Mon amie la langue française
Victoria NIKOLAEVA
N’agissez jamais sur un coup de tête !
Test écrit
Suite (Voir le N° 5/2007 )
Le mois de juillet est arrivé et avec lui les nouvelles épreuves pour les élèves de onzième qui viennent de passer leurs examens de fin d’études secondaires et entrent dans la vie adulte. C’est une période difficile pour les jeunes ainsi que pour leurs parents.
Notre Université ouvre ses portes à tous ceux qui veulent devenir professeurs du secondaire et du supérieur. Le premier examen d’entrée commence le 15 juillet.
À la faculté romano-germanique de l’Université pédagogique de la ville de Moscou le premier examen, c’est, bien évidemment, le français.
Nous avons déjà présenté le contenu de l’examen écrit dans le N°5 de La Langue française, et aujourd’hui, c’est le tour de la partie orale de l’examen.
Les candidats se présentent à la partie orale de l’examen d’entrée à l’Université pédagogique de la ville de Moscou après avoir réussi leur test de grammaire.
Composition de la partie orale
L’examen oral se compose de deux parties :
· la lecture et la compréhension d’un texte littéraire ;
· la présentation en français d’un sujet de conversation.
Travail avec le texte
Le travail avec le texte est habituel à tous les candidats. Vous le faites toujours en classe de langue. Il s’agit de lire un extrait d’un texte littéraire des auteurs des XIXe-XXe siècles, long d’une page et demie, de traduire en russe un passage indiqué et de parler du contenu du texte. Le jury demande également de lire à haute voix le passage indiqué afin de contrôler la prononciation et la fluidité de la lecture.
Recommandations pratiques
Préparez la bonne lecture phonétique du passage indiqué, car le jury prête une grande attention à l’exactitude de la prononciation.
Lorsque vous faites la traduction du texte, n’oubliez pas que parfois la traduction mot à mot nuit considérablement à la compréhension. Essayez toujours de le traduire en vous référant aux normes grammaticales de la langue russe.
Pour raconter le contenu du texte, ne l’apprenez pas par cœur. Utilisez votre vocabulaire personnel pour transmettre les idées-clefs.
Présentation d’un sujet de conversation
Ce travail est aussi familier à tous ceux qui ont appris le français à l’école. Il est question de discuter avec l’examinateur d’un des sujets qui font partie du programme scolaire.
Recommandations pratiques
En présentant le sujet, essayez de ne pas réciter tout ce que vous avez appris à l’école littéralement ! Il est nécessaire que vous y mettiez du vôtre, c’est-à-dire, parlez aussi de votre attitude personnelle envers le thème de votre intervention.
Veillez à la clarté et à l’intelligibilité de la prononciation ! C’est un des points les plus importants de la réussite.
Les membres du jury vont vous entraîner dans une discussion libre. Soyez prêts aux questions de toutes sortes !
Échantillon d’un extrait de texte
Rencontre inattendue
L’action du roman se passe pendant la guerre 39-45. Léa habite chez ses tantes à Paris qui est occupé par les Allemands. Elle aide les résistants.
Léa avait l’impression d’être prisonnière de la ville surchauffée par l’été. François Tavernier avait dû de nouveau quitter Paris. Elle supportait de plus en plus mal ses absences.
Deux ou trois fois par semaine avec ou sans Camille, elle portait des tracts, des journaux clandestins ou des faux papiers aux adresses indiquées par des messages qui étaient rarement les mêmes. Pour échapper à d’éventuelles filatures, elle n’eut bientôt pas sa pareille pour se fondre dans la cohue d’un grand magasin, se perdre dans la foule du métro, l’utilisant au mieux, prenant ou le premier ou le dernier wagon pour d’un regard voir dans l’enfilade si on ne la suivait pas et, dans le doute, sauter du wagon au dernier moment. Elle préférait cependant circuler à bicyclette.
* Un jour, à la station Opéra, elle fut bousculée par un garçon, sur lequel les portes du wagon se refermèrent immédiatement. De l’autre côté de la vitre, deux hommes couraient en montrant le poing. Le métro prenant de la vitesse, ils disparurent aux yeux des voyageurs. Dans le compartiment, chacun faisait comme si de rien n’était. Léa regarda le garçon et dut faire appel à toute son énergie pour ne pas crier. Contre elle, pâle, essoufflé, sentant la sueur et la peur, Pierrot, son cousin Pierrot, tremblait. Déjà la rame ralentissait et allait entrer dans la station Chaussée-d’Antin. C’était là qu’il fallait descendre. Quand le métro s’arrêta, elle saisit la main de son cousin et l’entraîna. Surpris, il la reconnut.
