Univers du français
Maria FADEEVA
La fin de la famille traditionnelle ?
La sociologie et la démographie contemporaines ont désigné les tendances essentielles de l’évolution de la famille aujourd’hui. Voilà, par exemple, quelques termes employés le plus souvent : famille incertaine, famille désinstituée, désaffiliation, démariage, familles plurielles.
La révolution sexuelle a libéré les mœurs. Les règles morales de la société russe contemporaine admettent facilement les unions libres, le mariage d’essai, le concubinage et les mères célibataires. La famille traditionnelle est très fragile, surtout dans les grandes villes où on constate un divorce sur trois mariages. Que pensent de ce phénomène les élèves de notre classe ?
« Bien sûr que je voudrais avoir une famille. C’est la chose la plus importante dans la vie de chacun, surtout d’une femme. »
« Je pense que sans famille personne ne peut se réaliser dans la vie. »
« Chaque femme a besoin de la famille. Pour moi, c’est le bonheur. »
« La famille, c’est l’essentiel. Et avoir des enfants, c’est sacré. »
« Je voudrais avoir près de moi une femme qui m’aime et qui m’aide, ainsi que mes parents, mes grands-parents et mes amis. Je crois que ma famille sera grande et je dois faire tout pour qu’elle soit heureuse. »
En gros, les traits de l’époux (épouse) futurs se sont déjà dessinés dans notre imagination :
« Je pense que la femme idéale, qui m’aimera ainsi que nos enfants est intelligente, belle et dotée de sens de l’humour. »
« L’homme idéal ? Il doit être intelligent et il ne doit pas fumer. »
« Pour moi, l’idéal féminin n’existe pas. La couleur des cheveux ou des yeux n’est pas importante. »
« Ça doit être un homme très fort pour que je me sente faible à côté de lui. Bien sûr, qu’il doit être intelligent pour que je puisse lui confier ma vie. C’est très important pour moi. »
« J’ai une image idéale de la femme avec laquelle je voudrais passer ma vie. Elle devra être fidèle et intelligente, mais en plus, elle devra être moderne et avoir du goût dans le choix de ses vêtements. Il vaut mieux qu’elle soit bavarde et qu’on ait des intérêts communs. »
« Je veux pouvoir tout confier à mon mari, je veux qu’on soit toujours ensemble. »
« Je pense qu’il n’existe pas d’homme idéal, il faut savoir aimer l’autre avec toutes ses qualités et tous ses défauts. »
Cette année scolaire, nous avons souvent entendu dire que nous étions au seuil de la vie adulte, que la Russie a besoin de nous pour résoudre ses problèmes. Par exemple, le problème démographique est devenu une des priorités du pays. Les démographes ont calculé que pour régler les problèmes démographiques de la Russie il faut que chaque famille ait trois enfants. Il est intéressant de savoir quelles sont les intentions démographiques de mes copains.
Eh bien, la plupart d’entre nous envisagent pour le moment de se limiter à deux enfants. Les copains ont indiqué que pour élever la natalité, il convient d’accroître le soutien matériel des familles lors de la naissance des enfants, d’accorder des allocations familiales plus importantes, bref, le problème devrait être résolu au niveau de l’État.
« Si notre gouvernement veut lutter contre la crise démographique, il faudra créer de bonnes conditions, il faut accorder des allocations normales ! »
« Je ne peux pas résoudre ce problème. C’est au président de créer des conditions pour que les familles veuillent avoir plus d’enfants. »
« Pour moi, la famille est plus importante que les problèmes du pays. »
Pourtant les démographes affirment que si idéales que soient les conditions matérielles, la situation démographique ne changera pas radicalement. Selon les sondages, nos femmes ne sont pas prêtes à avoir plus de deux enfants. Ayant lu les opinions de mes copains, je le confirme.
« Je ne veux pas avoir trois enfants : il faut avoir beaucoup d’argent, de bonnes conditions de logement. De nos jours, il est difficile de donner une bonne instruction aux enfants. Je pense que je dois être sûre du lendemain. »
« Ça dépendra de la situation sociale de ma future famille, de mon mari. Pour s’occuper de trois enfants il faut être sûre qu’on peut les élever d’une manière digne. Si, par exemple, mon mari et moi, nous travaillons beaucoup toute la journée, il sera impossible de bien nous occuper de nos enfants. J’ai peur d’une telle responsabilité et de telles difficultés. »
« Avoir un enfant c’est une grande responsabilité, avoir trois enfants, c’est une responsabilité énorme. Je crois que je n’aurai jamais le courage d’avoir mon troisième enfant. »
« Selon moi, c’est l’éducation qui prime plus que le nombre d’enfants dans une famille. »
Il faut donc renforcer la propagande des valeurs familiales dans la société. Même parmi nous il y a des têtes qui le comprennent !
« Chacun de nous doit comprendre que c’est un problème à résoudre, c’est au peuple russe de le faire. »
Je souhaite à la Russie de rattraper les pays les plus développés quant au niveau de vie de ses citoyens, mais de ne pas se presser de renoncer à ses valeurs morales. La réussite de la carrière professionnelle, le bien-être, les loisirs, tout cela sont des facteurs qui aident à se sentir heureux.
La famille russe devra évaluer, certes, mais sa modernisation en aucun cas ne devra signifier sa négation. Il me semble très important que les enfants restent une valeur pour les Russes, sinon la vie perd tout son sens.