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Noël et le Nouvel An :
Quelles en sont les racines ?
De nos jours, les gens célèbrent beaucoup de fêtes, qu’elles soient religieuses ou païennes, catholiques, orthodoxes ou orientales. On ne fait généralement pas de différence entre les mœurs ou les coutumes de certaines festivités. On se régale au Jour de l’An aussi bien qu’ à Noël, soit au style moderne soit au style ancien. Tout ce mélange vous incite-t-il à chercher la source de quelques-unes de ces fêtes ? Bien sûr, c’est bien de se réjouir, mais essayons d’aller au fond des choses.
Le Nouvel An
La date du Nouvel An et les coutumes observées à ce moment de l’année varient d’un pays à l’autre. Au sujet de l’origine de cette fête, The World Book Encyclopedia dit : « En 46 avant notre ère, l’empereur romain Jules César décida que le 1er janvier serait le Jour de l’An. Les Romains dédiaient ce jour à Janus, le dieu des portes et des commencements. Le mois de janvier doit son nom à Janus ; celui-ci avait deux faces, l’une tournée vers l’avant, l’autre vers l’arrière. »
La fête du Jour de l’An est issue de diverses fêtes païennes de la Rome antique. Le nom du mois dérive du nom du dieu Janus qui était représenté avec deux têtes, l’une regardant vers l’avant, l’autre vers l’arrière, ce qui signifiait qu’il voyait en même temps le passé et le présent, c’était le dieu des entrées et des sorties. On prétendait à l’époque que celui qui saluait l’arrivée du premier janvier en s’amusant, en riant et en faisant bonne chère passerait une année heureuse et prospère. C’est exactement la même superstition que reprennent à leur compte beaucoup de gens en célébrant la nouvelle année. Lors de certaines fêtes païennes, on allait jusqu’à offrir des sacrifices humains à une idole. Certaines de ces fêtes s’accompagnaient d’orgies sexuelles, d’adultère et de fornication. Lors des fêtes de Janus, on mangeait et on buvait sans retenue, on se soûlait et on s’adonnait à toutes sortes d’actes impurs. Voyons quelques références.
Le Dictionnaire encyclopédique Hachette dit : « 1 nm Noël (Avec une majuscule) – fête de la Nativité de Jésus-Christ, célébrée le 25 décembre ; 2 Chant religieux ou profane pour le temps de Noël ; loc. La Noël : la période de Noël, la fête de Noël. Père Noël : personnage imaginaire à la barbe blanche et au manteau rouge, apportant dans sa hotte, pendant la nuit de Noël, des jouets pour les enfants. »
Qu’est-ce qu’on attribue à la fête de Noël ? Selon Le Petit Robert, on peut parler des attributs suivants :
– les Messes de Noël (messe de minuit) ;
– la crèche de Noël (la crèche où Jésus fut placé à sa naissance, dans l’étable de Bethléem, selon la tradition de Noël. Plus tard, ce fut la Représentation de l’étable de Bethléhem et de la Nativité, dont les personnages sont l’âne et le bœuf ;
– le Sapin, l’arbre de Noël ;
– le Réveillon de Noël – repas de fête pris tard dans la nuit à l’occasion de Noël, et (depuis 1900) la nuit de la nouvelle année ;
– Cadeaux de Noël – les cadeaux que le Père Noël dépose dans les souliers des enfants après être descendu par la cheminée au cours de la nuit de Noël ;
– Bûche de Noël – grosse bûche que l’on faisait brûler à la veillée de Noël, et plus tard, la pâtisserie en forme de bûche servie traditionnellement aux fêtes de fin d’année (bûche glacée, aux marrons).
– le congé de Noël. On dit : « Pour Noël, à Noël elle est partie faire du ski ».
– Dès le début du XVIe siècle, se sont les chansons populaire dont le thème est Noël ;
– le noël, le petit noël (fam.), c’est le cadeau offert à l’occasion de Noël : Donner aux enfants leurs petits noëls ;
– Boule de Noël – décoration, ainsi que guirlandes et jouets.
