une ambiance particulière. Par exemple, le jury du Goncourt se réunit dans le restaurant Drouant au cœur de Paris où pour chaque membre est posé un couvert. Le jury a le droit de prendre « le dîner de décembre » seulement après avoir désigné le gagnant.

Notre but, dans ce cours, est de parler des prix les plus notoires, d’en dégager les noms les plus marquants des dernières années et de s’arrêter sur leur œuvre. Quelques auteurs vont figurer dans des cours suivants.

La date officielle de la création du prix Goncourt c’est l’année 1903. Depuis, les dix membres se voient au début de novembre pour décerner le prix au gagnant. Parmi les Académiciens Goncourt on compte trois femmes (Françoise Chandernagor, Edmonde Charles-Roux et Françoise Mallet-Joris) et sept hommes parmi lesquels Michel Tournier et Bernard Pivot. Ce dernier est une figure de proue dans la critique littéraire et reste actuellement un des meilleurs spécialistes dans son domaine, ayant une énorme expérience et un goût irréprochable. Pendant 15 ans Pivot a été rédacteur du Figaro littéraire, un supplément du quotidien éponyme, animateur de l’émission « Apostrophes » – regardée par tout le pays du 1975 au 1990 –, du magazine télévisé « Bouillon de culture » (du 1991 au 2001). C’est un lecteur professionnel. Dans son livre Métier de lire (Gallimard, 2001), il donne quelques conseils pour que la lecture soit réussie : « Lire exige des yeux et de l’esprit une grande disponibilité. Avoir tout son temps pour ne pas précipiter ou bâcler la lecture. Avoir toute sa tête pour se concentrer sur le livre. La politesse due à un auteur, qu’il soit célèbre ou pas, admiré ou pas, requiert qu’on se consacre à lui comme à un visiteur qu’on a sollicité. »

Les membres du jury Goncourt ne sont pas rémunérés. C’est un engagement bénévole par amour et la promotion de la littérature. Le lauréat reçoit un chèque symbolique de 10 €.

Mentionnons quelques prix Goncourt à partir des années 70 qui nous semblent particulièrement dignes d’intérêt.

1970 – Michel Tournier, Le Roi des Aulnes 

1975 – Emile Ajar, La Vie devant soi – sous ce pseudonyme et ayant recouru à la mystification Romain Gary a eu encore un Goncourt par quoi il a enfreint le statut (la première fois en 1956 pour le roman Les Racines du ciel)

1978 – Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures

1984 – Marguerite Duras, L’Amant

1988 – Erik Orsenna, L’Exposition coloniale. Un des thèmes de prédilection de cet auteur est la langue française. Il se compare à un paysan de la langue qu’il doit cultiver comme un agriculteur ; il a besoin de « soleil et de vent pour que les textes soient beaux et de pluie pour qu’ils poussent ». Dans son livre La Grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna imagine un voyage où les noms, les adjectifs et les articles prennent l’apparence des êtres humains. On retrouve les mêmes personnages dans Les Chevaliers du Subjonctif, où Orsenna défend la richesse du français.

1990 – Jean Rouaud, Les Champs d’honneur

1995 – Andreï Makine, Le Testament français. Pour la première fois dans l’histoire du prix, il a été décerné à un Russe francophone. En plus, au même moment, Makine a eu le Goncourt des lycéens qui est considéré être parfois non moins impartial et juste que le Goncourt « des adultes ». Aussi, pour la première fois, le Goncourt et le Médicis ont été attribué au même roman. Il est question dans le livre d’un petit garçon russe à qui sa grand-mère d’origine française apprend l’amour envers sa langue maternelle. Tout est dans ce roman : la séduction par le rythme mélodieux de la phrase, l’étrangeté des mots qui résonnent comme des formules magiques jusqu’à la profanation de cette même langue à l’âge de l’adolescence quand ce garçon grandit difficilement.

1999 – Jean Echenoz, Je m’en vais

2002 – Pascal Quignard, Les Ombres errantes. Ce recueil a donné suite à plusieurs tomes qui rassemblent des maximes, des pensées, des anecdotes, des contes, des récits mythologiques, des souvenirs, des rêves, des images. Deux ans avant, en 2000, Quignard est couronné par le Grand prix de l’Académie française pour son roman Terrasse à Rome. L’action s’y passe au XVIIe siècle. Un jeune graveur est victime de la jalousie ; le fiancé de sa bien-aimée lui lance de l’eau-forte au visage. Défiguré, il doit renoncer à l’amour de sa belle qu’il aime. « C’est un livre difficile. Chaque chapitre relève d’un genre littéraire particulier : déposition, lettre, conte, tableau, dialogue... Ce n’était pas facile à faire et personne d’ailleurs ne s’en est rendu compte ! C’est un livre que j’ai beaucoup aimé écrire car il met sous les yeux une manière de procéder qui est la mienne », dit Pascal Quignard.

