Arts et culture
Il était une fois un troubadour…
Témoignages
« Il va jusqu’au bout de ses forces, parce que la chanson est ce qui lui fait dire sa raison de vivre, et chaque phrase vous arrive en pleine figure et vous laisse un peu groggy. »
Édith PIAF
« Il n’y a que Georges Brassens qui, avant Jacques Brel, ait vraiment réussi cette performance exceptionnelle qui consiste à faire croire au public qu’on peut tout lui dire dans une chanson. »
Pierre RAVENOL
« J’admire Brassens et Brel ; mais Brassens moins depuis l’apparition de Brel. À mon avis c’est Brel qui a pris le plus d’importance. »
Charles TRENET
« Durant sa courte vie, il fut un honnête homme et un grand enfant. Un enfant qui aima les femmes et détesta l’hypocrisie. »
Pierre PERRET
Georges Brassens :
« Jacques Brel aime tout le monde »
Lorsque Jacques Brel est arrivé, on l’a regardé avec des yeux tout ronds, comme on le fait à chaque fois qu’une espèce de personnalité insolite se présente. Comme peu de gens semblaient s’intéresser à cette époque à ses chansons, il était un peu chat écorché. Je le connais très bien, Brel, parce que moi j’étais exactement pareil ; quand le succès vient, on s’ouvre.
Jacques Brel a déployé plus de courage que n’importe lequel d’entre nous. En définitive, je crois que, malgré ce qu’il raconte, Jacques Brel aime tout le monde. Il est plein de générosité, mais il fait tout pour le cacher.
En scène, il est enfin vraiment libre de faire ce qu’il veut. Il a besoin de taper sur la table quand il est en colère et quand il dit qu’il embrasse, lui, il a besoin d’ouvrir ses bras.
(d’après Texte du programme
de la dernière tournée de Jacques Brel, 1966)
Jacques Brel appartient à son public
Nomade éternel et suiveur d’étoile, Jacques Brel revenait dans sa ville comme un navire rentre au port, joyeux et lourd de ses voyages. Il s’amarrait, apaisé à l’idée de retrouver pour quelque temps les goûts, les parfums et les décors de ses premiers rêves, ceux qui guidèrent ses pas.
Quand Jacques nous quitta le 9 octobre 1978, ils furent des milliers, des quatre coins du monde, à saluer du cœur l’artiste disparu. Mais en Belgique, la majorité eut l’impression de perdre un frère, même s’ils n’avaient jamais rencontré Brel.
Quelques années après la disparition de mon père, je me suis rapidement rendu compte que son public, orphelin attristé par un départ trop rapide désirait se documenter sur l’homme et l’artiste parti sans laisser d’adresse.
Porter le nom de Brel évoque aussi et avec évidence la générosité de l’homme. C’est pourquoi, depuis 1988, la Fondation Brel participe à la concrétisation de projets humanitaires.
France BREL