Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №3/2008

Les Routes de l’Histoire

Nadar, une légende de la photographie

Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar, est né le 6 avril 1820 à Paris et mort le 21 mars 1910 dans la même ville. Il fut un caricaturiste, aérostier et photographe français.

Il publia à partir de 1854 une série de portraits photographiques des célébrités contemporaines parmi lesquelles Franz Liszt, Charles Baudelaire, Hector Berlioz, Gioacchino Rossini, Jacques Offenbach, Georges Sand, Gérard de Nerval, Édouard Manet, Gustave Doré, Gustave Courbet et Jean-Baptiste Corot.

Sa jeunesse

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Nadar, Autoportrait

Grand, les cheveux roux, les yeux effarés, fantasque (sa devise est « Quand même ») à la jeunesse vagabonde. Il se définit lui-même comme « un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu’à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi ».

En 1837, à la mort de son père, Gaspard-Félix commence des études de médecine à Lyon ; cependant sans soutien financier il se voit obligé d’y renoncer pour « gagner le pain quotidien » de sa famille, dont il a désormais la charge et qui comprend sa mère et son jeune frère cadet, Adrien Tournachon, plus jeune de cinq ans. Il travaille dans différentes rédactions de journaux lyonnais, avant de revenir s’installer à Paris, où il effectue divers travaux dans de « petites feuilles ». Brûlant les étapes, il fonde, en collaboration avec Polydore Millaud, un journal judiciaire, intitulé L’Audience et fréquente le milieu de la jeunesse artistique, popularisé par le roman de Murger : Scènes de la vie de Bohème. Il commence à y côtoyer des personnages comme Gérard de Nerval, Charles Baudelaire et Théodore de Banville. Ses amis artistes, prennent l’habitude de le surnommer « Tournadar », puis « Nadar » qui deviendra son pseudonyme.

La vie est très dure et il subsiste en utilisant divers expédients ; il écrit des romans, dessine des caricatures. Grâce à l’aide financière d’un ami, il se lance, à dix-neuf ans, dans l’aventure de la création d’une revue prestigieuse Le livre d’or dont il devient le rédacteur en chef. Grâce à ses connaissances, il s’assure la collaboration de personnages comme Balzac, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Gavarni et Daumier. Malheureusement l’aventure est obligée de s’arrêter au neuvième numéro, malgré un succès d’estime.

Le caricaturiste

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Nadar, Portrait de Sarah Bernhardt

Après cet échec, Gaspard-Félix reprend du service dans les gazettes comme caricaturiste. C’est lors d’un stage de dessin au journal satirique Le Corsaire-Satan qu’il découvre le crayon lithographique et abandonne la plume. À la veille de la révolution de 1848, il obtient la consécration avec son premier dessin-charge publié dans la journal Le Charivari.

Le 30 mars 1848, il s’engage avec son frère dans la légion polonaise, pour porter secours à la Pologne. Son passeport est au nom de Nadarsky. Il est fait prisonnier et mis au labeur dans une mine, puis il refuse le rapatriement gratuit et revient à pied. Deux mois plus tard, il sera de retour à Paris, coiffé d’un chapka de couleur groseille, après un long voyage lors duquel il fut arrêté en Saxe par des représentants du gouvernement prussien.

Rapidement après son retour, il est contacté pour se mettre au service du gouvernement provisoire, et il est engagé comme agent secret par l’éditeur Jules Hetzel, alors chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères. Sa soif d’aventures inassouvie, malgré son expérience polonaise, il part se renseigner sur les mouvements de troupes russes à la frontière prussienne.

De retour à Paris, il reprend ses activités de caricaturiste auprès de petits journaux, cependant sa renommée s’établit peu à peu, et à partir de 1851, il s’attelle à un grand projet de Musée des gloires contemporaines, pour lequel, avec l’aide de plusieurs collaborateurs, il rencontre les grands hommes du moment afin de les dessiner. L’ensemble de ce travail, concerne plus de trois cents grands hommes de l’époque sur un total de plus de 1 000 vignettes et constitue un panthéon qui lui apportera la notoriété, sous le nom de Panthéon de Nadar en quatre feuillets.

