Univers du français
Lise IALAMOV
Les sections bilingues francophones
Plus de 60 000 élèves en Europe étudient le français dans des sections bilingues.
• Qu’est-ce qu’une section bilingue et qu’y fait-on ?
Au sein des sections bilingues, l’enseignement est dispensé aux élèves en deux langues : principalement dans la langue du pays, et aussi, pour partie, en français. Il ne s’agit donc pas seulement d’un enseignement du français, mais aussi d’un enseignement en français, le français étant langue véhiculaire pour l’apprentissage d’une ou plusieurs disciplines non linguistiques (DNL).
Les élèves de ces sections étudient, dans bon nombre de pays, aussi une troisième, voire une quatrième langue vivante.
Les participants au séminaire sur les sections bilingues. Toula, 2008.
• Quelles sont les matières enseignées en français dans ces sections ?
Selon les pays et selon les établissements, les sections proposent une ou plusieurs disciplines en français dans le cadre du cursus bilingue francophone (physique, chimie, histoire, géographie, mathématiques, biologie ou encore économie, musique, etc.).
Les objectifs, les programmes et contenus sont définis par les autorités éducatives locales, et les professeurs sont nationaux, avec parfois la présence, dans certains établissements, d’un lecteur de langue maternelle française.
En Europe, ces dispositifs existent à plusieurs niveaux, au primaire et au secondaire. Dans plusieurs pays, les sections bilingues francophones se développent également dans l’enseignement professionnel (en Bulgarie, par exemple).
Au séminaire de Toula.
• Que deviennent les élèves ayant suivi un tel enseignement ?
Ces sections bilingues ou européennes francophones constituent des viviers d’excellents francophones et constituent une voie privilégiée pour accéder aux études universitaires, localement dans les filières francophones supérieures, comme par exemple les cursus intégrés en Russie, ou en France.
On compte aujourd’hui en Europe plus de 400 sections bilingues, scolarisant près de 60 000 élèves. Ces élèves deviennent des ingénieurs, des gestionnaires, des financiers, des médecins spécialisés francophones et cette maîtrise d’une langue étrangère est un atout essentiel dans la vie professionnelle des citoyens d’aujourd’hui.
Il faut noter l’excellence de ces élèves qui, aux côtés d’un enseignement classique du programme, abordent des notions nouvelles avec une méthodologie très active, les rendant très vite autonomes dans la construction de leur apprentissage.
• Existe-t-il en Russie un terrain propice à la création de telles sections ?
Oui, ce sont les écoles à enseignement renforcé du français. Elles sont environ une centaine sur tout le territoire, elles sont dynamiques et volontaires et veulent faire du français une langue outil, utile dans la vie professionnelle de leurs élèves. Il existe dans ces écoles des professeurs formés, n’ayant pas peur de se lancer dans l’aventure, des professeurs de français et des professeurs de disciplines ayant une assez grande maîtrise du français pour enseigner leur discipline en français, avec ou sans l’aide de leurs collègues francophones. Depuis de nombreuses années, la création d’écoles bilingues en Russie est une priorité de notre Ambassade. Nous pourrons, dès septembre prochain, nous réjouir de l’ouverture de plusieurs sections bilingues en Russie grâce à la création de plateformes expérimentales et de l’expérience partagée avec la section bilingue du lycée n°171 de Saint-Pétersbourg et du lycée Nikitine de Voronej.
• Dans quels domaines l’Ambassade de France apporte-t-elle son soutien ?
Les participants au séminaire
sur les sections bilingues. Toula, 2008.
L’ambassade apportera son soutien en attribuant une documentation aux écoles ayant ouvert une section bilingue. Elle soutiendra également la formation continue des enseignants en offrant chaque année des stages de formation continue en France et en Russie pour les enseignants des sections bilingues, ce qui se fait déjà très régulièrement au sein des EERF. Des stages en France seront réservés aux jeunes issus de ces sections bilingues et sélectionnés sur concours.
Enfin, l’ambassade de France remettra à chaque lauréat du Diplôme de fin d’études secondaires issu d’une section bilingue et ayant satisfait aux épreuves d’évaluation finale, un certificat attestant de son niveau en français et le dispensant du test nécessaire à une première inscription dans une université française (équivalent du DELF B2).
• Des pistes pour aller plus loin dans notre découverte du bilingue et des DNL ?
Les intervenants français
au séminaire de Toula.
Internet avant tout, bien sûr, il faut s’abonner au Billet du bilingue (http://www.ciep.fr/bibil/), à Francofil, la lettre électronique du MAE consacrée à la promotion du français dans le monde (www.diplomatie.gouv.fr/francofil). Cette Lettre donne un aperçu de l’actualité de la langue française sur tous les continents et se fait l’écho des projets menés par l’ensemble des acteurs de la francophonie.
Et puis, il est très utile d’aller chercher des informations sur ce qui se fait ailleurs dans le domaine du bilingue, notamment en France :
EDUSCOL
http://eduscol.education.fr/D0121/sections_europeennes.htm
Un espace d’échanges http://ldif.education.gouv.fr/wws/info/sections europeennes
EDUCNET
http://www2.educnet.education.fr/educnet/sections/langues/international/
EMILANGUES
http://www.emilangues.education.fr/
Tous les lecteurs peuvent participer au blog du bilingue mis en ligne depuis quelques mois http://bilingue.francoblog.ru/ et consulter régulièrement le site www.francomania.ru qui informera tous les intéressés des séminaires en Russie et en France consacrés à l’enseignement des DNL.