Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №4/2007

Arts et culture

La Mode : de l’époque baroque jusqu’à nos jours

À l’époque baroque

Alors que pendant la guerre de Trente Ans la mode était plutôt variée, la cour du Roi Soleil fut à l’origine d’une évolution importante.

Exemple de costume d’homme en XVIIIe siècleLa mode masculine avait alors un côté « féminin », les hommes portaient des « habits de femmes ». Au début de cette période, les vêtements incarnaient la facilité, la liberté et ils étaient marqués par une apparence pittoresque. Des règlements qui existaient depuis le XIIIe siècle déterminaient la mode : rédigés dans les communes par des magistrats et des seigneurs, ils avaient pour but de conserver les bonnes mœurs, aider la propre industrie, se protéger des influences étrangères et de luxe inutile, mais le but principal était de conserver les différences des classes.

Les femmes portaient des cols plus effilés, car le décolleté était élargi jusqu’aux épaules. Elles portaient le plus souvent des jupes en forme de cloches et des corselets avec un grand décolleté. Les manches arrivaient jusqu’aux coudes au maximum. À la maison chaque femme portait un manteau de maison. En France et en Angleterre, les femmes se protégeaient le visage avec un masque, et beaucoup plus tard avec un voile. Les femmes en Espagne, Allemagne, France et Angleterre ne montraient jamais leurs vrais cheveux. La minceur générale des femmes était soulignée par les corselets, qui étaient munis de ressorts d’acier d’une longueur d’un demi-mètre. À la fin du XVIIe siècle les premières « mouches » apparurent sur les visages des femmes.

Du XVIIIe au XXe siècle.
Costume au XVIIIe siècle

Exemple de costume de femme en XVIIIe siècleAu XVIIIe siècle, la mode avait une influence forte sur les Français. Colbert a bien expliqué cela quand il a dit « La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l’Espagne ». Au XVIIIe siècle, la mode en France réfléchissait les attitudes sociales et politiques, les arts, et bien sûr, la richesse et la classe sociale des gens. Le XVIIIe siècle a apporté un nouveau roi et un nouvel espoir à la France : Louis XV et une période de gaieté succédèrent au règne rigide de Louis XIV. C’était l’époque du Rococo. À l’avènement du roi, la lourdeur et les couleurs noires de la période précédente disparurent et furent remplacées par les pastels, la lumière, et une certaine liberté d’esprit. Les maîtresses du nouveau roi, les goûts féminins de ce dernier et son amour pour les divertissements, influencèrent la culture du temps.

Les arts, le théâtre, l’architecture et la mode s’en ressentirent. Avec ce jeune roi arriva également un sens de la liberté et une joie de vivre qui se reflétaient bien dans la mode de l’époque. À la cour, une certaine frivolité se développait. La politique et l’administration du pays étaient oubliées par les nobles et le roi. Les affaires du pays étaient abandonnées aux gens de la classe moyenne pendant que les nobles et la royauté poursuivaient les divertissements et le plaisir. L’éloignement du gouvernement, conjugué à un nouveau scepticisme, a écarté les styles de la mode traditionnelle masculine ; dans la transition du Baroque au Rococo, ce changement a amené les styles élégants, doux, et féminins. Les tissus doux et les motifs à fleurs ont gagné en popularité.

Les hommes

Gravure de mode en 1892

Partout à cette époque, les styles des vêtements sont devenus moins chargés tandis que les tissus devenaient plus précieux. Les silhouettes devenaient plus naturelles et moins volumineuses, et les couleurs commençaient à s’éclaircir vers le style Rococo. Les styles pour les deux sexes ont trouvé une conformité simple. Par exemple, l’article de première nécessité pour les hommes était le costume. Chaque homme avait un justaucorps, des culottes courtes, une longue veste, et parfois un jabot blanc. Les vestes étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s’évasaient du corps, laissant une place pour l’épée. Les hommes mettaient, sous les culottes serrées juste en haut des genoux, des bas de soie. Les chaussures plates et noires avec une boucle finissaient la tenue. Toutes les classes sociales ont mis ces costumes pendant le siècle entier sans beaucoup de changements.

Les « modernes incroyables », satire parue dans Les Caricatures Parisiennes en 1810Entre les classes économiques et sociales, le style des vêtements ne différait pas vraiment ; mais c’était par les tissus qu’elles étaient facilement distinguées. Les classes supérieures utilisaient les soies, les brocarts et le velours pour les costumes et les robes, pendant que la classe ouvrière utilisait la laine et le coton, qui étaient moins chers. Les vestes de la noblesse avaient les embellissements, des broderies et des douzaines de boutons qui étaient considérés comme des bijoux. Les hommes des classes supérieures mettaient aussi des postiches blancs poudrés avec des boucles de cheveux près du visage et une queue. La classe ouvrière portait les vestes très peu ornées et les cheveux longs en queue de cheval nouée sur la nuque.

