Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №11/2008

Les Routes de l’Histoire

Les anecdotes historiques : Légendes et vérités de l’histoire de France

Le masque de fer

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Catherine de Médicis

Tout ce que l’on sait de ce per­sonnage mystérieux, c’est qu’il est mort à Paris en 1703. On ne connaît pas le secret de sa naissance, qui semble être tout son secret.

Il fut jeté en prison à Pignerol sous le règne de Louis XIV, en 1679, puis au château d’If, devant Marseille, à la forteresse de l’île Sainte-Marguerite, au large de Cannes. Enfin, il fut ramené à Paris, pour entrer à la Bastille, où il mourut. Cet homme a donc passé pratiquement toute sa vie en prison.

Traité de la meilleure manière par ses geôliers le prisonnier devait sans arrêt porter un masque, pour n’être pas reconnu. Il fut enterré sous le nom de Marchiali au cimetière Saint-Paul à Paris, après avoir passé cinq ans à la Bastille. Tout ce qui se trouvait dans sa chambre fut brûlé, pour rendre à jamais impossible son identification.

Son existence fut connue au XVIIIe siècle, parce que les philosophes recherchaient patiemment tous les abus de la monarchie, et notamment la détention arbitraire. Voltaire posa le premier la question de savoir qui était le masque de fer.

Cette question est aujourd’hui encore sans réponse. Les historiens écartent l’hypothèse selon laquelle le masque aurait dissimulé les traits du surintendant des Finances Fouquet, per­sécuté par Louis XIV. On ne retient pas davantage l’hypothèse d’un frère jumeau de Louis XIV.

Était-ce un fils naturel d’Anne d’Autriche et du duc de Buckingham ? ou l’un des bâtards de Louis XIV, avec Mlle de La Vallière notamment ? L’hypo­thèse du bâtard ne semble pas très sérieuse. On a également pensé que le masque de fer pouvait être un agent secret, ou le témoin indésirable d’une négociation secrète. Était-il Eustache Dauger de Cavoye, agent secret de Colbert, ou le père Jacques de la Cloche, qui avait participé aux entretiens du Roi avec Charles II d’Angleterre, dont il aurait été le fils naturel ? Était-il le fils d’un ministre italien ? Nul ne sait. Le masque de fer a emporté avec lui son secret.

Les secrets de Catherine de Médicis

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La nuit de Saint-Barthélemy

Catherine de Médicis était une femme mystérieuse. D’origine florentine, elle croyait aux prédictions astrologiques et ne prenait jamais de décisions sans consulter son astrologue.

Elle avait ainsi fait venir à la cour, du vivant de son mari Henri II puis de ses fils Charles IX et Henri III, un grand nombre d’Italiens pratiquant les sciences occultes, comme par exemple l’astro­nome florentin Ruggieri.

Elle avait fait construire, non loin du Louvre, un somptueux hôtel dont une tour demeure intacte. On peut la voir aujourd’hui encore dans le quartier des Halles. On l’appelle « colonne astro­logique » parce que les astronomes de la Reine avaient coutume d’y observer le ciel pour faire des prédictions. En 1572, Cosimo Ruggieri lui avait prédit « qu’elle mourrait près de Saint-Germain ». La Reine, dont les victimes dans le royaume ne se comptaient pas, craignait pour sa propre vie.

Elle renonça à habiter le château royal de Saint-Germain-en-Laye et abandonna sa résidence des Tuileries qui était située dans la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois. C’est ainsi qu’elle s’installa derrière le Palais du Louvre, sur l’emplacement de la rue Coquillière. Pour y construire son nouvel hôtel, elle fit expulser plusieurs couvents. Ainsi se croyait-elle à l’abri de la prédiction du florentin. Peut-être la fameuse « colonne astrologique » était-elle tout simplement, avec ses 30 m de haut, une tour de guet destinée à sur­veiller l’hôtel de la Reine.

Elle y habita quatorze ans, et curieusement mourut à Blois, au cours d’un déplacement, en 1589. Elle par­courait alors le royaume pour rallier les grands seigneurs à la cause de son fils Henri III. Malade, proche de mourir, elle fit venir un prêtre pour se confesser. Il était originaire de Blois. Elle lui demanda son nom. Il répondit : « Madame, je m’appelle Julien de Saint-Germain. » Ainsi se trouvait confirmée la cu­rieuse prédiction de Ruggieri. Elle était morte près de Saint-Germain.

Les ferrets de la Reine Anne

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Anne d’Autriche

L’histoire a été imaginée par Alexandre Dumas, le célèbre auteur des Trois Mousquetaires. Le roi Louis XIII avait offert à la reine Anne d’Autriche des « ferrets », c’est-à-dire des bijoux montés en parure. Celle-ci, amoureuse du brillant duc de Buckingham, lui avait donné ces ferrets. Le cardinal de Richelieu en ayant eu la preuve, suggéra au Roi, à l’occasion du bal des échevins, de demander à la Reine de porter les ferrets. Pour sauver l’honneur de la dame, les mousquetaires se rendent en Angleterre récupérer la précieuse parure.

Rien de tout cela n’est historique. Il est vrai cependant qu’Anne d’Autriche, mariée à quatorze ans au roi Louis XIII, souffrait de la froideur de son époux. Il est vrai qu’elle eut une intrigue avec Buckingham, avec qui elle correspon­dait secrètement. Le duc se compromit gravement pour elle, et la cour d’Angle­terre ne manqua pas de lui en faire reproche.

