Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2008

Mon amie la langue française

Savoir-vivre avec les Français. Que faire ? Que dire ?

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Pour se sentir à l’aise dans un pays étranger, il ne suffit pas d’en parler la langue. Toute communication avec des personnes d’une culture différente comporte un ensemble d’attitudes, de gestes, de marques de politesse qui parfois nous échappent, souvent nous déconcertent, tant elles peuvent varier d’un pays à l’autre. Connaître ces règles plus ou moins codifiées qui constituent le « savoir-vivre » d’un peuple, est donc tout aussi essentiel que connaître la grammaire d’une langue.

Ces conseils pratiques s’adressent à tous ceux qui désirent mieux appréhender la manière de vivre des Français afin de savoir « que faire, que dire » dans toutes les circonstances de la vie quotidienne. Ils permettront ainsi au lecteur d’éviter des malentendus et des situations embarrassantes et d’établir des contacts harmonieux avec les Français dans un respect mutuel des différences culturelles.

Salutations et présentations

1. Vous croisez une personne dans la rue ou dans un couloir

Que faire ? Que dire ?

• Vous ne vous arrêtez pas, mais vous saluez simplement cette personne :

Un simple « Bonjour ! » peut être suffisant, mais si c’est un adulte mieux vaut dire « Bonjour, madame ! » ou « Bonjour, monsieur ! ».

À un docteur ou à un dentiste, il faudra dire : « Bonjour, docteur ! », à un avocat ou à un notaire : « Bonjour, maître ! ».

Dans toutes ces situations un monsieur poli soulèvera son chapeau... s’il en a un !

Conseils

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Ne dites surtout pas « Bonjour, madame Dumont ! ».

Dans les magasins à la campagne, certains clients entrent en lançant un « Bonjour, messieurs dames ! » Cette habitude, somme toute très sympathique, est beaucoup plus rare dans les villes.

À un ami, on peut dire plus familièrement « Salut ! » ; à un groupe d’amis « Bonjour, tout le monde ! ».

En fin d’après-midi, le « Bonjour ! » se transforme en « Bonsoir ! ».

On ne dit « Bonne nuit ! » qu’avant d’aller se coucher.

• Vous vous arrêtez pour parler quelques instants :

Serrer la main ?

Votre « Bonjour » s’accompagne normalement d’un serrement de mains.

Qui tend généralement la main le premier ? La personne la plus âgée à la plus jeune, le supérieur au subalterne et la femme à l’homme

Conseil

Si vous avez des gants, retirez le gant de la main droite. Ne serrez la main ni d’une manière trop molle, ni d’une manière trop énergique. Il faut trouver le juste milieu.

Cette nécessité de serrer la main est si ancrée dans les habitudes des Français que si une personne a les mains mouillées, par exemple, ou si elle s’est blessée à la main, elle va s’excuser : « Je ne vous serre pas la main parce que... » ou, encore mieux, tendre parfois son poignet, son avant-bras ou son coude... dans les cas extrêmes !

Immédiatement après les salutations, on demande généralement des nouvelles de la santé : « Comment allez-vous ? » ou plus familièrement « Comment ça va ? ».

Embrasser ?

Si on rencontre un(e) ami(e), on l’embrasse sur les deux joues. C’est d’ailleurs plus un bref « joue à joue » qu’un vrai baiser.

Conseil

Même si vous êtes surpris(e) quand quelqu’un vous embrasse sur les deux joues pour la première fois, ne vous raidissez pas... laissez-vous aller ! Comprenez que la personne a fait ce geste spontanément.

2. Vous rencontrez une personne dans un lieu privé

Que faire ? Que dire ?

• Vous êtes seul(e) :

Si vous êtes accueilli(e) au domicile d’une personne, vous opterez pour le serrement de mains ou le baiser sur les deux joues selon les relations que vous entretenez avec votre hôte ou votre hôtesse.

En revanche, la réceptionniste qui vous accueille dans un cabinet médical, un bureau ou un hôtel ne s’attend pas à ce que vous lui serriez la main mais appréciera qu’un sourire accompagne votre simple « Bonjour ! ».

Notez qu’en France les hommes, même s’ils sont de bons amis et se rencontrent dans un lieu privé, ne s’embrassent pas : ils se donnent une poignée de mains vigoureuse... accompagnée éventuellement d’une petite tape amicale dans le dos !

• Vous êtes accompagné(e) d’une ou plusieurs personnes :

Dans ce cas, après les salutations d’usage, vous faites les présentations : vous devez présenter un homme à une femme, une personne plus jeune à une personne plus âgée :

« Françoise, je te présente Ingun. »

« Monsieur Tournier, je vous présente mon amie Belinda. »

« Permettez-moi de vous présenter monsieur Charcot. »

« Je vous présente mon amie Maria. »

« Je crois que vous ne vous connaissez pas... Jean-Claude... Maria. »

Les personnes qui se rencontrent pour la première fois se serrent la main en disant « Enchanté(e) » ou « Très heureux(se) / Ravi(e) de faire votre connaissance » ou, moins formellement, « Bonjour ! ».

3. Vous dites au revoir

Observez.

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Avant de se quitter, les Français préparent souvent leur départ par de petites phrases telles que « Cela m’a fait plaisir de vous rencontrer / de vous revoir » ou : « Je dois vous quitter... », ou encore, plus familièrement : « Bon, allez, je vous laisse ! ».

Si un(e) ami(e) est pressé(e), il/elle vous dira peut-être « Excusez-moi, je dois filer » ou « Je me sauve » ou encore « Il faut que j’y aille », cela signifie simplement qu’elle doit partir vite.

Que faire ? Que dire ?

On dit simplement : « Au revoir madame / monsieur / docteur / maître ! » (selon l’identité de la personne rencontrée).

