Je vous salue, ma France

La tour Eiffel

Si vous voulez vous représenter Paris, ce sera sans aucun doute la tour Eiffel, le vrai symbole de la capitale de France. C’est le monument le plus visité d’Europe : chaque année, cinq millions de personnes viennent y monter en ascenseurs ou grimper ses escaliers.

L’an 1889 marque le centième anniversaire de la Révolution bourgeoise. C’est aussi l’année où l’Exposition universelle est organisée à Paris. La France est pleine d’ambition de faire quelque chose de remarquable. L’architecte Gustave Eiffel, spécialiste dans la construction métallique, propose un projet exceptionnel : il a l’audace de construire une tour en métal haute de 300 mètres, la plus haute du monde ! La pierre ne permet pas d’atteindre de telles hauteurs : les cathédrales les plus élancées ne mesurent que 160 mètres de haut. Les travaux n’ont duré que deux ans seulement, et déjà, en mai 1889, des millions de curieux sont venus monter au sommet de la tour appelée plus tard Eiffel pour voir Paris d’en haut.

Le nom de Gustave Eiffel est digne d’être nommé. Né en 1832 à Dijon, Eiffel a construit certains ponts, en fer déjà, et c’est encore lui qui réalise l’ossature de la statue de la Liberté offerte aux États-Unis par la France.

Toute une grande équipe d’architectes, d’ingénieurs et d’ouvriers, guidés par Eiffel, a participé à la construction de la nouvelle tour pendant deux ans. D’abord, il a fallu faire plus de 5 mille dessins préparatoires et puis assembler 15 000 pièces de fer avec 2 500 000 boulons métalliques. Pour installer la tour solidement et fixer les quatre piliers des « jambes » de la tour il a fallu creuser des fondations importantes. Pour les piliers côté Seine on a dû creuser le sol à onze mètres de profondeur avant de trouver un sous-sol bien stable, même en-dessous du lit du fleuve. Pour faire cela les ouvriers ont travaillé à l’abri, dans des caissons métalliques étanches. Mais l’affaire n’était pas encore faite, car les quatre piliers solidement plantés dans le sol devaient être reliés entre eux par une plate-forme à 57 mètres du sol. Alors, afin que cette plate-forme soit parfaitement horizontale, Eiffel a fait placer à leur base des vérins qui le cas échéant donnent la possibilité de soulever un peu chaque pilier. De cette façon, la première étape de construction fut franchie.

Du deuxième au troisième étage, les piliers se rejoignent pour former, 57 mètres plus haut, un pilier unique. Au troisième, ce pilier, qui a la forme un peu comme celle des clochers des églises, a été prolongé pas une antenne de télévision dans les années cinquante du siècle passé, de sorte que la tour Eiffel atteint la hauteur de 320, 75 mètres. Néanmoins, la tour bouge ! Lorsqu’il fait chaud, elle peut se pencher de 18 cm vers le sol. Et sous l’action du vent, son sommet peut se déplacer de 6 à 7 cm.

Pour monter au premier et au deuxième, il vous faut gravir 363 marches et puis encore 380 marches à pied ou bien vous pouvez vous servir des trois ascenseurs, dont deux ont été prévus et installés par Gustave Eiffel. On peut dire que l’auteur de la Tour était bien perspicace, car au début elle était conçue comme une installation provisoire. Les ascenseurs sont d’une solidité remarquable grâce à leur système hydraulique. Et pour mieux vous donner l’idée de leur fonctionnement, vous êtes invité au sous-sol, où l’on peut visiter la machinerie d’origine.

L’Exposition universelle terminée, Gustave Eiffel fait tout son possible pour sauver sa tour de la démolition. En 1909, le gouvernement décide d’y installer une antenne pour le lancement de la télégraphie sans fil. C’est en 1921 que l’on effectue la première radiodiffusion, suivie quelques années plus tard par les premières émissions télévisées. Aujourd’hui, la tour Eiffel sert à émettre six chaînes de télévision et plusieurs stations de radio. En outre, on a placé au troisième étage une station météo et une autre pour mesurer la qualité de l’air.

Mais ce ne sont pas encore toutes les fonctions de la tour Eiffel. En 1907 puis en 1934, on y installe une horloge géante avec des chiffres lumineux de 6 mètres de haut. En outre, mille jours avant l’an 2000, un compteur lumineux géant a fait le compte à rebours des jours qui séparaient les Parisiens du XXI siècle.

Et voulez-vous savoir combien de personnel travaille à l’accueil et à l’entretien de la tour ? Eh bien, on dénombre environ 400 personnes, parmi lesquelles il y a des alpinistes, des guides de hautes montagnes, des spéléologues, des commerçants, des caissières, des membres des restaurants, le personnel administratif, le personnel d’accueil et des agents de sécurité.

Pour maintenir la tour Eiffel et pour assurer la conservation de la structure de fer et d’acier on utilise la peinture. Tous les sept ans, la tour est entièrement repeinte par 25 peintres qui l’escaladent pendant presqu’une année pour y appliquer les 25 tonnes de peinture.

Au premier étage, des tables d’orientation vous aideront à vous orienter dans le panorama parisien. Vous pouvez également consulter les panneaux du « Journal de la Tour » qui rappelle les visites de toutes les célébrités, effectuées au cours des années passées. À cet étage, vous trouverez également d’autres animations, y compris un bureau de poste où l’on vous marquera vos cartes postales d’un tampon « Tour Eiffel ».

Aux deuxième et au troisième étages, la vue est encore plus belle.

Mais avant de devenir le symbole de Paris, la tour Eiffel a provoqué beaucoup de discussions. Certains Français, notamment Guy de Maupassant, la trouvaient horrible et la traitaient de « squelette », de « lampadaire tragique » ou de « colonne de tôle boulonnée ». Après des mois de disputes, et deux millions de visiteurs lors de l’Exposition universelle de 1889, l’admiration a fini par l’emporter. Maintenant, devenue le symbole de Paris, la tour Eiffel est surnommée par amour et par respect de « Vieille dame ».

Bien sûr, c’est un monument à ne pas négliger !

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK.)
Photos : L.KISSELEVA