Arts et culture
Le chien paresseux
La Fermière : Bonjour, mes amis ! Je suis fermière. Voyez-vous cette ferme ? C’est la mienne. Regardez ! Voilà la maison où habite ma famille, voilà la niche de notre chien. Voici l’étable où habitent les chevaux, les vaches, les cochons, les moutons. Voilà la basse-cour avec des poules et des coqs. Voici le rucher où les abeilles font le miel. Nous avons même un petit étang avec des poissons. J’aime beaucoup la campagne. J’aime travailler à la ferme. Et j’adore mes animaux. Vous savez, c’est si intéressant de les regarder ! Un jour une histoire amusante s’est passée à la ferme. Je vais vous la raconter. Mon chien Trésor a décidé qu’il travaille trop !
Le Chien : C’est impossible ! Tout le monde se promène le jour et dort la nuit. Et moi, quand le soleil brille, je dois aller à la chasse, et quand il fait noir je dois garder la maison. Je travaille jour et nuit ! Je n’en veux plus ! Je veux aller voir le monde et jouer avec tout le monde. (Il quitte sa niche, se promène à gauche, à droite en sautillant et chante.)
Pendant cette belle journée
Je ne veux pas travailler.
Ah, que je suis jolie
Et ma chanson aussi.
Mais avec qui puis-je jouer ? Jouer tout seul ce n’est pas amusant. Ah ! Voilà notre vache Roussette. Bonjour, Roussette ! Que fais-tu là ? Tu joue avec les seaux ? Moi aussi, je veux jouer avec toi !
La Vache : Meuh, meuh ! Que fais-tu là ? Va-t-en ! J’ai donné du lait pour les enfants. Avec mon lait on fait du yaourt, de la crème, du fromage. Et toi, tu n’es qu’un paresseux ! Meuh-meuh !
Le Chien : Quelle chochotte ! Je peux trouver un autre compagnon. (Il se promène et chante gaiement sa chanson.) Voilà notre cheval Alezan. Il aime courir. Salut, Alezan ! Je m’ennuie seul. Courons ensemble !
Le Cheval : Que fais-tu là ? Va-t-en ! J’ai travaillé tout le matin dans le champ, j’ai charrié notre maître au marché. Et toi, tu n’est qu’un paresseux !
Le Chien : Gros bonnet ! Tant mieux ! Je trouverai quelqu’un d’autre pour mes jeux. (Il chante la chanson moins gaiement.) Voilà un de nos moutons. Je peux jouer avec lui. Bonjour, Blanchet ! Tu te promènes seul. Jouons ensemble !
Le Mouton : Bé-bé ! Qu’est-ce que tu dis ! Je ne me promène pas ! Je mâche de l’herbe pour que mon lainage soit plus beau et plus chaud. La maîtresse en fera le fil et tricotera des chapeaux, des gants, des chaussettes et des chandails. Et toi, te n’es qu’un paresseux ! Va-t-en ! Bé-bé !
Le Chien : Pourquoi ils me chassent tous ? Oh ! Voilà notre cochon. Peut-être, va-t-elle jouer avec moi ? Bonjour, madame la Truie ! Voudriez-vous jouer avec moi ?
Le Cochon : Groin, groin ! Qu’est-ce que tu dis ? Je passe toutes les journées à nourrir mes enfants. J’ai dix enfants, dix petits cochons. Ils ont toujours faim. Je dois les nourrir, je dois les soigner ! Et toi, tu n’es qu’un paresseux ! Va-t-en ! Groin, groin !
Le Chien : Le cochon m’a chassé aussi. Peut-être, notre chat Minet jouera avec moi. Il ne fait jamais rien, Minet. Je l’ai vu se promener sur le toit ou sur la palissade. Il aime jouer avec sa queue et toute la journée il dort. Je pense qu’il sera content de jouer avec moi. Le voilà sous l’arbre. Salut, Minet ! Jouons un peu !
Le Chat : Miaou ! Que fais-tu là ? Va-t-en ! Moi, j’ai travaillé toute la nuit. J’ai chassé les souris. Et toi, tu n’es qu’un paresseux ! Frrr ! Frrr !
