Je vous salue, ma France
Pour les enfants, les lunettes se mettent à la mode
Pour attirer les jeunes clients,
les fabricants de lunettes multiplient les offres, et les marques rivalisent dans les modèles. Il est vrai que les produits dits « enfant-junior » représentent 20 % de la consommation en matière d’optique.
Longtemps associé à une image de sérieux, si ce n’est de « polar », le port de lunettes est désormais considéré au même titre que la coiffure, c’est-à-dire comme un élément de l’apparence. Les marques de sportswear ont contribué à cette évolution.
Ainsi l’enseigne GrandOptical mise sur la marque Oxbow, vectrice « de tendance et de fun ». Pour les enfants, elle évoque le monde de la glisse et du sport. Pour les parents, la marque donne l’assurance d’un produit de qualité.
« Il y a une similitude entre les secteurs du textile et celui de la lunette, c’est celui de l’âge de l’autodétermination de l’enfant », confirme Laurent Maucort, président de l’enseigne Krys. Dans les années 1960-1970, c’est vers 13-14 ans que l’enfant commençait à faire ses propres choix, il y a 15 ans, c’était vers 11 ans, lors de l’entrée en sixième. Aujourd’hui, dès l’âge de 8 ans les enfants décident de la paire de lunettes qu’ils porteront.
Une autre évolution est à noter : l’ensemble de la famille accompagne l’enfant chez l’opticien et doit adhérer au choix définitif. Il s’agit désormais d’une décision collégiale.
Un marché très segmenté
Le fabricant-distributeur Krys propose un forfait monture plus verres à partir de 60 euros. Il continue aussi de commercialiser son « pack junior », qui connaît un bon succès depuis plusieurs années. Celui-ci contient une paire de lunettes Kris et une seconde de « marque ». Les plus jeunes ont alors le choix entre Ddp et Adibou (120 euros) et les plus âgés entre Quiksilver ou Diesel (150 euros).
Une étude menée par l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (Asnav) montre que, dès la maternelle, un enfant sur trois présente un défaut de vision : myopie, hypermétropie, astigmatisme...
En réalité, le marché des lunettes pour les enfants est très segmenté. Chaque âge entraîne des spécificités. Pour les bébés, il faut des formes suffisamment hautes pour assurer un bon champ de vision aux enfants souvent obligés de lever la tête, des charnières ultraflexibles pour ne pas forcer sur les tempes ou encore un pont en matière souple spécialement dessiné pour s’adapter au petit nez des bébés. Les montures sont en plastique ou sans nickel, de manière à éviter toute allergie.
À partir de 6 ans, c’est le « royaume des marques » avec les héros de dessin animé. Quelques fans d’Harry Potter ou d’Où est Charlie arborent des lunettes rondes et à grosses montures noires comme leurs idoles.
(d’après Guillaume CLARET, Le Monde, octobre 2006)