En 2006, le prix Goncourt a été gagné par Jonathan Littell pour le roman Les Bienveillantes. Encore une fois ce fut une surprise ; non seulement c’était un américain francophone ce qui est rare ; le livre de 900 pages s’est révélé être sa première œuvre ; aussi, l’auteur s’est déclaré rester le seul détenteur des droits d’auteur ce qui est sans précédent pour la France où c’est toujours l’affaire de l’éditeur.

Le prix Renaudot a été créé en 1925 par dix critiques littéraires attendant la délibération du Goncourt au restaurant parisien Drouant. C’est une sorte d’anti-Goncourt qui porte le nom de Théophraste Renaudot, fondateur du premier journal français, La Gazette, en 1631. Son jury est composé de dix membres qui se recrutent par cooptation. Une présidence tournante est confiée d’année en année à chacun des membres par ordre d’ancienneté d’appartenance au jury. Deux livres sont désignés au cas où le lauréat du Renaudot aurait déjà le Goncourt. Les auteurs ayant obtenu un des grands prix littéraires dans les cinq dernières années ne peuvent pas être retenus comme lauréats du Prix Renaudot.

Parmi les lauréats fameux de ce prix se détachent Marcel Aymé pour La Table aux crevés en 1929, Louis-Ferdinand Céline pour Voyage au bout de la nuit en 1932, Louis Aragon pour Les Beaux Quartiers en 1936, Michel Butor pour La Modification en 1957, Jean-Marie Le Clézio pour Le Procès-verbal en 1963 et Georges Perec pour Les Choses en 1965. En 2003 Philippe Claudel reçoit le prix pour le roman Les âmes grises.

Le prix Médicis a été fondé en 1958 par Gala Barbisan et Jean-Paul Giraudoux qui voulaient fonder « un prix pas comme les autres ». Le jury qui se compose de dix membres se prononce fin octobre ou début novembre, quelques jours avant ou après le Prix Goncourt, en même temps et au même endroit que le Prix Femina (l’hôtel parisien Crillon). Il récompense l’œuvre d’un jeune auteur faisant preuve d’un ton et d’un style nouveau. Parmi les lauréats, Philippe Sollers pour Le Parc en 1961, Claude Simon pour Histoire en 1967, Georges Perec pour La Vie mode d’emploi en 1978.

1995 – Vassilis Alexakis, La Langue maternelle. Le narrateur de son roman, dessinateur de presse à Paris, Pavlos, retourne à Athènes. Il observe ce qui se passe autour de lui. Il laisse son attention s’arrêter sur une question: pourquoi une lettre isolée, l’epsilon, ornait-elle l’entrée du temple d’Apollon ? Pavlos se prend au jeu de cette énigme. Il mène une enquête qui l’entraîne dans les rues d’Athènes, aux terrasses des cafés, dans les bibliothèques, à Delphes, mais avant tout dans sa langue maternelle qu’il avait oubliée. L’auteur peut définir l’amour à sa manière, mais pas donner de mode d’emploi, juste poser les questions.

« Le style est-il plus important que le sujet? » lui demande-t-on.

« Il est indéfinissable », répond-il. « On ne peut pas faire de distinction entre le style et l’histoire, car c’est le style qui fait l’histoire ».

En 2002 Alexakis écrit un livre Les Mots étrangers qui touche aussi les problèmes de la langue. Quand on le lit, on a l’impression qu’il ne se passe rien. Il y a bien une histoire, celle d’un écrivain grec qui au lendemain de la mort de son père part en Centrafrique, une histoire qui s’écrit donc en trois langues, le grec, le français et le sango.

1983 – Jean Échenoz, Cherokee

2005 – Jean-Philippe Toussaint, Fuir.

Le prix Femina a été fondé en 1904 par une vingtaine de femmes journalistes de la revue Vie heureuse (qui deviendra Femina) pour rendre plus étroite les relations de confraternité entre les femmes de lettres. Il est décerné à une œuvre d’imagination par un jury composé de douze femmes. Le lauréat est annoncé fin octobre ou début novembre à l’hôtel parisien Crillon, quelques jours avant ou après le prix Goncourt. Il a notamment récompensé Roland Dorgelès pour Les Croix de bois en 1919, Georges Bernanos pour La Joie en 1929, Antoine de Saint-Exupéry pour Vol de nuit en 1931 et Marguerite Yourcenar pour L’Œuvre au noir en 1968.

