Arts et culture
Jean-Charles de Castelbajac : « Shakespeare et Snoopy, cela me correspond bien »
« Shakespeare et Snoopy, cela me correspond bien »
Jean-Charles de Castelbajac, est né le 28 novembre 1949 à Casablanca. En 1968, il crée sa première collection pour Ko & Co, l’entreprise familiale. Par la suite, il est proche d’artistes tels que Keith Haring, Robert Mapplethorpe ou Andy Warhol, et de figures du punk, comme Malcolm McLaren, les New York Dolls et les Sex Pistols. Il atteint une grande renommée et habille des vedettes telles qu’Isabelle Adjani, Farrah Fawcett ou Elton John. Il travaille notamment pour MaxMara, Le Coq Sportif, Les 3 Suisses, Ligne Roset, K-way, etc., et pour sa propre griffe.
Détournement de matières telles que les couvertures, les serpillières ou les bandes Velpeau, emploi des couleurs primaires, textes littéraires imprimés, collaboration avec des artistes pour des robes tableaux : Jean-Charles de Castelbajac défie la mode par son sportswear revisité dans un esprit d’élégance contemporaine.
Le créateur s’attache à proposer sa vision fondamentalement moderne de la femme, et du vêtement.
Des lignes de tapis, de luminaires, de porcelaine et de linge de maison représentent également le style Castelbajac.
En outre, Jean-Charles de Castelbajac affirme son talent de designer en appliquant son style à notre environnement quotidien, en réalisant par exemple les génériques de la chaîne Muzzik, ou en concevant l’identité visuelle de nombreux événements, comme lors des XXIIIes Journées Mondiales de la Jeunesse pendant lesquelles le couturier a d’ailleurs habillé le pape Jean-Paul II.
Aujourd’hui, Jean-Charles de Castelbajac a pour objectif de dessiner la garde-robe de la femme de son siècle.
– Pourquoi consacrer une si grande partie de vos créations au sport ?
– Je fais des articles de sport depuis toujours ! Je trouve qu’il n’y a pas de terrain plus révélateur de l’exaltation de la liberté et de la beauté que le sport. C’est cette même démarche qui a donné naissance à mes créations avec Farah Fawcett dans les années 70 : il s’agissait de donner naissance à des joggings ou des doudounes taille XXS pour exacerber la féminité. Ma prochaine collection sport sera dans le même esprit : très féminine et sexy. Sa fonction sera de séduire, car l’on peut séduire même par le sport.
– Vous avez travaillé sur des projets très différents, créant notamment la chasuble de Jean-Paul II aux JMJ de 1997. Comment choisissez-vous vos projets ?
– Le projet des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) est une rencontre entre le travail et la foi. À l’époque, je travaillais bénévolement avec un prêtre de la prison de Fresnes. Monseigneur Lustiger l’a su et cela s’est fait comme ça, à son initiative. C’était une vraie leçon de chose. Quand j’ai vu le pape dans sa chasuble, mais aussi un million de jeunes dans les tee-shirts que j’avais confectionnés, j’ai compris qu’il était possible de faire des modèles uniques et démocratiques à la fois, pour toutes les occasions.
– Vous en êtes à près de 40 ans de carrière. Laquelle de vos créations vous rend le plus fier ?
– Si on lie la création à un acte, je pense que la chasuble du pape est la plus grande expérience de ma vie. C’est une création qui m’échappe, un rêve absolu. En mode, il y a eu la robe au carré, faite avec Robert Malaval, appelée « Robe Fantôme ». Je retiens aussi mon premier pull Snoopy qui s’appelait « to be or not to be » : Shakespeare et Snoopy, cela me correspond bien. Il y a aussi le poncho deux places, qui était le premier vêtement pour deux et que j’ai repensé avec un zip, en cas de divorce.
– Aujourd’hui que vous reste-t-il à faire ?
– J’ai 56 ans et il me reste encore tout à faire !
(d’après http://www.linternaute.com)