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Univers du français

Marat NIKITCHENKO

Irkoutsk et le Baïkal – mon voyage au pays des miracles

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Cet été j’ai décidé de faire un long voyage à travers toute la Russie pour voir Irkoutsk. Après six heures du vol, je me suis trouvé à 5000 kilomètres de Moscou, dans la ville où je ne connaissais personne... Mais je n’ai pas perdu mon courage, même au contraire j’ai développé en moi les nouvelles pratiques – savoir m’orienter dans la ville inconnue et y vivre... Pendant ces onze jours que j’ai été à Irkoutsk je me suis imprégné de l’esprit irkoutien et j’ai découvert la beauté incomparable du le lac Baïkal qui se trouve non loin. C’est le lac le plus profond (1 637 mètres) du monde, sa superficie est comparable à celle du Danemark ou de la Belgique et la distance entre ses rives équivaut à celle qui sépare Moscou de Saint-Pétersbourg.

J’ai apprécié beaucoup la légende qui raconte que le vieux père Baïkal avait trois cent filles (le nombre exact de ses affluents est de 336), parmi lesquelles la belle et rebelle Angara était sa préférée. Pour la garder des yeux des autres, il l’a enfermée dans une tour. Mais l’Angara a brisé les serrures pour s’échapper à la rencontre de son bien-aimé Ienisseï, qu’elle n’a pourtant jamais réussi à retrouver. Le père avait maudit l’indocile et jeté sur elle un morceau de roche. Le lieu où il est tombé s’appelle aujourd’hui Chamane Kamene. Voilà pourquoi l’Angara ne se jette pas dans le Baïkal, comme les autres fleuves, mais y prend sa source.

Il existe aussi quelques histoires liées à l’origine du nom du Baïkal. Dans les temps reculés, les peuples qui vivaient sur les berges du Baïkal l’appelaient chacun à sa façon. Les Chinois, dans les anciens manuscrits, le nommaient « Tenguis » ou « Tenguis Dalaï » ; les Bouriates et les Mongols « Baiga’al Dalaï » (le Grand Lac). L’origine exacte du mot « Baïkal » reste inconnue. L’hypothèse la plus plausible est que le « Baïkal » est un mot d’origine turque provenant de « baj » – le riche et « koul » – le lac. Le lac riche. Après l’arrivée au bord du lac du détachement de Cosaques de Kourbat Ivanov, les Russes ont commencé à utiliser le nom bouriate « Baïga’al ». Ils ont adapté la sonorité russe au mot en changeant le « g » caractéristique de la langue bouriate par le « k » qui sonnait mieux – Baïkal !

Cette année le lac Baïkal a été nommé parmi des 7 merveilles de Russie – résultat d’un concours lancé à l’initiative de la chaîne de télévision « Rossia », du quotidien Izvestia, et de la station de radio « Mayak ».

La faune du Baïkal

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En parlant du lac Baïkal il est impossible de ne pas mentionner sa faune qui est très riche et variée. Le lac est habité par 1 550 espèces d’animaux, dont 52 espèces de poissons de sept familles différentes. Plusieurs espèces ne sont présentes que dans ses eaux. Ici, on continue à réaliser des pêches miraculeuses. Les espèces les plus pêchées sont l’omoul, une truite qui peut atteindre 50 cm de long et peser jusqu’à 5 kg, l’esturgeon, qui peut peser jusqu’à 120 kg, le lavaret, de 6 à 8 kg, la barbue, le silure, la carpe, l’ombre...

L’omoul est l’un des poissons les plus célèbres, dont la pêche est depuis des siècles, l’occupation principale des riverains. Pendant les années de la Seconde Guerre mondiale, quand le pays se débattait, pour résister et vaincre, les équipes de pêcheurs ont remplacés les filets ordinaires par des filets à petites mailles. En procédant de la sorte, la pêche dévastait et ruinait le lac. Malheureusement, ces normes de l’époque de la guerre sont restées jusqu’à aujourd’hui ; c’est avec beaucoup de difficultés que les scientifiques parviennent à prouver qu’une telle exploitation du Baïkal était désastreuse.