1988 – Alexandre Jardin, Le Zèbre. Tous se contentent de conquérir une femme qui surgit dans leur existence ; mais reconquérir la sienne après quinze ans de mariage ? Et c’était bien là ce qui tourmentait le Zèbre ; car si Shakespeare, Stendhal et les plus grands auteurs se sont gardés d’aborder le thème de la reconquête, ce doit être parce qu’elle est impossible. Mais il aime Camille avec trop de passion pour renoncer à son dessein.

1989 – Sylvie Germain, Jours de colère . Au centre du roman est la vie d’une famille mais cette vie est dominée par la folie qui se présente comme le thème-clé. Cette folie est double, car dès le début deux personnages obsédés sont sur la scène, l’un positif, Edmée – qui croit que la naissance de sa fille Reine est due à une faveur de la Vierge –, et l’autre négatif, Ambroise Maupertuis – qui a été amoureux de Catherine, l’épouse infidèle de son voisin et concurrent Corvol, qui l’a assassinée, crime dont Maupertuis a été le témoin – ; c’est donc autour de ces deux personnages que tournent tous les autres. C’est presque une saga, une épopée qui ressemble parfois à un drame shakespearien avec des trahisons, meurtres, folie et amour interdit et impossible. Comme dans une tragédie grecque, le destin va frapper la troisième génération : les amoureux innocents.

2001 – Marie N’Diaye, Rosie Carpe.

Le prix Interallié a été fondé le 3 décembre 1930 par une trentaine de journalistes qui déjeunaient au Cercle Interallié à Paris en attendant les délibérations des dames du Femina. Le jury est composé de dix journalistes masculins, auxquels se joint le lauréat de l’année précédente. Le prix est remis au début du mois de novembre, au restaurant parisien Lasserre. Il récompense un roman écrit par un journaliste.

Le premier des lauréats est André Malraux récompensé pour La Voie royale en 1930. Également primés ont été : en 1991, Sébastien Japrisot pour Un long dimanche de fiançailles, Frédéric Beigbeder pour Windows on the world en 2003, Michel Houellebecq en 2005 pour La Possibilité d’une île.

Les paramètres du roman traditionnel du XIXe siècle auxquels sont habitués des « lecteurs naïfs », selon l’appellation de Umberto Eco, ont-ils radicalement changé ? Notons quelques traits propres, a notre avis, à la majorité des romans actuels.
Les personnages restent toujours dans la prose contemporaine, seulement ils ont sensiblement changé, devenus moins actifs et presque plus engagés dans la vie sociale et politique. Le personnage Monsieur du roman éponyme de Jean-Philippe Toussaint est une espèce d’automate : sa vie est une répétition incessante de paroles, gestes et situations similaires, prévisibles, limités. Le narrateur dans le livre Réticence du même auteur pendant tout le roman veut appeler les gens qu’il connaît et c’est pour les rencontrer qu’il était venu ; mais il n’arrive ni à accrocher un combiné, ni à composer leur numéro sans aucun prétexte apparent. L’héroïne du roman Rosie Carpe de Marie N’Diaye peut paraître autiste au premier regard : elle commet des « actes gratuits » et n’analyse jamais ce qu’elle fait. Pourtant, elle essaye de réunir des bribes de ses pensées disparates, mais cette chaîne se rompt et fuit toute logique. Elle obéit aux circonstances, bougée par des forces inconnues qui la font souffrir, elle, mais aussi les gens qui l’entourent, son petit fils en particulier. Des personnages passionnés comme chez Sylvie Germain se font rares, et encore, ils sont prêts à se sacrifier pour leurs proches et pas pour des idées abstraites.

Chez la plupart des écrivains l’action de leurs livres se passent en France, à Paris – dans un arrondissement de Belleville comme chez Daniel Pennac – ou en province – comme chez Pierre Bergounioux, Philippe Claudel. Il arrive – assez rarement – que l’attention de l’écrivain est attiré par des départements ou territoires d’outre mer ou par des pays de l’Europe. Cette observation nous conduit à la conclusion que les pays et les continents exotiques ne font plus rêver les auteurs, il se peut qu’ils s’y retrouvent, mais plutôt avec leurs problèmes et leur monde intérieur.