Contre Richelieu, la Reine fut de tous les complots avec la duchesse de Chevreuse, avec Chalais peut-être et avec Cinq-Mars ? Elle écrivait réguliè­rement à son frère le roi d’Espagne Philippe IV qui était l’ennemi juré de la couronne de France.

Richelieu, de son côté, ne lui passait rien. Il est vrai qu’il l’accusa de trahison, et qu’il sut convaincre le Roi de faire perquisitionner dans son appar­tement du Val-de-Grâce où elle trouvait retraite. C’est le fameux scandale du Val-de-Grâce qui éclata en 1637. Richelieu désigna, pour enquêter, le chancelier Séguier. Il avait mission de fouiller entièrement le pavillon de la Reine, le couvent du Val-de-Grâce, et s’il le fallait, la Reine elle-même.

Le chancelier était un habile et galant homme. Il s’arrangea pour que sa mission fut connue à l’avance de la souveraine. Quand il vint perquisitionner, il n’eut rien à découvrir, sinon quelques lettres sans importance. Anne d’Autriche signa néanmoins un procès-verbal recon­naissant qu’elle entretenait une corres­pondance personnelle avec ses parents à l’étranger. Le Roi dut pardonner. Il se contenta d’interdire à la Reine tout séjour au Val-de-Grâce.

Le Duc de Buckingham, qui passait pour l’amant de la reine, avait une grande influence sur le roi d’Angle­terre Charles Ier. C est lui qui négocia le mariage de Charles avec fa princesse Henriette Marie de France, sœur de Louis XIII.

Buckingham devait combattre contre Richelieu à la Rochelle, en 1627. Il mourut assassiné par un officier puritain John Felton, en 1628.

Qui a décidé la Saint-Barthélemy ?

La Saint-Barthélemy est un des plus effroyables massacres de l’Histoire de France. Ce jour-là, le 24 août 1572, à Paris, trois mille cadavres de « réformés » furent jetés dans la Seine.

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Marguerite de Valois

Que s’était-il passé ? Qui porte devant l’Histoire la responsabilité de ce massacre ?

La paix avait pourtant été rétablie, entre catholiques et protestants, depuis plus de deux ans. L’édit de Saint-Germain, en 1570, définissait les conditions qui permettaient aux adeptes des religions ennemies de se supporter les uns les autres.

Mais il y avait le pouvoir et les catholiques ne voulaient en aucun cas le partager avec les protestants. L’un de ces derniers, l’amiral Gaspard de Coligny. avait été admis au Conseil du Roi : peu à peu, il avait pris sur le roi Charles IX une influence qui gênait le parti des catholiques. Coligny conseillait au Roi de faire la guerre aux Espagnols, dont le roi Philippe II faisait régner la terreur dans les Flandres. L’Espagne étant l’alliée naturelle des catholiques de la cour de France, leur chef, le duc Henri de Guise, ne souhaitait qu’une chose : se débarrasser de Coligny.

La reine-mère, Catherine de Médicis, n’était pas une fanatique de l’Église ou des Réformés. Elle n’avait d’intérêt que son ambition personnelle. Mais elle était inquiète de voir l’amiral de Coli­gny dominer son fils Charles. Pour reprendre sa propre influence sur le Roi, elle se rapprocha du duc de Guise, et décida de faire assassiner l’amiral de Coligny.

À sa sortie du Louvre, le 22 août 1572 on tira sur Coligny qui fut miraculeusement épargné. Le Roi, furieux, ordonna une enquête, pour savoir qui avait voulu assassiner son conseiller favori. Cathe­rine était perdue.

Elle s’en fut voir le Roi, avoua qu’elle était mêlée à l’affaire. Mais elle réussit à persuader le faible Charles IX que Coligny et les protestants avaient pré­paré un complot en faveur du roi Henri de Navarre, qui venait d’épouser la sœur de Charles, Marguerite de Valois, la fameuse « reine Margot ».

Charles IX que le bouillant Henri de Navarre inquiétait fort, se laissa convaincre. C’est donc lui qui décida le massacre des protestants. L’affaire fut préparée avec Henri, frère du roi (le futur Henri III) et le duc de Guise. Elle fut rendue possible par la reine Catherine de Médicis, qui agissait moins par pas­sion religieuse que par ambition politique. La Saint-Barthélemy n’est pas un épisode de la guerre des fanatiques, mais la conséquence de la passion politique des partis de la cour.

Au petit matin du 24 août, les partisans du duc de Guise se répandirent partout dans Paris dressant le peuple réveillé par le tocsin. Les cloches de Saint-Germain-l’Auxerrois, à côté du Louvre, étaient de la partie. Des groupes se constituèrent pour réveiller et arrêter chez eux les protestants. On les massacra presque sur place, jetant leurs corps dans la Seine. Coligny, blessé deux jours auparavant fut parmi les victimes. Les amis de Guise cherchaient, pour les tuer Henri de Navarre et le prince de Cordé, tous les deux protestants. Pour sauver leur vie, ils abjurèrent et revinrent à la religion catholique.

Les massacres gagnèrent la pro­vince, et durèrent trois jours. On tuait aussi bien les femmes et les enfants que les hommes. On était loin du calcul poli­tique ourdi au Louvre. Dans le pays, la passion religieuse tournait à la furie, allait jusqu’aux infanticides. Le roi Charles IX, responsable de tant de meurtres, devait mourir lui-même peu après en s’écriant « Que de sang, que de sang ! ». Quant à son successeur Henri III, il devait, pour garder son trône, faire assassiner son ancien complice, le duc de Guise, chef des catholiques, qui n’avait d’autre but que de s’emparer du pouvoir...

(d’après L’Histoire de France en anecdotes)

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