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Il faut mentionner aussi le veau marin – une vrai énigme du lac. Le veau marin est le seul phoque d’eau douce au monde. Il occupe tout le bassin du lac, mais surtout les parties nord et centrale. Le veau marin se nourrit de poissons que l’homme ne pêche pas (entre autres le golomianka et le chabot). En un an, il en consomme près d’une tonne. Pour trouver sa nourriture, le veau marin plonge jusqu’à la profondeur de 200 m et reste de 20 à 25 minutes sous l’eau. Le mâle pèse de 130 à 150 kg et peut atteindre jusqu’à 1,80 mètre de long ; la femelle est plus petite. Dans l’eau, le veau marin peut atteindre la vitesse de 20 à 25 km/h. Et il vit jusqu’à 55-56 ans.

Le veau marin met au monde ses petits dans son repaire de neige. La majorité de petits veaux marins naissent au mois de mars. Leur fourrure est de couleur blanche, ce qui leur permet de passer inaperçus sur la neige. Les Bouriates appellent le jeune veau marin le khoubounok. Il est chassé pour sa viande, sa graisse et sa fourrure. La fourrure est utilisée pour la fabrication de chapkas et de ski de chasseurs. Sa chair sert de nourriture, ses nageoires cuites à l’eau sont considérées comme des friandises ! La chair des jeunes khoubounoks est particulièrement savoureuse. Elle n’a pas d’odeur de poisson mais ressemble plutôt à du poulet. Le foie de veau marin est riche en vitamines. Autrefois on utilisait la graisse du veau marin pour la savonnerie. Les autochtones apprécient cette graisse pour ses propriétés curatives et l’utilisent pour le traitement des maladies pulmonaires ainsi que pour les ulcères de l’estomac.

Parlons d’Irkoutsk

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Irkoutsk, est la capitale de la région d’Irkoutsk. Sa population s’élève à 575 900 habitants. Elle s’étend au pied des monts Saïan oriental, au confluent des rivières Irkout et Angara, et est située à 66 km à l’ouest du lac Baïkal. L’Angara qui a une largeur de 580 mètres à cet endroit est traversé par un pont suspendu. La rivière Irkout dont la ville tire son nom est une petite rivière qui se jette dans le fleuve juste en face de la ville.

Irkoutsk se trouve dans une région de collines couvertes de taïga, paysage typique de la Sibérie orientale, qui s’oppose à la steppe ouverte et plate.

Selon le plan d’Irkoutsk, la ville doit fusionner avec les villes industrielles satellites Chelekhov et Angarsk pour former une agglomération de plus d’un million d’habitants.

Irkoutsk comme les autres villes sibériennes a un climat subarctique, caractérisé par de grands écarts de température en fonction de la saison. Le mois le plus chaud de l’année est juillet avec une température moyenne de +18 °C, tandis que le mois le plus froid est janvier avec une température moyenne de -19 °C. Le manteau neigeux tient au sol en moyenne 159 jours par an de la mi-octobre à début avril.

Histoire d’Irkoutsk

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En 1652, Ivan Pokhabov établit un comptoir pour la traite des fourrures avec les Bouriates. Les Cosaques s’y installent, et Irkoutsk acquiert en 1686 le statut de ville. La cité s’épanouit grâce à l’exportation de l’or, de l’ivoire de mammouth et de la zibeline vers la Chine.

En 1760, la construction de la première route joignant Irkoutsk à Moscou, la Route Sibérienne (Sibirskiï Trakt), ancêtre du chemin de fer transsibérien, permet à Irkoutsk de devenir un tremplin pour les expéditions vers le Grand Nord et l’Est, y compris l’Alaska, alors appelée « quartier américain d’Irkoutsk ».