Malgré le déclin de l’Empire romain vers le IVe siècle, Rome forçait lentement mais sûrement la civilisation occidentale d’abord, puis le monde entier, à accepter ses traditions et sa volonté relatives à cette date. Le choix du 1er janvier comme début de la nouvelle année marqua le triomphe d’une tradition de réceptions, de festins, de festivités de mariage, d’échanges de cadeaux et de vœux. Cette coutume romaine qui faisait du 25 décembre un jour de fête n’a prévalu qu’à partir du IVe siècle ce qui rendait désormais possible de christianiser la fête très populaire du Soleil invaincu.
Noël et ses origines
Noël a pris naissance dans l’hémisphère nord. Quand les païens d’Europe se sont convertis au christianisme, on tenta de faire entrer dans cette nouvelle religion certaines de leurs idées et de leurs coutumes populaires. Le 25 décembre, c’était la date vers laquelle les jours commencent à rallonger, et les Romains qui adoraient le soleil célébraient la naissance du soleil invaincu (natalis solis invicti). Au IVe siècle, cette fête avait été modifiée pour devenir celle de la naissance du Fils de Dieu. Par la suite, le sapin qu’utilisaient les païens des tribus germaniques pour célébrer le solstice d’hiver est devenu « l’arbre de Noël ». Peu à peu, les idées et les coutumes païennes se sont intégrées dans celles des chrétiens.
La fête solsticiale autrefois la plus répandue était celle des Romains. Il s’agissait des Saturnales, que l’on célébrait pendant une semaine, du 17 au 24 décembre, en l’honneur de Saturne, le dieu de l’agriculture. Les mithraïstes fêtaient la naissance de Mithra au moment du solstice d’hiver et ils avaient choisi le 25 décembre, de façon que les fameuses Saturnales romaines s’achèvent pour eux avec le jour du Soleil. Peu après l’an 300, le christianisme a remporté sa victoire finale sur le mithraïsme et a parvenu à s’approprier les Saturnales. On a donc décréte que le 25 décembre était le jour de la naissance de Jésus, et la grande fête est désormais devenue chrétienne. Mais il n’y a absolument rien dans la Bible qui établisse que le 25 décembre est le jour de la Nativité. Mieux encore, on ignore la date de la naissance du Christ. Les Évangiles n’en révèlent ni le jour ni le mois. Le seul point sur lequel tous les historiens semblent s’être mis d’accord c’est qu’elle n’a pas eu lieu le 25 décembre !
Toutes les encyclopédies et les ouvrages de référence courants reconnaissent que le jour de la naissance de Jésus est inconnu et que les Églises ont emprunté la date du 25 décembre aux Romains, de même que les coutumes et les festivités qui s’y rattachent. Le calendrier religieux conserve de nombreux vestiges de fêtes préchrétiennes, en particulier la Noël, qui associe des éléments de la fête des Saturnales et d’autres de l’anniversaire de Mithra. L’Encyclopédie britannique mentionne : « On reconnaît généralement que ce jour [le 25 décembre] a été choisi pour coïncider avec les fêtes païennes qui se tenaient aux alentours du solstice d’hiver quand les jours commencent à s’allonger, pour célébrer la ‘renaissance du soleil ». Ce jour-là (le 25 décembre), quand le soleil commence à revenir dans l’hémisphère nord, les adeptes du culte païen de Mithra célébraient le jour de la naissance du soleil invincible. Selon des encyclopédies, les Saturnales étaient une fête romaine en l’honneur de Saturne, dieu de l’agriculture. Elles duraient sept jours, allant du 17 au 24 décembre. Cette fête était marquée par des banquets bruyants, des beuveries, des divertissements, des danses, des échanges de cadeaux et la décoration des maisons avec des plantes à feuilles persistantes. Le 25 décembre, jour anniversaire de Mithra, le dieu-soleil, à l’origine le dieu babylonien de la lumière, marquait l’apogée de cette fête d’une semaine.
Dans un effort pour convertir les païens et regagner ceux qui étaient retournés à ces pratiques du monde, l’Église catholique, au milieu du IVe siècle, « christianisa » l’anniversaire de Mithra, en adopta les dates et les coutumes, puis décida que ce jour-là on célébrerait la naissance de Jésus-Christ. La Noël vit ainsi le jour.
