Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №18/2008

Arts et culture

Les années 1970, la période reggae

« Chez Serge, la provocation n’est pas toujours
voulue, il y a chez lui une solide dose de naïveté.
Et lorsqu’elle a porté vraiment ses fruits,
qu’elle est parvenue à agresser quelqu’un,
Serge s’est senti profondément blessé. Il n’avait
jamais imaginé pouvoir inspirer tant de haine. »

Jane Birkin

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Du jazz des débuts au rock funky des derniers enregistrements, Serge Gainsbourg est passé par bien des environnements musicaux. Il compose, il enregistre, il filme. Ses années 1970 sont marquées par l’écriture et la composition de quatre albums phares : L’Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l’extérieur en 1973, Rock around the Bunker en 1975 et L’Homme à la tête de chou en 1976. Tous les quatre vont beaucoup faire parler de leur auteur en provoquant les reproches et la colère d’une partie du public et de la critique. Si Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l’âge pop », si l’album Vu de l’extérieur a un succès fou grâce au tube Je suis venu te dire que je m’en vais, l’album Rock around the Bunker, dans lequel Serge Gainsbourg aborde des sujets ultra-sensibles et évoque à sa façon la période nazie, fait, en revanche, un scandale et est ignoré de la plupart des radios. Il est évident que des titres comme Nazi rock ou SS in Uruguay suffisent à choquer les auditeurs. Qui peut savoir à l’époque qu’à la fin de la décennie 1980, cet album sera couvert de disques d’or ?

img2Enfin, son album L’Homme à la tête de chou a un grand succès auprès du public. Le titre trouve son origine dans celui d’une sculpture de Claude Lalanne qui figure sur la pochette du disque. L’histoire raconte que Serge Gainsbourg aurait acheté en 1976 cette sculpture intitulée L’Homme à la tête de chou représentant un homme avec une tête de chou... De cet être hybride, Gainsbourg trouvera l’inspiration pour l’album du même nom. À l’époque du disco et du mouvement punk, Gainsbourg survole les modes ou s’en sert, si elles l’intéressent. Ainsi, Melody Nelson parle des désillusions d’un homme abandonné par celle qu’il aime. Elle inspirera plusieurs vagues d’auteurs et de compositeurs dans les années suivantes. Gainsbourg devient une référence de la chanson française.

En septembre 1975, démarre le tournage du film Je t’aime moi non plus dans le sud de la France. Pour sa première réalisation (qui, rappelons-le, est dédiée à Boris Vian), Serge Gainsbourg fait preuve, comme pour la musique et la chanson, d’un style inédit. Lors de sa sortie en mars 1976, la plupart des critiques n’aiment pas le film, mais louent la performance de Jane Birkin. Ce film, qui est sans doute le meilleur de Serge Gainsbourg en tant que réalisateur, est aujourd’hui presque devenu un classique.

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