Les femmes

Se faisant l’écho du gouvernement, les vêtements des femmes de cette époque adoptèrent une mode plus informelle. Les formes des robes devenaient plus naturelles. Comme pour les hommes, ce n’est pas par leur forme mais par leurs tissus que les vêtements des femmes riches différaient de ceux des femmes modestes.

Les dessous de 1905La mode des manches gigot (1895)Les manches redeviennent plus simples (1897)

Les ombrelles à la modePendant la plus grande partie du XVIIIe siècle, la mode pour les femmes fut aux robes flottantes. Elles avaient des jupes amplement drapées par-dessus des paniers. La silhouette des femmes qui les portaient semblait une grande cloche avec une très petite taille et de larges hanches. La plupart des robes étaient à taille basse, en pointe. Sous chaque robe les femmes mettaient un corset et des jupons. Les corsets étaient essentiels pour obtenir une petite taille et pour maintenir la forme des corsages, et les jupons aidaient à soutenir les paniers sous les jupes. Des plis Watteau couvraient les dos des manteaux et une traîne complétait ces robes élégantes. En 1740, la silhouette des robes a été transformée. Les paniers ont pris de l’ampleur autour des hanches, les jupes se mettant à ressembler à des boîtes. Juste avant que cet engouement ne disparaisse, l’ampleur de certaines de ces robes atteignait quatre mètres. Mais après cette brève période, les formes plus naturelles sont revenues.


Costumes de bain en 1898

Chapeau féminin de 1911Comme Louis XV, les femmes riches utilisaient les tissus de luxe pour leurs robes. Le satin, le taffetas, le velours, et les soies étaient populaires, et les robes étaient souvent couvertes de broderie fleurie, dans le style féminin du Rococo. Les bourgeoises utilisaient le coton et la laine et elles mettaient des jupons rigides au lieu de paniers. Le détail et les bijoux manquaient dans les robes de paysans, mais la forme fondamentale restait la même. Sans exception, tout le monde essaie d’être à la mode. Les gens riches, même les paysans, imitaient les styles du roi et de sa cour.

Les classes sociales ont certainement influencé la mode au XVIIIe siècle, mais la mode a également influencé les classes sociales.

La Révolution française

Avec les sans-culottes, le vêtement prend une signification politique. Rayures et pantalons pervertissent les codes vestimentaires de l’Ancien Régime. Du côté royaliste, Muscadins à la chute de Robespierre, Merveilleuses et Incroyables sous le Directoire, préfigurent le dandysme, voire les futures tribus urbaines.

XIXe-début XXe siècle

La nouvelle silhouette en S  (1901)Au XIXe siècle, Charles Frédéric Worth invente les mannequins vivants et, au début du XXe siècle, Jeanne Paquin les défilés de mode. Il existait une vingtaine de maisons de couture à Paris en 1900 (une centaine en 1946, 14 actuellement après les dernières fusions). Le grand couturier n’est plus un artisan au service de ses clients, il fait partie de leur monde, un monde plus mélangé qui se constitue sous le Second Empire et se cherche une âme en même temps qu’une légitimité.

Au début du XXe siècle, la confection (le futur prêt-à-porter) apparaît, en même temps que les grands magasins. Elle sait populariser la mode, utiliser des imitations bon marché des matières nobles.

La mode en 1900

La mode en 1900 ou mode de la Belle Époque se caractérise, dans la silhouette féminine, par un goût pour les lignes souples, les courbes, les volutes et les dentelles, dans l’esprit direct de l’art nouveau, tandis que la silhouette masculine reste très sobre, très sombre et mince, comme tout au long du XIXe siècle. Cette période de prospérité et de relative insouciance donne lieu à une mode qui oscille entre luxe abondant et désir de légèreté.

L’évolution de la silhouette masculine

Il y a eu très peu d’évolution tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans le très simple costume trois pièces (pantalon, veste et gilet) noir ou sombre porté aussi bien par les hommes les plus aisés que par la bourgeoisie plus modeste. Les différences, subtiles, se font sur les accessoires : qualité des tissus, montre à chaînette d’or, canne à pommeau sculpté, gants de chevreau, etc. font la panoplie de l’homme du monde ou du dandy.

De même, les tenues des ouvriers et des paysans restent très figées, comme tout au long du siècle précédent.

Les cheveux étaient généralement portés courts ; ni favoris ni cheveux mi-longs n’étaient plus en faveur. La moustache était très à la mode, et dans une moindre mesure, une petite barbichette pointue.