Le houx et le gui
Longtemps avant l’ère chrétienne, dans beaucoup de pays d’Europe, on se servait d’une grande variété d’arbres à feuilles persistantes pour des cérémonies païennes destinées à assurer le retour du printemps.
Les Teutons et les Celtes de l’Allemagne médiévales considéraient le houx comme un symbole de la vie éternelle parce qu’il reste vert toute l’année. En Angleterre, c’était le gui qui était considéré comme sacré chez les druides qui lui attribuaient un pouvoir magique sur les démons, les sorciers, les maladies, la stérilité, Il en était de même pour la Scandinavie.
Bon nombre de légendes ont apparu pour associer ces plantes à Jésus. Tout nous démontre qu’à l’origine de la tradition de Noël se trouvent des rites païens, des superstitions et des légendes. On dit : « Au gui l’an neuf ! »
Certaines autorités attribuent l’origine de l’arbre de Noël au roi Boniface, qui avaient convaincu les Germains du VIIe siècle d’abandonner le culte des chênes sacrés. Il y en a d’autres qui croient que l’arbre de Noël vient de l’arbre du paradis, populaire dans l’Allemagne médiévale. Cet arbre était la pièce centrale du spectacle du paradis en l’honneur des « saints » Adam et Ève dont la fête était le 25 décembre. Cet arbre était décoré de pommes et d’hosties.
Mais à vrai dire, la première référence à l’arbre de Noël tel que nous le connaissons vient de Strasbourg, en 1531. Des immigrants allemands ont importé cette coutume en Amérique du Nord où elle a été mise en vogue. Le premier sapin de Noël décoré à la lumière électrique est apparue en 1882 à New York dans la maison d’un associé de Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique.
Quand le Christ est-il né ?…
La fête de Noël repose, au fait, sur un mensonge, car elle est censée commémorer la naissance de Jésus, ce qui est impossible puisque la Bible ne précise pas sa date de naissance. En réalité, Noël coïncide avec la « naissance » du soleil, rite associé au culte du soleil.
Malgré les efforts d’innombrables historiens on n’a encore jamais démontré quel jour Christ est né. La Bible mentionne seulement la date de sa mort. C’est le seul événement que Jésus a ordonné à ses disciples, les vrais chrétiens, de commémorer. Il n’y a aucune preuve historique que le jour de la naissance de Jésus ait été célébré durant la période apostolique ou les années qui l’ont suivie.
Mais quelle est donc la date exacte de la naissance de Jésus ? Jésus est mort le jour de la Pâque de l’an 33, c’est-à-dire vers le 1er avril. Puisqu’il avait environ 30 ans lorsqu’il avait commencé son œuvre, et que son ministère avait duré 3 ans et demi, il devait avoir à peu près 33 ans et demi à la Pâque (vers le 1er avril) de l’an 33. Cela veut dire qu’il aurait eu 34 ans six mois plus tard, aux environs du 1er octobre. Si nous remontons dans le temps à partir de cette dernière date, nous en concluons que Jésus était né non pas le 25 décembre, mais vers le 1er octobre de l’an 2 avant notre ère (l’année n’existait pas).
Cela peut sembler étrange pour une personne habituée aux cérémonies traditionnelles, mais les événements qui avaient accompagné la naissance de Jésus à Bethléhem n’ont pas pu avoir lieu en hiver. En Palestine, la saison pluvieuse et froide commence à la fin d’octobre et dure plusieurs mois. En décembre, à Bethléhem, ainsi qu’à Jérusalem, la ville voisine, les gelées nocturnes sont fréquentes et il fait vraiment froid. Dans la Bible il est dit qu’on se rechauffait au neuvième mois (le mois qui correspond à novembre-décembre), et le feu d’un brasero brûlait devant le roi. Le roi avait donc besoin d’un feu pour se chauffer. Nous lisons encore que le peuple en plein air frissonnait, à Jérusalem, en hivers à cause des averses. Le mois suivant, (décembre-janvier), on connaissait les températures les plus basses de l’année et les hauteurs se recouvraient parfois de neige.
