Arts et culture
Надежда БУНТМАН , Галина КУЗНЕЦОВА
Juin 2007 : Paris-Villequiers
La vie culturelle bat son plein, en France, en
juin. En deux semaines que nous y avons passées on a assisté à la Fête de la musique dans tout Paris, au Marché de la poésie place Saint-Sulpice et à un petit Festival du roman policier près de Bourges.
La Fête de la musique est très attendue à Paris. On dresse sur toutes les places de la ville des estrades, on colle des affiches, on publie des programmes. Car cette fête peut être visitée de façon différente : au hasard des rues et des rencontres fortuites ou sur programme sachant d’avance ce qu’on cherche.
Nous avons eu un guide qui nous a conduites droit vers le Palais-Royal. Cet endroit privilégié de la capitale qui a connu des événements historiques notoires s’est transformé pour cette soirée en une grande salle de danse et de musique à ciel ouvert. Sur une scène dressée au fond de la cour d’honneur un groupe de jeunes chanteurs allumait le public, le rythme des anciennes chansons françaises arrangées à la moderne a entraîné toute l’audience dans une ronde effrénée dont il était difficile de s’arracher.
Une fois partis, on a repris la balade à travers la ville qui nous a menée vers un petit bar « Aux Bons Crus » où un groupe de trois musiciens a joué du très bon jazz dans une salle minuscule pleines de gens. Des passants s’arrêtaient à la porte pour écouter, une dame est descendue de sa bicyclette, un monsieur s’est appuyé sur sa moto...
Le métro ouvert toute la nuit, les rues pleines de monde. Même de vrais parisiens assuraient que cette fois-ci c’était sans précédent. Une vraie fête !
Le Marché de la poésie place Saint-Sulpice a été un lieu de rencontre pour des initiés et pour des amateurs. Malgré une fine pluie d’été qui ne cessait presque pas il y avait toujours du monde près de tous les stands: on feuilletait des éditions rares, on ouvrait des livres au hasard. Des éditeurs pas trop grands mais qui ont leur goût et leurs critères de choix particuliers, comme Cheyne Éditeur avec plusieurs collections poétiques, Clémence Hiver, dont les livres sont des bijoux ou des objets d’art, Castor Astral, qui en une dizaine d’années est devenu très connu… difficile de les énumérer tous.
Durant toute l’année il se passe plusieurs festivals du polar dès plus connus et prestigieux comme celui de Cognac ou de Lamballe en Bretagne qui réunissent régulièrement des professionnels et des amateurs de ce genre, jusqu’aux festivals nouveaux-nés comme celui de Villequiers. Ce dernier n’est pas d’une envergure nationale, mais plutôt départementale. Nous y avons été invitées par Elisabetn Dousset, directrice de la Médiathèque de la ville de Bourges. Les locaux et l’organisation de cette Mediathèque nous ont épatées par les espaces accueillants et lumineux (canapés bleus pour les tout petits, salles isolées pour le travail en groupes), l’accès à Internet, la quantité de livres proposés.
Le département du Cher et la mairie du village Villequiers ont invité six écrivains, auteurs de polars, pour un festival nommé « Les nuits rallongent ». Le polar est un genre littéraire ouvert à tous : livres noirs, livres policiers, des histoires et des mots, des personnages et des milieux de vie, des intrigues et quelques meurtres et disparitions.
Ils étaient six. Jean-Hugues Oppel, dont les histoires criminelles sont marquées par des évenements politiques actuels et dont un des derniers livres French Tabloïds révèle les secrets de la campagne électorale présidentielle de 2002 ; Jean-Jacques Reboux, auteur des romans Massacre des innocents, Cerise sur un gâteux qui est lui-même directeur de la maison d’édition Après Lune ; Michel Steiner, auteur des polars et psychanaliste ; Stéphanie Benson, écrivain francophone née en Angleterre ; Thierry Crifo qui hésite entre les Séries Noire et Blanche ; Mouloud Akkouche, auteur de polars et de plusieurs pièces radiophoniques.
Le programme s’étendait sur deux jours, il proposait des lectures en présence des auteurs, des ateliers d’écriture avec Thierry Crifo et Stéphanie Benson. Le programme annonçait : « Vous participerez à l’écriture d’un polar à Villequiers en deux jours ! ... Une lecture du travail collectif sera faites le dimanche à partir de 17 heures. »
Lors du festival dans une librairie montée sur place dans la salle des fêtes du village les auteurs signaient leurs livres et s’engageaient volontiers dans des discussions avec leurs lecteurs.
Ce festival nous a permis de créer des contacts professionnels qui... peut-être... un jour déboucheraient sur une rencontre des amateurs du polar français à Moscou.