Je vous salue, ma France
Du cabaret à l’Olympia
Les années passent et le rock se diversifie, à la
française avec Claude François, Jacques Dutronc, France Gall, Joe Dassin, Françoise Hardy, Nino Ferrer, Michel Polnareff. Il devient bientôt plus recherché, plus inventif, surtout en ce qui concerne les textes.
En 1964, débarque de Liverpool un groupe de quatre garçons aux cheveux courts. Ils se nomment les Beatles et chantent « Love, love, love ». Les Stones ont leurs premiers triomphes parisiens. Ce sont les « gentils » : aucune chaise n’est cassée pendant le spectacle à Olympia. Mais il y aura bientôt et les « méchants » (dont les fans de Gilbert Bécaud) : on comptera plus de 300 sièges cassées.
Les chanteurs connus restent dans le circuit classique : tour de chant1 , récital, cabaret, selon le style du chanteur. Ces années-là, beaucoup chantent pour la première fois. Peu à peu, les cabarets et les music-halls éteignent leurs lumières au profit des salles immenses comme celle du Palais des sports. Seuls Bobino et l’Olympia résistent. C’est justement sur la scène de l’Olympia que les petits dieux du yéyé voient le jour. L’Olympia devient leur Olympe.2 Cette salle mythique du boulevard des Capucines, dirigée par un personnage mythique, Bruno Coquatrix, devient une étape obligée de toute belle carrière de chanteur. Aucun théâtre n’a accueilli tant d’ascensions vers la gloire, d’apothéoses ou de nouveaux départs. Quand le chanteur est très apprécié, on casse beaucoup de fauteuils pour manifester son plaisir et son approbation. C’est un rite. Mais Bruno Coquatrix, le directeur de l’Olympia n’a même pas l’idée de renoncer au public yé-yé sous prétexte qu’il casse les fauteuils. Une salle pleine à craquer de spectateurs payants, vaut bien quelques sacrifices mobiliers.
1 Suite de chansons interprétées par un chanteur.
2 Mythol. Montagne sainte, l’Olympe abrite sur sa cime la plus haute le palais du Dieu Zeus où se réunissent les divinités pour faire la fête.