Je vous salue, ma France
Olga VYLEKJANINA
Voir Paris et mourir ?...
(Suite. Voir n° 24/2006)
À Paris, il existe un système
parfait pour les visites aux musées. Un jour par semaine les plus grands musées comme le Louvre, Musée d’Orsay sont ouverts le soir, par exemple, du 18.00 au 22.00. En plus les billets d’entrée sont moins chers et pour ceux qui ont moins de 26 ans ils sont gratuits.
J’en ai profité pour visiter le Louvre. Bien sûr, il y avait beaucoup de monde devant la pyramide du Louvre. J’ai passé toute une heure dans la queue d’entrée et après dans la queue aux vestières. Mais ça vaut la peine.
Le Louvre a été construit en 1667-1679 par Claude Pierrot, frère de Charles Pierrot. Au Moyen Âge, c’était une grande forteresse avec un tour-dijon. Le premier roi qui a décidé de vivre ici c’était Charles V. Mais c’est François I qui a commencé à collectionner les objets d’art. Il a acheté une dizaine de tableaux parmi lesquels était La Joconde de Léonard de Vinci.
Le Louvre est immense, il est impossible de voir toutes ses richesses en un jour. On peut passer une semaine à les admirer. Le musée est divisé en trois parties : Richelieu, Denon et Sully. Je n’ai vu que Denon mais les œuvres les plus connues se trouvent ici.
On distingue huit départements dans le Louvre :
Arts de l’Islam – des œuvres provenant de différents pays, d’Iran, d’Asie centrale ou d’Inde, qui ont constitué les terres d’Islam, sont présentées dans ce département. Certaines sont issues des collections royales français. Il s’agit principalement de céramiques, de métaux, d’ivoires, de bois, de tapis et de peintures du VIIe au XIXe siècle.
Antiquités égyptiennes sont présentées sur trois étages. Ce département est créé par Jean-François Champollion et illustre l’art de l’Égypte ancienne selon un double circuit : un parcours chronologique, des origines à Cléopâtre et un parcours thématique. Deux sections, consacrées à l’Égypte copte et à l’Égypte romaine complètent cette présentation.
Antiquités grecques, étrusques et romaines sont aussi présentées sur trois étages. Ce département regroupe des œuvres de trois civilisations antiques : la Grèce, l’Etrurie et Rome. Parmi les objets les plus connus dans le monde entier est Victoire de Samothrace. C’est en 1863 que Charles Champoiseau, vice-consul de France à Andrinople (Turquie), exhume ce monument exceptionnel à Samothrace, petite île située au nord-est de la mer Égée. La déesse de la Victoire (Nikè en grec) apparaît sous les traits d’une femme ailée dressée sur la proue d’un navire.
Une autre statue archiconnue est Aphrodite, dite Vénus de Milo. La Vénus de Milo est découverte en 1820 à Mélos (Milo en grec moderne), une île du sud- ouest des Cyclades. Le marquis de Rivière en fait hommage à Louis XVIII, qui l’offre au Louvre l’année suivante. L’œuvre a connu une grande notoriété. Principalement constituée de deux blocs de marbre, la statue est réalisée en plusieurs parties travaillées séparément et reliées par des scellements verticaux (buste, jambes, bras et pied gauches), selon la technique des pièces rapportées. Ce procédé est assez répandu dans le monde grec, en particulier dans les Cyclades où l’œuvre a été créée vers 100 av. J.-C. Les bras n’ont jamais été retrouvés.
Antiquités orientales sont consacrés aux civilisations anciennes des pays du Proche et Moyen Orient sur une durée qui s’étend depuis la naissance des villages apparus il y a plus de 10 000 ans jusqu’à l’arrivée de l’Islam.
Sculptures. La sculpture européenne du Haut Moyen Âge au milieu du XIXe siècle est représentée dans ce département. L’essentiel de la collection est la sculpture française mais la sculpture italienne, espagnole sont aussi présentées. Les statues les plus célèbres de ce département sont Cheveux de Marly de Coustou (France), Sainte Marie-Madeleine de Erhart (Europe du Nord), Captif de Michel-Ange (Italie).
