Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №8/2007

Je vous salue, ma France

Une politique de prestige

Le général de Gaulle est attaché à l’image d’une France forte et indépendante, qui a « des amis et des alliés, mais pas de protecteur ». Il souhaite un multipluralisme dans lequel la France pourrait jouer un rôle important. Au cours d’une conférence de presse, le 21 février 1966, de Gaulle annonce que toutes les bases de l’OTAN, en France devront être évacuées avant le 11 avril 1969. Ensuite, le 7 mars, il déclare que la France se retire de l’OTAN, mais qu’elle reste membre du Conseil de l’Alliance atlantique. Le haut commandement interallié, installé près de Paris, est alors transféré à Bruxelles, le collège de défense de l’OTAN, en Italie, les bases aériennes en Angleterre.
D’autre part la France poursuit sa modernisation et connaît une réelle prospérité économique, elle s’affirme alors comme l’un des plus riches pays du monde.

1966. Charles de Gaulle visite l’Union Soviétique

« Le général de Gaulle avait noté à plusieurs reprises la signification des relations entre l’Union soviétique et la France pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité en Europe, soulignant que la nécessité d’une coopération étroite entre l’URSS et la France devient évidente à chaque nouveau tournant de l’histoire... »

Pravda, 19 juin, 1966

Vive la Russie !

Moscou, 20 juin 1966
« À Vnoukovo, grand soleil et uniformes de détachements de la garde, de l’Armée de l’Air, de la Marine, 800 représentants de la ville de Moscou, porteurs de fleurs et de petits drapeaux en papier français et soviétiques sont prêts à serrer les mains du Général.

Voici la Caravelle escortée de sept avions militaires. La musique militaire joue les hymnes, des flammes jaillissent pour chacun des vingt et un coup de canons réglés depuis la première note de La Marseillaise jusqu’à la dernière de l’hymne soviétique. Salut de de Gaulle aux soldats, des gaillards de deux mètres de haut qui manœuvrent comme impeccable mécanique. Départ en trombe pour le Kremlin. Aux premiers grands immeubles de la périphérie moscovite, les groupes multicolores de spectateurs... Des femmes avec des bouquets de fleurs champêtres... Applaudissements... Vague de drapeaux... »

(André PIERRARD, France-URSS magazine, août 1966)

« Combien il est émouvant pour moi de retrouver prospère, puissante, remplie d’ardeur pacifique, cette Russie, cette grande Russie que j’avais vue pendant le drame de la guerre tendue dans l’effort guerrier qui allait assurer sa victoire et, pour une large part, celle de la France et de nos alliés.

Pour nos deux pays, c’est l’occasion par excellence non seulement de resserrer leurs rapports dans les domaines économiques, culturels et scientifiques, mais aussi d’échanger leurs vues et de concerter leurs actions, en vue d’aider à la sécurité de notre continent, ainsi qu’à l’équilibre, au progrès et la paix du monde tout entier. »

(Charles de Gaulle, Aéroport de Vnoukovo, le 20 juin 1966)

L’intervention de Charles de Gaulle à la radio et à la télévision de Moscou,
le 30 juin 1966

(extrait)

La visite que j’achève de faire dans votre pays est une visite que la France de toujours rend à la Russie de toujours. Depuis les temps très lointains où sont nées nos deux nations, elles n’ont jamais cessé d’éprouver l’une pour l’autre un intérêt et un attrait tout à fait particulier. En France, les Russes sont toujours très populaires. Aussi, en venant vous voir, m’a-t-il semblé que ma démarche et votre réception étaient inspirées par une considération et une cordialité réciproques que n’ont brisées au long des siècles ni certains combats d’autrefois, ni des différences de régimes, ni des oppositions quelquefois suscitées par des divisions dans le monde. Au contraire !

L’estime que nous nous portons a grandi à mesure des expériences vécues et des épreuves traversées. Voilà pourquoi, en passant à Moscou, à Novossibirsk, à Leningrad, à Kiev, à Volgograd, en survolant vos plaines, vos fleuves, vos forêts, vos montagnes, en voyant autour de moi vos hommes, vos femmes, vos enfants je me suis senti rempli d’une émotion qui me venait du fond de l’histoire. Car me voici devant vous tous pour saluer le peuple russe au nom du peuple français...

Au total, votre sort et le nôtre sont semblables et conjugués : Soviétiques et Français, nous pouvons nous donner la main. Cela veut dire que dans le monde et à l’époque où nous vivons, nos deux peuples ont à faire ensemble beaucoup de choses de premier rang...

Le grand voyage

« Grand voyage, grand spectacle, grand événement politique... Nombre de commentateurs s’accordent à qualifier ainsi la visite que vient de rendre le Président de la République Française à l’Union Soviétique. J’étais dans la caravane des reporters, qui précédaient le général de Gaulle à chaque étape pour ensuite mieux le cerner, le traquer, et, comme pour radiographier les hommes, les propos et les choses mêlés à cet extraordinaire tour d’URSS. Mon journal de bord est donc tout autant celui des manifestations officielles et populaires que celui des réactions journalistiques – entraîné aux voyages d’amitié en URSS – je n’avais jamais vu vivre ce genre d’expérience. Les commentaires, les réflexions approfondies pourront venir plus tard, d’autant plus que l’on sait maintenant que les relations franco-soviétiques sont promises à une accélération puissante... »

(André PIERRARD, France-URSS magazine, août 1966)

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