César Auguste avait ordonné un enregistrement de la population qui coïncidait avec l’époque de la naissance de Jésus. C’était indispensable pour l’empereur romain afin de collecter les impots. Alors, chaque homme devait se rendre dans sa ville natale pour s’enregistrer, lui et sa famille. Mais l’empereur romain aurait-il risqué de provoquer inutilement ses sujets juifs, qui d’habitude étaient si prompts à se rebeller, et de leur ordonner d’aller se faire enregistrer dans leur ville natale par le temps froid, pluvieux et hivernal de décembre, à une période où il était particulièrement malaisé de voyager ? Cela aurait été très dangereux.
Pourquoi les parents de Jésus se sont-ils trouvé à Bethléhem ? Ils ont dû endurer un assez long voyage, son père et Marie, enceinte, et de se rendre dans la ville natale de Joseph.
Il y a encore une raison importante pour situer la date de naissance de Jésus. La nuit où Jésus est né, les bergers gardaient leurs troupeaux « en plein air ». La saison des pluies commençait en automne et on ne laissait plus les animaux passer la nuit dehors. La présence de bergers dans les champs cette nuit-là correspond aux autres faits qui situent la naissance de Jésus au début de l’automne, dans le courant du mois de septembre-octobre.
Ne vous semble-t-il pas bizarre que les gens célèbrent l’anniversaire de quelqu’un un autre jour que celui de sa naissance ? Est-ce que la date exacte n’a-t-elle finalement pas d’importance ? Ne vaut-il pas mieux choisir une date qui ait quelque signification plutôt qu’une autre qui n’en a aucune ? Quoique personne parmi les ceux qui se disent croyants ne niera l’importance et la grande signification de la naissance de Jésus.
Par contre, nos connaissons exactement la date de la mort de Jésus et c’était celle-ci que Jésus avait ordonné à ses disciples de commémorer et qui avait eu lieu le 14 Nisan (avril), anniversaire exact de sa mort. D’ailleurs, la Bible ne nous dit dans aucun endroit qu’il faille fêter la naissance du Christ.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi certaines personnes, qui ressentent un profond attachement pour le Christ et pour ce qu’il a enseigné, ont cependant cessé de célébrer Noël.
Une fête pour les enfants
Cependant, si on met à part toute signification religieuse, on admet que certains considèrent Noël simplement comme une fête de famille, particulièrement « pour les enfants ». Ils pensent contribuer ainsi à améliorer l’atmosphère de leur foyer familiale et à renforcer les liens entre amis.
Il est incontestable qu’il est bon d’offrir des cadeaux et que cela resserre les liens entre proches et amis. Mais les attributs de Noël (Père Noël, sabots, etc.) est-elle vraiment indispensable pour faire à nos enfants, à nos proches et à nos amis la surprise d’un cadeau ?
Tous les parents sont loin de considérer qu’il est bon de raconter aux enfants des histoires de Père Noël. Cela peut susciter des problèmes, lorsque les enfants commencent à comprendre que le Père Noël n’existe pas pour de vrai et qu’on l’avait dupé pendant plusieurs années. Quand les enfants trouvent sur leurs cadeaux l’écriture qui était censée être celle du Père Noël et qu’ils reconnaissent celle de leurs parents, ils sont souvent déçus. Pire encore, ils leur est difficile de faire la différence entre le mensonge et la fantaisie.
Toujours est-il qu’un cadeau utile offert au moment approprié sera pas moins apprécié qu’un présent donné à date fixe, uniquement parce que c’est la coutume. Serait-il mieux d’offrir des cadeaux aux enfants de la part de leurs parents et non de la part d’un Père Noël mythique pour renforcer les liens d’affection entre les parents et leurs enfants.
Au milieu du XIXe siècle, on a mis davantage l’accent sur l’achat et l’échange des cadeaux. Cela est devenu une véritable source inépuisable pour les boutiques, les commerçants et les publicitaires. Il est chagrinant de voir les fêtes se recouvrir d’un mercantilisme frappant et devenir de plus en plus commerciales. Une personne généreuse pensera que l’on peut goûter au bonheur d’offrir et de faire des heureux à tout moment et pas uniquement à une certaine époque de l’année. Ce le sont pas uniquement des cadeaux qu’on peut offrir. On peut donner de son temps, de son énergie, ou offrir son amitié, sa gentillesse, des paroles encourageantes et, bien sûr, faire des cadeaux utiles. Tous ces dons rendent heureux celui qui donne comme celui qui reçoit.