Le photographe

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Nadar, Portrait de Brazza

Sa nouvelle aisance lui permet d’emménager au dernier étage d’un immeuble de la rue Saint-Lazare, où il peut disposer d’un atelier bénéficiant de la lumière naturelle. C’est dans ce studio que seront réalisés ses chefs-d’œuvre, continuant l’œuvre des portraits, entreprise avec la caricature, mais maintenant continuée avec une nouvelle technique : la photographie.

À partir de cette époque, la technique du portait est maîtrisée et les travaux sont de qualité. Les prix évoluent à la baisse. De nombreux studios ouvrent et les personnalités – les élites du monde des arts, des lettres mais aussi de la politique, du théâtre et même de l’Église – peut-être attirés par leur côté narcissique, n’hésitent pas « à se faire tirer le portrait ». Ce sont ces œuvres que l’on retrouve chez les papetiers sous forme d’estampes et de photographies.

En 1854, il se marie avec Ernestine, jeune femme issue d’une riche famille protestante, mais malgré le mariage, il continue d’offrir l’hospitalité à ses nombreux amis, comme à l’époque de la bohème. À cette époque, Nadar se brouille avec son frère cadet, qui s’était lui aussi lancé, avec son appui, dans le métier de photographe-portraitiste, mais voulait aussi utiliser le nom de «Nadar». Il s’ensuivit un procès.

Nadar souhaite que l’appareil de photographie puisse désormais être emporté à l’extérieur et en voyage, aussi facilement que le chevalet du peintre, il va commencer aussi à expérimenter la photographie embarquée dans un ballon, il fut donc aussi, dès 1858 le pionnier de la photographie aérienne, avec ses vues du Petit Bicêtre. Daumier représenta Nadar opérant avec difficulté lors d’une ascension aérienne, avec cette légende prémonitoire : Nadar, élevant la photographie à la hauteur de l’Art.

En 1860, manquant de place, Nadar déménage de la rue Saint-Lazare au boulevard des Capucines. Il fait installer au fronton de son immeuble une immense enseigne, dessinée par Antoine Lumière et éclairée au gaz. Cette année-là, passionné pour toutes les techniques nouvelles, il commence à expérimenter les diverses possibilités que peut lui offrir la photographie, en particulier la photo à la lumière artificielle dont il sera le pionnier.

En avril 1874, la première exposition des peintres impressionnistes se produit dans son studio. On lui en a souvent attribué l’organisation ; en fait, il s’agissait de son ancien studio qu’il louait. Il est aussi possible, mais non prouvé, qu’il ait demandé à son locataire d’abriter les impressionnistes, mais il ne fut pas en tout cas l’organisateur de l’exposition.

Après la destruction de son atelier rouge, sa femme finance et gère, avec 20 personnes, rue du faubourg Saint-Honoré.

Nadar a fustigé les canons de représentation et, écœuré par l’évolution de la production raille ses concurrents, qui se contentent d’un format à peu près unique, singulièrement pratique pour l’espace de nos logements bourgeois. Sans s’occuper autrement de la disposition des lignes selon le point de vue le plus favorable au modèle, ni de l’expression de son visage, non plus que de la façon dont la lumière éclaire tout cela. On installait le client à une place invariable, et l’on obtenait de lui un unique cliché, terne et gris à la va-comme-je-te-pousse.

L’aérostation

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Édouard Manet par Nadar

Très curieux des nouveautés techniques de son temps, il se lança avec passion dans le monde des ballons.

En 1858, il réalise la première photographie aérienne, depuis un ballon captif à 80 mètres d’altitude, de Paris. Il est obligé d’alléger au maximum et ne peut embarquer sa « guillotine horizontale ».

