Je vous salue, ma France
Premières amours, premiers émois...
Aimer, c’est grandir un peu !
Chez les petits…
Tout petits, nos enfants ont leurs préférences, des affinités qui se créent, parfois éphémères, parfois durables.
Nous sommes souvent attendris, parfois étonnés : si tôt ? Mais oui, souvenez-vous : à la « petite école », le petit garçon blond que vous regardiez de loin, en rêvant du jour (jamais arrivé !) où il vous prendrait par la main ! Quelquefois on n’aime pas vraiment, mais on s’y prépare : on imite, on expérimente. D’autres fois c’est très sérieux.
Toute une gamme
d’émotions !
Les amours de nos petits sont :
- sérieuses : et c’est le drame, quand l’autre déménage, change d’école ou d’amoureux. Ce sont des chagrins à prendre au sérieux, sans en rire : il peut y avoir de vraies blessures, qui mettront longtemps à se refermer, parce que ces amours sont aussi…
- instables : il faut savoir expliquer que les sentiments peuvent changer (rassurer : pas ceux de Papa ni de Maman !), qu’ils ne sont pas toujours réciproques – ne pas non plus les enfermer dans un petit couple parce qu’on les trouve « trop mignons ».
- parfois étonnantes, quand l’enfant élu est… du même sexe – les grandes « passions amicales » sont fréquentes à cet âge, et n’ont aucune valeur prédictive quant à la sexualité future !
- intenses, parfois très exclusives – quelquefois aussi multiples !
- égocentriques : à cet âge on n’est pas encore capable d’imaginer les sentiments de l’autre ; c’est d’abord une histoire entre soi et soi, à essayer de se repérer dans ce flot d’émotions.
- pudiques : attention à ne pas projeter sur eux nos désirs, nos curiosités ou nos nostalgies d’adultes ; leurs façons de vivre ces premiers émois sont bien différentes des nôtres.
… et chez les ados
Le premier flirt : comment réagir ?
Il rêvasse des heures, passe son temps au téléphone, elle fait disparaître son courrier, il s’absente pour des motifs étrangement vagues, elle a de brusques sautes d’humeur : pas de doute, votre adolescent(e) est amoureux(se) ! Que d’émotions en jeu ! En plus cela vous renvoie inévitablement à votre propre adolescence. Difficile alors de ne pas projeter, de ne pas imposer sa vision des choses.
Si tout va bien, que faire ?
Surtout rien … si votre ado n’en parle pas ! Ses premiers émois appartiennent à son jardin secret. Grandir, c’est aussi cela. Et évoluer en tant que parents, c’est respecter cette intimité. Ce qui n’empêche pas de « laisser la porte ouverte », en cas de gros chagrin, ou de soucis.
Trop jeune ?
Il n’est pas rare que les enfants aient un ou une « chéri(e) » dès la maternelle.
Que tolérer en tant que parent ? Ce qui n’entre pas en conflit avec vos propres valeurs : refuser le maquillage outrancier, les tenues provocantes, les gestes trop intimes : vous ne serez pas un tyran domestique, mais un adulte cohérent ! Autant que possible, dialoguez autour de ce que vous permettez et de ce que vous refusez.
Désespéré ?
Crises de larmes, violentes colères, propos suicidaires, les premiers chagrins d’amour sont souvent spectaculaires ! Ils entraînent aussi parfois un repli, une passivité, une tristesse qui inquiètent les parents. S’il ne faut pas dramatiser, il ne faut pas non plus prendre ces chagrins à la légère. Sans vous montrer inquisiteur, n’hésitez pas à proposer d’en parler, à écouter sans juger, à rassurer, à consoler. Le dialogue est trop difficile ?
Bien informé ?
Grossesse précoce, SIDA , MST... les sujets d’inquiétudes sont nombreux. Bien sûr, vous pouvez, et vous devez rappeler la nécessité de se protéger contre ces risques. Il est très important d’amorcer un dialogue sur ces sujets en amont.
Et l’amour ?
Les adolescents savent tout – ou croient tout savoir – sur la sexualité, mais si peu sur le comment, et encore moins sur le pourquoi « faire l’amour ».
Échanger en famille, très tôt, sur l’amour, sur les sentiments, sur le respect que l’on doit à son corps et à celui de l’autre, sur ce que peut être la sexualité : votre rôle est essentiel sur ce point. Transmettre ce qui peut se vivre dans l’amour, et par l’amour, c’est une des grandes joies du métier de parent !
(d’après
Lucile VAGNER-POLICE)