Le Chien : Si vous ne voulez pas jouer avec moi, j’irai à la basse-cour. La compagnie des coqs et des poules est aussi agréable. Ils se promènent dans la cour et cherchent des vers. Bonjour, Monsieur Coco, bonjour, Madame Cocodé ! Voulez-vous jouer avec moi ?
Le Coq : Cocorico ! Que fais-tu là ? Va-t-en ! Chaque matin je réveille tous dans la ferme.
La Poule : Et moi, chaque jour, je ponds des œufs pour ma maîtresse. Et toi, tu n’es qu’un paresseux ! Va-t-en ! Cott-cott-codé !
Le Chien : Personne ne veut jouer avec moi. Je suis tout à fait seul. Que faire ? Il ne me reste que me promener seul. J’irai dans le coin le plus éloigné de notre ferme où personne ne pourra me chasser. (Il va lentement, s’arrête sous un arbre non loin du rucher et se couche. On entend le bruissement des abeilles. Le chien lève la tête. Une abeille le pique au nez.) Aïe ! Aïe ! J’ai mal au nez ! Pourquoi me piquez-vous ?
Les Abeilles : Z-z-z ! Parce que tu es un petit paresseux ! Regarde autour ! Tous travaillent : les gens, les animaux. Tu es le seul qui ne fait rien.
Le Chien : Et vous, que faites-vous ?
Les Abeilles : Nous volons dans les champs et les prairies, pollinisons les fleurs, ramassons le nectar et faisons le miel. Et toi, tu ne fait rien. Va-t-en ! Z-z-z ! (La pluie commence. Les abeilles s’envolent. Le chien est très triste.)
Le Chien : Les animaux me chassent. Les abeilles me piquent. Et toi, Nuage, tu me mouilles, pourquoi?
Le Nuage : Je veux laver ta paresse. C’est elle qui t’empêche d’être un bon chien.
Le Chien : Et toi, tu travailles aussi ?
Le Nuage : Mais bien sûr ! J’arrose l’herbe, les fleurs, les arbres, les buissons. Les plantes ne peuvent pas pousser sans eau.
(La pluie ne tombe plus. Le Soleil et l’arc-en-ciel apparaissent).
Le Soleil : Ils ne peuvent non plus pousser sans moi. La vie est impossible sans soleil. Je réchauffe la terre et je donne la lumière. Tu es le seul qui ne veut rien faire. Tu dois avoir honte !
Le Chien : Et toi, Arc-en-ciel, qu’est-ce que tu fais ?
L’Arc-en-ciel : Je dis aux hommes que la pluie ne recommencera plus, qu’ils peuvent continuer leur travail dans les champs et les potagers.
Le Chien : Il fait très chaud. J’ai soif. Voilà l’étang. Je peux boire de l’eau.
( Il s’approche de l’étang et lape de l’eau. Le poisson apparaît.)
Le Poisson : Petit chien, pourquoi es-tu si triste ?
Le Chien : Personne ne veut jouer avec moi. Tous travaillent. Ils me chassent.
Le Poisson : Et toi, tu as déjà fini ton travail ?
Le Chien : Non, je n’ai rien fait aujourd’hui.
Le Poisson : Donc comment peut-on jouer ? Il faut faire son travail et puis, on est libre. Celui a le plaisir des jeux qui a bien travaillé. Je peux te donner un conseil : va chez ta maîtresse et dis-lui que tu ne seras plus paresseux.
Le Chien : Et elle ne me chassera pas ?
Le Poisson : Bien sûr que non !
Le Chien : Merci, poisson, j’essayerai ! (Il court vers la maison et il voit sa maîtresse. Il crie.) Oh, ma maîtresse ! Je ne veux plus être paresseux ! Je veux bien garder la maison ! Je veux bien aller à la chasse ! Et le soir, je veux bien jouer avec les autres.
La Fermière : Tant mieux, mon Trésor. Vous voyez, mon chien a compris qu’il fait bon faire la fête après besogne faite. Je pense que vous le savez aussi.
Le Chien : (chante) Pendant cette belle journée
Je veux bien travailler.
Mes amis sont jolis
Et ma chanson aussi.
(Tous les personnages apparaissent et chantent la chanson).