Objets d’art. Les collections de ce département appartiennent à toutes les époques : objets du Moyen Âge et de la Renaissance, arts décoratifs des XVIIe et XVIIIe siècles, diamants de la Couronne, meubles, appartements Napoléon III.
Arts graphiques sont accessibles sur une demande préalable. Le département réunit le Cabinet des dessins, la collection de Rothschild et les planches gravées de la chalcographie. Cette collection est très riche mais aussi très fragile.
Et enfin le département immense et le plus intéressant – Peintures. La peinture du milieu du XIIIe au milieu du XIXe siècles est présentée ici. Elle est répartie en trois grands groupes : école française (la majorité), école italienne et espagnole et école de l’Europe du Nord (allemande, flamande et hollandaise). Il est impossible de décrire tous les tableaux célèbres parmi lesquels sont ceux de Géricault, de Ribera, Corot, Durer, Vermeer, Rubens, Watteau, Ingres et bien sûr la perle du Louvre La Joconde. Ce portrait a été probablement peint à Florence entre 1503 et 1506. Il s’agissait du portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand d’étoffes florentin, dont le nom féminisé lui a valu le surnom de Gioconda.
Au total j’ai passé cinq heures au Louvre, j’étais épuisée et je n’ai vu que les œuvres principales. Quand je suis partie il faisait déjà nuit mais la vue était fantastique : la pyramide du Louvre illuminée, l’arc du Carrousel en face et les ponts de la Seine – une promenade très romantique !
Dans la lumière du jour, le Louvre n’est pas moins magnifique, je l’ai apprécié pendant ma promenade vers l’arc du Carrousel. Le char en bronze sur l’arc a remplacé les chevaux de la cathédrale de Saint-Marco de Venise. Les chevaux ont été transportés à Paris par Napoléon qui n’arrêtait pas à parfaire les collections de sa capitale. À vrai dire ces chevaux ont été volés de Constantinople par les Italiens. Pour le moment les chevaux célèbres sont en Italie et notre arc à Paris est orné par les bas-reliefs en honneur des victoires de Napoléon.
Derrière l’arc, on voit le Jardin de Tuileries. C’est Cathérine Medici qui a fait créer ce jardin autour de son palais fait spécialement pour elle. Le palais a été achevé finalement vers la Commune qui l’a brûlé tout de suite. C’est dans ce palais qu’a été emprisonnée la famille de Louis XV. C’est un jardinier connu André Lenôtre qui a refait le jardin des Tuileries.
En traversant le jardin avec ses statues antiques, vous vous trouvez sur la place de la Concorde. Huit statues qui représentent les villes principales de la France sont là : Brest, Rouen, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes. Mais la place de la Concorde a la gloire sanglante. Ici ont été exécutés la famille royale et 1 300 prisonniers de la Conciergerie. Louis-Philippe qui ne voulait pas que les Parisiens avaient les associations avec le terreur a dressé au milieu l’obélisque du temple de Luxor qui a été offert par le vice-roi de l’Égypte.
Par la rue Royale, on peut avancer vers l’église Madeleine. Napoléon a construit cette église d’après le modèle du temple grec. Il avait l’idée de faire un monument très répandu à Athènes et rare à Paris. Il a réussi car on ne peut pas rencontrer une église pareille à Paris parmi les églises plutôt gotiques.
Malheureusement, je n’ai pas trouvé l’appartement de Marcel Proust que j’aime beaucoup et qui habitait ici dans son enfance.
Dans une autre église de ce quartier, l’église Saint-Roch, sont enterrés Corneille, Lenôtre et Diderot.
Encore deux monuments sont intéressants ici. Le premier est le Palais-Royal qui a été construit pour Richelieu et a changé beaucoup de propriétaires. Un autre – le théâtre de la Comédie-Française qui est étroitement lié avec le nom de Molière. Dans son foyer, on voit le buste de Voltaire et le fauteuil de Molière. Il a été transporté dans ce fauteuil de la scène du théâtre au Palais-Royal après être évanoui en jouant dans sa pièce Malade imaginaire.