Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №8/2007

Je vous salue, ma France

8 février 1962. Manifestation tragique

Janvier 1962. Le gouvernement français se dit de
plus en plus favorable à de nouvelles négociations avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).

Le 7 février 1962, les terroristes de l’OAS ont encore frappé. Plusieurs attentats ont visé les domiciles d’intellectuels favorables à la paix et à l’indépendance de l’Algérie, dix attentats sont commis, à Paris. Le 8 février, les partis de gauche et les syndicats appellent la population à manifester contre l’OAS et pour la paix en Algérie, ce qui pousse de Gaulle à déclarer : « Le peuple n’a pas à se préoccuper du problème de l’OAS ; c’est aux forces de l’ordre d’agir ». Malgré l’interdiction de toute manifestation, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent dans le secteur place de la Bastille-place de la République et forment plusieurs cortèges. Les organisateurs souhaitent un rassemblement pacifique ; un communiqué radio précise que « les manifestants sont invités à observer le plus grand calme ».

Cependant, à l’heure du rassemblement, les manifestants se heurtent aux forces de l’ordre. Des gendarmes et des policiers sont organisés en cinq divisions entourant le quartier de la Bastille. La tension monte. La police matraque des manifestants, des passants, des hommes, des femmes et des personnes âgées, jusque dans les cafés et les stations de métro. L’acharnement est tellement aveugle que même des policiers en civil seront blessés.

Mais c’est dans la rue de Charonne que la répression est la plus violente. Sur l’ordre du préfet de Paris, il faut « disperser énergiquement » les manifestants. Les policiers chargent avec une telle brutalité, qu’un mouvement de panique s’empare des manifestants, qui tentent de fuir vers la station de métro la plus proche. Portés par la foule, ils s’engouffrent dans la bouche de métro « Charonne », s’entassent les uns sur les autres et … se trouvent pris au piège : la station est fermée. Alors ils sont écrasés contre les grilles ou grièvement blessés.

Au lendemain du drame, la presse, de façon unanime, condamne définitivement la responsabilité des forces de l’ordre : 9 morts étouffés, 150 blessés…

Le 13 février, Paris enterre ses morts. Des centaines de milliers de Parisiens accompagneront les cercueils des victimes au cimetière du Père-Lachaise.

Quant au préfet de police directement responsable de ce sanglant épilogue d’une manifestation pacifique, son nom sera évoqué de nouveau quelques décennies plus tard à propos de son rôle pendant l’Occupation et la déportation des Juifs. Il s’appelle Maurice Papon.

18 mars 1962. Les accords d’Evian

Néanmoins, des négociations qui commencent en mai 1961 entre le FLN et la France, aboutissent aux accords d’Evian, signés le 18 mars 1962, qui mettent un terme à la guerre d’Algérie. Pour faciliter le début des négociations, de Gaulle proclame un cessez-le-feu unilatéral, fait libérer 6 000 prisonniers FLN et améliore les conditions de détention du leader algérien Ben Bella. Ces accords, signés le 18 mars 1962, annoncent la fin de 132 années de présence française en Algérie.

L’indépendance de l’Algérie est proclamée le 3 juillet 1962. L’Algérie cherche avec difficulté sa voie vers la démocratie. Le premier coup d’État écarte le président Ben Bella. Son successeur, le président Boumediene, opte pour le socialisme.


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