Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2008

Éditorial

Gréta TCHESNOVITSKAYA

Parole au redacteur en chef

Gréta Tchesnovitskaya

Cette année, Simone de Beauvoir, écrivaine engagée dans tous les combats intellectuels du XXe siècle, aurait eu 100 ans. Femme de lettres et intellectuelle française, elle joua par sa vie comme par ses œuvres un rôle important dans le mouvement féministe.

Née à Paris, le 9 janvier 1908 dans un milieu bourgeois traditionnel et religieux, Simone de Beauvoir prend très tôt conscience de la médiocrité de son milieu. Élève brillante, elle s’inscrit en philosophie à la faculté des lettres de Paris, où elle rencontre Jean-Paul Sartre et toute une génération d’intellectuels.

Cette rencontre fut décisive. Elle disait dans une interview au Monde que ce fut un événement capital de son existence. Sa complicité intellectuelle avec Sartre dura jusqu’à sa mort. Avec lui, elle mit en pratique un certain nombre des principes qui fondent sa conception de la femme et du couple : un mode de vie très libre. Elle marqua des générations de femmes par son analyse de la condition féminine.

À 21 ans, Simone de Beauvoir est la plus jeune agrégée de son temps. Elle enseigne la philosophie et publie en 1943 son premier roman L’Invitée.

Le féminisme est son terrain d’action. La publication en 1949 du Deuxième sexe, dont des chapitres font scandale, suscite de furieux débats. Traduits en 40 langues, chacun des deux tomes de l’ouvrage s’est vendu depuis à plus d’un million d’exemplaires.

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Simone de Beauvoir (1908-1986)

D’abord enseignante en philosophie, puis rédactrice à la revue Les Temps modernes, dirigée par Sartre, intellectuelle curieuse de tout, elle voyagea beaucoup, visitant successivement les États-Unis et la Chine, plus tard Cuba et l’URSS.

Simone de Beauvoir obtient le prix Goncourt en 1951 avec Les Mandarins et devient alors l’un des auteurs français les plus lus. Sa philosophie – l’existentialisme – et sa situation d’intellectuelle de gauche furent remises en cause par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. C’est peut-être cet événement qui poussa Simone de Beauvoir à délaisser le roman au profit de l’autobiographie, qui est une analyse de soi.

Sa veine autobiographique, avec Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), où elle décrit les préjugés de son milieu bourgeois et ses efforts pour s’en sortir, fait d’elle une figure centrale de la vie intellectuelle.

L’idée maîtresse qui conditionne toute l’œuvre de Simone de Beauvoir est l’idée de liberté pour la femme, mais aussi, et d’une manière générale, la liberté de tout individu, qui selon elle, implique nécessairement la notion de responsabilité.

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