– Toi !
– Ne cours pas, donne-moi le bras, nous allons aller aux Galeries Lafayette. Ils te suivent depuis combien de temps ?
– Je n’en sais rien. Ils ont déjà essayé de m’avoir au Châtelet.
– Tu leur as échappé deux fois !... Pour quelqu’un qui ne connaît pas le métro, ce n’est pas mal. Depuis quand es-tu à Paris ? *
– Depuis hier soir, j’essayais d’aller chez tes tantes.
– Je croyais que tu étais dans un collège de jésuites.
– J’y étais, mais je m’en suis échappé. Je ne veux pas attendre la fin de la guerre sans rien faire...
– Attention, ne parle pas si fort ! Ton père va être fou de rage.
– J’ m’en fous. Lui et mon frère me dégoûtent.
– Que comptes-tu faire ?
– Je n’en sais rien. Comme le collège était près de Paris, j’ai pensé à toi. Les allusions de mon père m’ont fait comprendre que tu avais des relations dans la Résistance...
– C’est beaucoup dire. Qu’est-ce que je vais faire de toi ?... J’ai une idée.
Tout en marchant, ils étaient sortis des Galeries Lafayette et se dirigeaient vers la station du métro Havre-Caumartin. Il y faisait une chaleur épouvantable et c’est avec soulagement qu’ils sortirent à l’Étoile et descendirent les Champs-Élysées à pied.
Tout se passa bien, Camille réussit à avoir des faux papiers au nom de Philippe Dorieux, étudiant, originaire de Libourne. Il devait aller jusqu’à Poitiers : là, il serait pris en charge par un réseau de la région. Le rendez-vous était fixé devant le porche de Notre-Dame-la-Grande, le jour du marché, et le mot de passe était : « Connaissez-vous l’église Sainte-Radegonde ? » auquel Pierrot devait répondre : « Non, mais je connais Saint-Hilaire. »
(d’après Régine DEFORGES, 101, avenue Henri-Martin)
VOCABULAIRE
tract (m) – листовка
clandestin, -e adj – тайный,
-ая, подпольный, -ая
filature (f) – слежка
rame (f) – поезд метро
jésuite (m) – иезуит
allusion (f) – намек
réseau (m) – зд. подпольная организация
Et à la fin nous vous présentons la liste (non exhaustive, bien sûr !) des sujets de conversation que vous pouvez avoir lors de l’examen oral et que vous devez développer.
1. Moscou est ma ville natale. J’aime ses rues, son architecture, ses monuments.
2. Paris est la capitale de la France, la ville aimée des artistes et des gens célèbres.
3. Que savez-vous des institutions politiques de la France ?
4. La peinture française est célèbre dans le monde entier. Quelles écoles de peinture connaissez-vous ?
5. Comparez la peinture russe et la peinture française. Parlez des musées d’art de Moscou et de Paris.
6. Connaissez-vous les Français célèbres ? Parlez de la vie et de l’œuvre d’un d’eux.
7. La lecture est mon passe-temps préféré. J’aime surtout la littérature française.
8. Qu’est-ce que vous pensez de la chanson française ? Quels chanteurs aimez-vous ?
9. Connaissez-vous l’histoire de France? Présentez un des épisodes du passé de la France ?
10. Présentez la presse et France et en Russie.
11. Présentez la vie culturelle en France.
12. Le système éducatif en France, est-il différent du nôtre ?
13. J’aime le français et je voudrais l’enseigner.
14. Qu’est-ce que le sport pour vous ? Faites-vous du sport ?
15. Quel est votre passe-temps préféré ?
16. Aimez-vous regarder la télévision ?
17. Aimez-vous voyager ? Parlez du voyage que vous avez fait récemment.
18. J’aime les spectacles. Je vais souvent au théâtre.
19. Aimez-vous le cinéma ? Quels genres de films préférez-vous ?
20. La protection de la nature est un problème de première importance.
21. Quelles sont vos relations avec vos parents ?
22. De quoi dépend la santé des gens ?
23. Comment organiser ses vacances ?
24. Parlez des problèmes qui existent dans la société moderne.
25. La vie des jeunes n’est pas facile. Expliquez ce point de vue.
Espérons que tout cela vous aidera à bien tester votre niveau de français et à mieux vous préparer aux concours d’entrée ! Bonne chance et bonne continuation dans l’apprentissage du français !