Les aventures de Nadar inspireront Jules Verne pour Cinq semaines en ballon écrit en 1862. Un des héros de De la Terre à la Lune et Autour de la Lune – romans parus en 1865 et 1869 – et s’appelle d’ailleurs Michel Ardan, anagramme de Nadar. Voici comme Jules Verne le décrit : « C’est un homme de 42 ans, grand, mais un peu voûté déjà, comme ces cariatides qui portent des balcons sur leurs épaules. Sa tête forte, véritable hure de lion, secouait par instants une chevelure ardente, qui lui faisait une véritable crinière. Une face courte, large aux tempes, agrémentée d’une moustache hérissée comme les barbes d’un chat et de petits bouquets un peu égarés, un regard myope, complémentaient cette physionomie éminemment féline. »

En 1863, il fonde la Société d’encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l’air. Il fait construire un immense ballon, Le Géant, haut de 40 mètres et contenant 6 000 m³ de gaz. Le 4 octobre, le premier vol du Géant a lieu à Paris avec 13 personnes à bord. Le ballon perd rapidement de la hauteur et atterrit à Meaux, à moins de 100 kilomètres de Paris. Il repart le 18 octobre avec sa femme. Dans les environs de Hanovre, le ballon atterrit durement et est entraîné sur 16 kilomètres. Nadar et son épouse sont grièvement blessés. Elle reste hémiplégique. D’autres tentatives auront lieu mais sans le succès public escompté, les passagers devaient lui permettre la rentabilité de l’affaire. Nadar doit donc arrêter l’aventure du Géant par manque d’argent.

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George Sand par Nadar

Il fonde en 1867 avec d’autres passionnés comme lui, la revue L’Aéronaute.

En 1870-1871, lors du siège de Paris par les Allemands, il constitue de son propre chef la « Compagnie d’Aérostiers » dont le but est la construction de ballons militaires pour les mettre à la disposition du gouvernement. Ils établissent un campement sur la place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège. Les ballons permettaient de surveiller l’ennemi, d’établir des relevés cartographiques et également d’acheminer du courrier. Nadar baptise ses ballons : Le George-Sand, L’Armand-Barbès et Le Louis-Blanc. C’est à bord de L’Armand-Barbès que Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, quitte Paris le 7 octobre 1870 pour regagner Tours afin d’y organiser la résistance à l’ennemi.

Au total, 66 ballons seront construits entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871 qui transporteront 11 tonnes de courrier, soit 2,5 millions de lettres. Cinq des ballons seront capturés par l’ennemi. Cette première fabrication en série d’aéronefs, marque officiellement la naissance de l’industrie aéronautique. Deux « usines » avaient été installés dans les gares de chemin de fer réquisitionnées : les frères Godard à la gare de Lyon et Dartois et Yon à la gare du Nord.

À la chute du régime de Napoléon III, il installe « révolutionnairement » sa société dans la quartier de Montmartre sur la place Saint-Pierre même. Avec deux engins, Le Neptune et Le Strasbourg, il sera chargé d’étudier les déplacements de l’ennemi.

La fin de sa vie

Après l’épisode de la Commune, Nadar se retrouve complètement ruiné et redémarre une activité dans la photographie, mais pour réaliser avant tout des travaux qui lui assurent sa subsistance.

En 1886, il accompagne son fils Paul Tournachon qui doit réaliser une interview du chimiste Eugène Chevreul, et en profite pour prendre des photos. Ce double travail, paru le 5 septembre dans le Journal illustré peut certainement être considéré comme le premier reportage photographique réalisé en même temps que l’entretien journalistique dont il assure l’illustration.

En 1887, il s’installe au manoir de l’Ermitage de la Forêt de Sénart où il accueille ses amis dans le besoin, jusqu’en 1894. Il est alors ruiné et malade, mais errant et paisible. Cette même année, à l’âge de 77 ans, Nadar décide de tenter de nouveau sa chance. Il laisse à son fils la gestion de ses affaires à Paris, et fonde à Marseille un atelier photographique. Nadar, « doyen des photographes français » devient dans la région de Marseille une véritable gloire et se lie d’amitié avec l’écrivain Frédéric Mistral.

En 1900, il triomphe, à l’Exposition Universelle de Paris, avec une rétrospective de son œuvre, organisée par son fils.

En 1904, Nadar revient à Paris pour y décéder le 21 mars 1910 à quelques jours de ses 90 ans.

(d’aprés les sites Internet)

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