Arts et culture
Lialia KISSELEVA
« Le Jazz » sous le signe de l’harmonica
Jean-Jacques Milteau avec Gilles Michel
Cette version du festival du jazz français « Le Jazz » m’a complètement envahie par les sons magiques du harper français Jean-Jacques Milteau. J’ai toujours eu un fort penchant pour les instruments comme l’harmonica : facile à emporter et en même temps donnant des possibilités inépuisables d’improvisation et de variation de styles. L’harmonica de Milteau sonne tantôt à l’accordéon et nous emporte à Paris, tantôt à la cornemuse et fait nos pieds trembler du désir de danser le tap irlandais. Tantôt il pleure du blues... Milteau le tient comme un oiseau dans ses mains : tendrement mais qu’il ne s’envole pas ! Et cet oiseau ne veut pas s’envoler de ce vrai magicien qui semble expirer de la musique.
« L’harmonica est un objet à rêver, c’est l’instrument du voyageur, de l’errant... Il génère un imaginaire qui va bien au-delà des possibilités qu’on lui prête. »
J.-J. Milteau est né à Paris, en 1950 dans une famille modeste. Harmoniciste autodidacte, il s’inspire des rockers comme Bob Dylan et Rolling Stones. Mais il trouve son propre style après le voyage aux États-Unis et se lance dans sa carrière vers la fin des années 1970.
Il obtient alors une première reconnaissance comme instrumentiste accompagnateur, jouant pour de nombreux artistes, principalement français : Yves Montand, Eddy Mitchell, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier, Barbara, Charles Aznavour.
Manu Galvin
Pour Milteau il n’y a pas de frontières dans la musique : il passe facilement du blues au jazz en passant par la musette et les échos du music-hall. Ses improvisations sont imprégnées des souvenirs de ses voyages, réels ou imaginaires. Il en parle à l’aide de son instrument.
En 1989, il sort son premier album solo, Blues Harp, et mène depuis avec succès sa carrière personnelle, enchaînant de nombreuses tournées. Il écrit également des méthodes d’apprentissage de l’harmonica et s’investit en même temps dans l’animation radio, notamment sur TSF. Suivent d’autres albums comme Explorer (1re Victoire de la musique), Routes ou Bastille Blues qui font valoir son incomparable virtuosité et son éclectisme.
Cette fois il était accompagné par Manu Galvin, un gaillard à la voix de velours, et Gilles Michel.