Texte
Erik Orsenna

Longtemps

(extrait)

Il était une fois, au milieu des années soixante, un homme acharné à demeurer normal. Par normal il entendait marié. Marié une seule et bonne fois pour toutes. Par normal il entendait d’abord : une vie inverse de celle de ses ancêtres dont les amours avaient toutes été tumultueuses, diverses et insupportablement douloureuses.

Pour mener à bien ce grand projet de normalité, il avait entouré son propre mariage des plus vigilantes protections.

Il avait rompu tout lien avec son père, par crainte de la contagion.

Il ne lisait plus de romans et voyait peu de films.

Dans le même souci d’éviter les risques, il passait toujours au large des lieux qui appellent au départ : librairies maritimes, antiquaires spécialisés dans l’exotisme, agences de voyages, boutiques de lingerie. Chez lui, aucune carte de géographie ne divertissait les murs.

Mais son allié principal, sa fabrique quotidienne de bonheur paisible et sédentaire était le métier qu’il s’était choisi : l’aménagement de jardins, la création de paysages.

La vocation de la botanique lui était venue très tôt, dès l’âge de quatorze ans. Un jour que, dans sa maison, deux adultes se déchiraient pour je ne sais plus quelle histoire de coucherie. Pour échapper aux larmes et aux cris, il était descendu se promener dans le parc de la ville qu’il habitait alors : Biarritz. Et là, dans ces allées désertes, dans l’air du soir rosé par les derniers rayons du couchant, la vérité était apparue, évidente, implacable : les plantes faisaient honte aux humains. Elles aussi naissaient, vivaient et mouraient. Elles aussi avaient leurs amours et leurs tracas. Mais elles ne jugeaient pas nécessaire, pour autant, de prendre le ciel à témoin et d’empoisonner l’atmosphère par des sanglots et des hurlements. Elles se contentaient d’être.

La vie végétale était aussi diverse, joyeuse et désespérée, aussi vivante que la nôtre. Elle nous donnait simplement un exemple de silence et de dignité.

De ce jour, au grand mépris de ses camarades, il abandonna les nobles combats du football pour le défrichement d’un enclos minuscule colonisé par les genêts. Et quitta la compagnie d’Alexandre Dumas et de ses mousquetaires pour celle des bulbes et semences : il passait son temps dans les catalogues. Et préparait chacune de ses nuits par la lecture d’un ouvrage fort ancien, cadeau de son grand-père : Théâtre d’agriculture et ménage des champs. L’auteur, Olivier de Serres, avait survécu aux terribles guerres civiles de notre XVIe siècle. Via le travail de la ferme, il redonnait à la France le goût de la paix. Rien de tel que la promenade dans l’une de ses pages « du labourage des terres à grains », « de la conduite du poulailler », pour se laisser aller au plus confiant des sommeils.

Vingt-six ans plus tard, notre homme ne pouvait que se féliciter d’avoir choisi la botanique. Oui, à condition de ne jamais rester seul avec une cliente, spécialement au printemps, quand tout bourgeonne, et l’été, les redoutables après-midi d’été, lorsque la sueur colle à la peau des femmes les robes imprimées, l’art du jardin était le plus fidèle complice du mariage.

Exploitation pédagogique du texte

1. Formulez en une phrase l’idée du texte. Pour cela repérez d’abord dans le texte les mots-clés, ensuite, trouvez deux thèmes principaux et, enfin, trouvez des moyens lexicaux, syntaxiques et logiques de les relier.

2. Dans le premier paragraphe le mot « normal » est employé trois fois, et encore le mot « normalité » dans le deuxième. Est-ce que cela témoigne de :
- la pauvreté du vocabulaire de l’auteur ;
- la pauvreté du vocabulaire du personnage principal ;
- l’impossibilité de remplacer ce mot par un autre ;
- l’importance de cette notion pour le personnage.

3. Dites si les phrases ci-dessous sont vraies ou fausses par rapport au texte :
L’homme n’aimait pas voyager.
Son métier lui permettait de ne pas se déplacer souvent.
Il détestait son père.
Il ne lisait pas de romans par peur de se laisser séduire par des histoires d’amour.

4. Quels sont dans le texte les synonymes des mots « larmes » et « cris » ?

5. Quelle est la tonalité du texte :
- réaliste ;
- tragique ;
- ironique.
Justifiez votre choix par des mots ou des groupes de mots du texte.

6. Reformulez la phrase : « Les plantes faisaient honte aux humains ».

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