L’évolution de la silhouette féminine

De façon générale, la jupe a perdu de l’ampleur de façon assez régulière, des années 1870 à 1910, tandis que le haut du corps, après avoir commencé à s’élargir pour compenser (manches gigot des années 1895), s’est mis lui aussi à s’amincir.

Les dessous

Les dessous de la Belle Époque mettent à l’honneur la dentelle, les rubans, et représentent un peu l’âge d’or du frou-frou.

La femme revêt, dans l’ordre : une longue chemise (en coton, en batiste, etc.), par-dessus laquelle elle lace son corset (qui n’est jamais placé à même la peau, ce qui le salirait trop vite et obligerait à des lavages et un rachat trop fréquents). Puis elle met, souvent, un cache-corset brodé (qui tend à disparaître au début du XXe siècle cependant), des pantalons au bas de dentelles, une tournure (descendante de la crinoline), un ou des jupons et enfin sa robe.

Les accessoires de mode

Chapeaux : à l’époque, il était encore très mal vu de sortir tête nue ou en cheveux, chose que seules les femmes du peuple faisaient ; les femmes aisées et même les plus simples bourgeoises ne se montraient jamais dans la rue sans porter de chapeau, accessoire essentiel. La Belle Époque a donné lieu aux constructions chapelières les plus extraordinaires, chargées de plumes, de faux fruits et de fleurs, rappelant dans un autre genre les extravagantes constructions capillaires des femmes de la cour au milieu du XVIIIe siècle. De façon intéressante, c’est vers 1910, lorsque la silhouette générale se simplifie et s’amincit, que les chapeaux deviennent les plus larges et imposants.

La plupart des femmes portaient des gants de chevreau ou d’agneau, lavables ; il en existait aussi en daim, et pour le soir, en soie rebrodée. Tous étaient extrêmement étroits, moulant la main jusqu’au poignet, voire jusqu’à l’avant-bras.

Chaussures : la chaussure féminine la plus répandue est la bottine de cuir, fermées par de petits boutons.

Ombrelles : en dehors des plus utilitaires parapluies, les ombrelles destinées à protéger le teint du soleil étaient portées tout au long de l’année. Ajourées, couvertes de dentelles, au manche de bois ou d’ivoire sculpté, elles ajoutaient beaucoup à l’élégance et la délicatesse de l’ensemble.

Bijoux : l’art nouveau a produit des bijoux extraordinaires, superbes ; les artistes n’hésitaient pas à se faire designers à l’occasion, comme le célèbre Mucha, qui a créé de nombreux bijoux.

Les années 1950

Style de coiffure « à la Brigitte Bardot »Après la Seconde Guerre mondiale, la production est surtout marquée par l’émancipation du corps de la femme, préparée par Paul Poiret, puis Coco Chanel, l’invention des « jeunes » et l’industrialisation accrue. La démocratisation du vêtement va de pair avec une prolifération des mouvements de mode adolescents, inséparables des courants musicaux.

Grâce aux médias, vedettes, artistes et, finalement, top models, fournissent à la société des modèles de consommation. De plus, le rapport de la mode à la rue est devenue complexe. Qui imite qui ?
On peut, en effet, noter que le port de tel ou tel vêtement, de tel ou tel accessoire, devient souvent à la mode après qu’une personnalité (acteur, top-model, etc.) l’a porté. C’est ainsi que sont devenues à la mode de nombreuses façons de se vêtir. Par exemple :

Le port du T-shirt s’est rapidement développé après que les acteurs de cinéma John Wayne, Marlon Brando et James Dean en ont porté à la télévision. Le public fut tout d’abord choqué, pour finalement l’accepter avec le temps.

HippieLe port du bikini a pris un essor très important lorqu’en 1956, Brigitte Bardot le rendit populaire dans le film Et Dieu… créa la femme dans lequel elle le portait en toile vichy.

Le top à col roulé présentant un décolleté est devenu à la mode après que la princesse Stéphanie de Monaco s’est fait photographiée, ainsi vêtue.

Et aujourd’hui ?

La compétition dans les looks semble cependant s’être calmée au profit de l’éclectisme inspiré de la world music. On notera aussi le succès de la silhouette sportive à l’américaine : survêtement, T-shirt, casquette et chaussures souples. Enfin, dans les années 2000, l’aspect des vêtements tend à devenir moins important que la marque, expression du pouvoir d’achat du consommateur.

La mode contemporaine exprimerait à la fois une certaine attitude grégaire et le rejet de toute appartenance à une catégorie déterminée. L’adolescence est une classe qui n’en est pas une, une classe d’âge éphémère. L’élite des médias semble vivre dans un monde irréel, instable.

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