La connexion d’Irkoutsk au réseau routier amène également des pionniers, attirés par le Far East et ses mines d’or disséminées dans le bassin de la Léna. À l’époque de la ruée vers l’or de 1880, les fortunes se bâtissent rapidement.

Au XIXe siècle, Irkoutsk change de visage en s’instituant lieu d’exil pour les officiers décembristes. Ils y furent déportés par le pouvoir tsariste en vue d’exploiter les gisements de fer avoisinants.

Un gigantesque incendie eut lieu du 4 au 6 juillet 1879. Il réduisit en cendres près de 4 000 maisons et bâtiments (qui furent néanmoins rapidement reconstruits grâce aux pionniers qui continuaient d’affluer de toute la Sibérie). Malgré le désastre, Irkoutsk progresse et sa gare accueillera son premier train le 16 août 1898. Irkoutsk est alors surnommée le « Paris de Sibérie ».

Pendant la Guerre civile qui suivit la Révolution russe de 1917, la région d’Irkoutsk fut le théâtre de sanglantes opérations entre les Blancs et les Rouges. Cependant, les marchands de la cité ne succombèrent à la vague rouge qu’en 1920, lorsque l’amiral Koltchak fut capturé à Irkoutsk et fusillé le 7 février 1920.

Armoiries de la ville d’Irkoutsk

Les armoiries de la ville d’Irkoutsk représentent un écusson argenté sur le fond duquel un tigre traverse un champ verdoyant en tenant une zibeline dans sa gueule. Ce tigre représente la sagesse et la force, la zibeline symbolise la richesse de la Sibérie. Le tigre est un animal particulier : c’est un fauve vivant habituellement dans les pays chauds. Aux alentours des XVIe et XVIIe siècles le tigre a migré de la Chine vers la Sibérie et vécut dans la région des monts Saïan.

Irkoutsk contemporain

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Une longue histoire de plus de trois siècles a laissé sa marque sur l’édification et la planification de la ville ainsi que sur son architecture. Irkoutsk a conservé son apparence originale qui marie le scintillement des dômes d’églises, la beauté des maisons des négociants, l’aspect monumental des bâtiments et les constructions modernes. Parmi les branches de l’industrie on peut citer l’énergie, l’industrie automobile, l’industrie légère et alimentaire, la production de matériaux de construction, d’avions et de bateaux.

Les musées et les bibliothèques d’Irkoutsk abritent la richesse culturelle de la région de la Sibérie. Des collections uniques d’œuvres d’arts, de monuments de la nature et d’histoire sont réunies dans le Musée des beaux-arts de Soukatchev, le musée ethnographique et le musée d’histoire de la ville.

La terre d’Irkoutsk a produit nombre de personnages illustres tels que I. Kalachnikov, N. Polevoï, V. Raspoutine, A. Vampilov, etc.

L’activité théâtrale et musicale de la ville est très variée. Irkoutsk compte 5 théâtres professionnels et quelques collectifs d’amateurs.

Irkoutsk est la ville de la jeunesse et des étudiants qui font leurs études supérieurs aux universités classique, technique, pédagogique, de médecine, linguistique, à l’Académie économique et d’agriculture et aux autres établissements supérieurs.


Vocabulaire

s’imprégner (de) – пропитываться, насыщаться

serrure (f) – замок

plausible adj – приемлемый, правдоподобный

barbue (f) – калкан, камбала-ромб

esturgeon (m) – осётр

lavaret (m) – сиг

ombre (m) – хариус

omoul (m) – омуль

phoque (m) – тюлень

veau marin (m) – нерпа

fusionner – объединяться, сливаться

gisement (m) – месторождение, залежь

armoiries (f, pl) – герб

zibeline (f) соболь

savonnerie (f) – мыловаренный завод; мыловаренное производство

dôme (m) – купол, свод

désastre (m) – бедствие, катастрофа


Sources :

http://www.lacbaikal.org

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