Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №10/2008

Arts et culture

Véronique VOVDENKO

Allain Gaussin, musicien-alchimiste, à Moscou

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Au mois de mars, dans la Salle Rachmaninov du Conservatoire de Moscou, a eu lieu un événement qu’on attendait depuis longtemps. Allain Gaussin y présentait son concert-portrait, une représentation extraordinaire qui a impressionné le public.

Allain Gaussin est né en Normandie en 1943. À 20 ans, il a interrompu ses études de mathématiques et a commencé ses études musicales. En 1966, il est entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et a gagné les premiers prix de composition dans la classe d’Olivier Messiaen. Parallèlement, il se livrait à l’étude du piano et de la musique électroacoustique. Dans les années 1981-1992, il a travaillé comme professeur de composition et d’orchestration à Paris. Actuellement, il est professeur de composition et d’orchestration au Conservatoire de Sevran, il enseigne la composition au Conservatoire Américain de Fontainebleau et l’orchestration à l’Université de Musique d’Osaka. Il va souvent à l’étranger et y donne des masters aux étudiants. Allain Gaussin a gagné beaucoup de prix parmi lesquels le Prix de la SACEM, le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros, le Prix de composition de Turin et beaucoup d’autres. On le nomme musicien-alchimiste. Sa musique est beaucoup influencée par la littérature et la philosophie. Ses sons reflètent la tendance du compositeur à la méditation, à la philosophie orientale, à la métaphysique. La musique de Gaussin est très difficile à interpréter. Ses pièces ont une notation et un contenu très insolites car à l’aide de moyens musicaux le compositeur essaie de transmettre l’état de méditation. Mais malgré son interprétation compliquée, la musique de Gaussin est très bonne à écouter, elle fait plonger dans l’atmosphère de la contemplation intérieure.

Le concert-portrait dans la Salle Rachmaninov a été réalisé par l’ensemble « Studio de la nouvelle musique » sous la direction du chef d’orchestre Igor Dronov. Le succès était éclatant. Le public applaudissant a fait le compositeur revenir sur la scène plusieurs fois.

Allain Gaussin a aimablement répondu aux questions de La Langue française.

– Comment êtes-vous devenu musicien ?

– J’ai découvert la musique à 13 ans en écoutant la radio, je m’amusais à tourner les boutons. Et tout d’un coup j’ai entendu la symphonie de Beethoven et j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas. Mais malheureusement mes parents m’ont interdit de faire de la musique. Donc j’ai dû attendre 20 ans et arrêter mes études de mathématiques. Je suis parti pour Paris avec une valise tout simplement et j’ai travaillé beaucoup, très dur, j’ai pris des cours de musique et pour gagner ma vie je donnais des cours de mathématiques. Je suis entré au Conservatoire à 24 ans, je faisais mes études en classe de composition, et puis je suivais les choses qui m’intéressaient : c’était la musique électroacoustique.

– Quelles sont vos sources d’inspiration ?

– Elles sont très diverses. La nature, l’univers, les astres, les trous noirs. Par exemple, les pièces Mosaïque Céleste et Harmonie des sphères sont toutes les deux références à l’Univers. Dans Mosaïque Céleste, par exemple, il y a une partie dans laquelle j’essaye de décrire des étoiles bleues, des trous noirs, des tas de choses qui se passent dans l’univers. Et dans l’Harmonie des sphères dont le titre vient de Pythagore et de Kepler qui ont donné des définitions de cette musique, j’ai essayé de trouver des liens entre des calculs mathématiques et la disposition des étoiles.

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