Arts et culture
Yves Saint Laurent est parti
Il y a 6 ans, on lui faisait adieu comme à un Grand Couturier. Maintenant, on lui fait adieu comme à un Grand Homme. 1er juin 2008, il nous a quittés
Le monde entier connaît ce monogramme élégant, ces trois lettres entrelacées, YSL. Ce couturier qui représente toute une époque passée et qui a franchi sans aucune difficulté la frontière de notre temps fou et a su nous donner des leçons de goût, Yves Saint Laurent a habillé tout un monde de stars et a enchanté par ses œuvres plusieurs générations. Lui, qui a commencé dans la maison Dior, a su devenir un successeur mérité du Dieu Dior.
Le monde entier et toute la France pleure son génie et sa personnalité.
Le Figaro a publié un hommage sous le titre Et Saint Laurent créa la femme : « Rongé par l'angoisse, hanté par ses “fantômes esthétiques”, Yves Saint Laurent poursuit sans relâche son rêve : donner à la femme les clés des vestiaires masculins en préservant sa féminité. Il détourne le caban, le smoking, la saharienne, le jumpsuit...
Quand d'autres s'égarent, se lancent dans de hasardeuses expériences, il ne perd pas de vue son obsession : mettre la femme en valeur. Passionné d'art, il crée la robe Mondrian, premier objet de consommation mondial, adresse un clin d'Sil à Andy Warhol, réinvente les Ballets russes, rend hommage à Braque. Avant-gardiste, il suscite le trouble en lançant, au début des années soixante-dix, une mode rétro, inspirée de l'Occupation. »
Le Parisien décrit la cérémonie des obsèques : « Les grands de la mode sont tous là, Kenzo, Givenchy, Christian Lacroix, John Galliano, Jean Paul Gaultier mais le président Bergé accepte que ne soit prononcé qu'un seul nom, celui de Chanel. Après Mozart, Vivaldi et la lecture émue par Catherine Deneuve du poète américain Whitman (« Quant à toi, mort, il est vain d'essayer de m'effrayer »), Jacques Brel accompagnera l'adieu avec La Chanson des vieux amants. L'adieu est aussi venu de la rue, bruyant, puissant, donné par des centaines d'anonymes qui n'ont pas pu pénétrer dans les lieux. Au silence, ils ont préféré les applaudissements lorsque l'office, retransmis sur écran géant, livrait ses temps forts. »
(La publication est préparée par Lialia KISSELEVA.)