Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2007

Les Routes de l’Histoire

Connaissez-vous Alfred Nobel ?

Alfred Bernhard Nobel était non seulement chimiste, inventeur de la dynamite. C’est aussi un homme dont le nom sera toujours vivant.
 

Jeunesse

Alfred Nobel est un descendant d’Olof Rudbeck, scientifique du XVIIe siècle et le troisième fils d’Emmanuel Nobel . Né à Stockholm, il déménage en 1842 pour Saint-Pétersbourg où son père, qui avait inventé le contreplaqué, monte une entreprise de mine marines. Mais après la faillite de l’entreprise familiale, Alfred part pour l’Amérique avec son père, où il se dédie entièrement à l’étude des explosifs et en particulier à l’utilisation et la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine (découverte en 1847 par Ascanio Sobrero). Plusieurs explosions ont lieu dans l’usine familiale d’Heleneborg, dont une particulièrement désastreuse qui tue, en 1864, Emil, le jeune frère d’Alfred, ainsi que plusieurs employés. En 1867, Nobel atteignit son but : il fabriqua ce que l’on appelle la dynamite.

Nobel en France

Alfred Nobel réside à Paris à partir de 1873 et, en 1881, il acquiert l’ancien château de Sevran en Seine-et-Oise (actuelle Seine-Saint-Denis). Dans son laboratoire français il invente un nouvel explosif de puissance très supérieure à la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 %) et de collodion (7 %), la « dynamite extra Nobel » (brevet de 1875) n’est autre que la dynamite gomme ou dynamite plastique, à ne pas confondre avec le plastic qui est un mélange d’hexogène et/ou de penthrite avec une huile et un plastifiant.

Mort

Après la mort de Nobel la nécrologie dans un journal disait : « Le marchand de la mort est mort. Le Dr. Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ». En 1890, Alfred Nobel quitte la France pour s’installer dans sa villa située au bord de la Méditerranée, à Sanremo en Italie. Le 27 novembre 1895, au club suédo-norvégien de Paris, Nobel met un point final à son testament en laissant l’intégralité de sa fortune pour la création du Prix Nobel.

Testament

À sa mort, Nobel a laissé 80 entreprises, réparties dans une vingtaine de pays. Son testament soulève beaucoup de problèmes. En effet, il ne lègue rien à ses héritiers directs mais il demande qu’avec les 32 millions de couronnes (4 223 500 USD) qu’il laisse en héritage, soit créée une institution qui se chargera de récompenser chaque année les personnes qui ont rendu à l’Humanité de grands services dans cinq domaines différents (paix, littérature, chimie, médecine et physique), en précisant que « la nationalité des savants primés ne doit pas jouer de rôle dans l’attribution du prix ». Les cinq premiers prix Nobel sont alors créés.

Voici la traduction française de son testament holographe, daté du 27 novembre 1895, rédigé en suédois dans sa résidence parisienne, et ouvert en janvier 1897 : « Tout le reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services. Ces revenus seront divisés en cinq parties égales. La première sera distribuée à l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante dans le domaine de la physique ; la seconde à l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante en chimie ; la troisième à l’auteur de la découverte la plus importante en physiologie ou en médecine; la quatrième à l’auteur de l’ouvrage littéraire le plus remarquable d’inspiration idéaliste; la cinquième à la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes. Les prix seront décernés : pour la physique et la chimie par l’Académie suédoise des Sciences, pour la physiologie ou la médecine par l’Institut Carolin de Stockholm, pour la littérature par l’Académie de Stockholm, et pour la défense de la paix par une commission de cinq membres élus par la “Storting” norvégienne. Je désire expressément que les prix soient décernés sans aucune considération de nationalité, de sorte qu’ils soient attribués aux plus dignes, scandinaves ou non. »

Pas de math ?

On s’est souvent étonné que les mathématiques ne soient pas également récompensées par un prix Nobel. Cette discipline est récompensée depuis 1936 par la prestigieuse Médaille Fields, et plus récemment (2003) par le prix Abel. Alfred Nobel n’a jamais expliqué ses motivations concernant l’absence des mathématiques. Cependant, on peut avancer trois raisons plausibles : le sujet ne l’intéressait pas, ou lui semblait inapproprié car trop théorique, et enfin le roi de Suède avait déjà fondé un prix à la demande du mathématicien suédois Gösta Mittag-Leffler.

(La publication est préparée par Olga CHTANEVA.)

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