Entre amis ou entre jeunes, on se dit « Salut ! » ou « Ciao ! » (prononcé « tchao », à l’italienne).

Dans certaines régions vous entendrez parfois « Adieu ! », mais normalement ce mot est plus fort, plus définitif (cela signifie que les personnes qui se quittent ne se reverront plus).

En se quittant on ajoute souvent :

« À bientôt ! » = on se reverra probablement dans quelques jours.

« À la prochaine / À un de ces jours / À plus tard / À un de ces quatre ! (familier) » = on se reverra à une date incertaine.

« À tout à l’heure ! » = on va se revoir plus tard dans la journée.

« À tout de suite ! » = on va se revoir dans quelques minutes.

Suivant le moment de la journée, on peut également souhaiter :

« Bonne journée ! » : le matin ou en début d’après-midi.

« Bon après-midi ! » : en début d’après-midi.

« Bonne soirée ! » : en fin d’après-midi.

« Bonne fin de soirée ! » : après dîner.

« Bonne nuit ! » : avant d’aller se coucher ou tard le soir.

« Bon week-end ! » : le vendredi soir ou le samedi.

À quoi l’autre personne peut répondre :

« Merci ! À vous aussi ! » ou « Vous de même ! ».

On peut souhaiter aussi « Bon courage ! » si la personne vous a parlé de ses problèmes et « Bonne continuation ! » si elle vous a parlé de ses projets ou si on l’a interrompue dans son travail ou encore « Bonne chance ! » si elle va entreprendre une action difficile ou risquée... ou passer un examen.

Si vous voulez transmettre vos salutations à une relation commune, vous ajoutez :

« Mon meilleur souvenir / Mes amitiés à votre femme. » (classique) « Dites bonjour de ma part à Christian ! » (amical) « Embrasse Jeanne pour moi ! » (plus amical)

Pour quitter une personne dont vous venez de faire connaissance :

« J’ai été heureux(se) de vous avoir rencontré(e). »

« Ravi(e) d’avoir fait votre connaissance. »

« Au plaisir de vous revoir ! »

Quelques marques de galanterie

– Un homme enlève ou soulève son chapeau pour saluer une dame.

– S’il est assis, il doit se lever alors qu’une femme reste assise pour saluer un homme.

4. « Vous » ou « tu » ?

Cette question est toujours très délicate, même pour les Français, car le choix du vouvoiement ou du tutoiement peut dépendre :

– de facteurs « internes » (relation des interlocuteurs, âge, statut social) ;

img4– de facteurs « externes » (lieu de rencontre, environnement de travail).

• Règle générale :

On vouvoie une personne que l’on ne connaît pas.

Ensuite, si la relation devient plus amicale, on peut la tutoyer. Mais il est toujours préférable d’en demander l’autorisation : « On peut se tutoyer ? ».

À l’heure actuelle, les jeunes se tutoient dès qu’ils se rencontrent et c’est beaucoup plus simple !

• Dans les relations familiales :

On se tutoie habituellement.

• À l’école, au collège, au lycée, à l’université :

Normalement, à l’école, les élèves vouvoient l’instituteur ou l’institutrice et celui-ci ou celle-ci les tutoie. Au collège et au lycée, certains professeurs continuent à tutoyer leurs élèves alors que d’autres les vouvoient À l’université, le vouvoiement de part et d’autre est la règle courante ce qui montre l’importance du facteur « âge » : un adulte tutoie un enfant mais, en général, après l’adolescence, il peut le tutoyer ou le vouvoyer selon les relations qu’il entretient avec lui.

• Dans les situations professionnelles :

Les collègues se tutoient ou se vouvoient en fonction de leur âge, de leur poste (problème hiérarchique) et du style de l’entreprise (plus moderne et décontractée ou plus traditionnelle).

Entre les employés, les cadres et les supérieurs hiérarchiques, on se vouvoie à moins qu’on ait travaillé longtemps ensemble, ou que ce soit le style de la maison (par exemple dans une petite entreprise ou une société employant des jeunes).

L’important est qu’il n’y ait pas de déséquilibre : le « vous » ou le « tu » doivent être réciproques.

• Dans la rue, dans un magasin, dans un lieu public :

On vouvoie, également, chez le docteur, le coiffeur, le dentiste, même si on connaît les personnes depuis très longtemps... à moins qu’ils ne soient devenus vraiment des amis.

Conseil

En conclusion, mieux vaut vouvoyer trop longtemps une personne que de la tutoyer trop tôt, car un tutoiement trop hâtif pourrait être perçu comme une trop grande familiarité ou une ignorance des bons usages.

À vous !

Situation 1.

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Vous êtes au supermarché et vous rencontrez cette personne. Elle s’appelle Françoise Calvet.

Qu’allez-vous faire?

Qu’allez-vous lui dire pour commencer ?

1er cas :

Françoise Calvet est votre cousine.

2e cas :

Françoise Calvet est une grande amie.

3e cas :

Françoise Calvet est une voisine que vous rencontrez de temps en temps et avec qui vous discutez parfois.

4e cas :

Vous ne connaissez pas cette personne. Vous vous adressez à elle pour lui demander simplement un renseignement.

Situation 2.

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Vous vous présentez dans ce bureau pour demander un renseigne­ment ou pour exposer un problème. Vous êtes accueilli par cette personne.

1er cas:

Vous êtes une femme. Que va dire ce monsieur pour vous accueillir ?

2e cas :

Vous êtes un collègue de bureau. Comment allez-vous être accueilli ?

3e cas :

Vous êtes le responsable de l’entreprise dans laquelle travaille ce monsieur et vous passez dans son bureau pour régler rapidement une question. Comment serez-vous accueilli ?

Situation 3.

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Mireille Le Floch est derrière un gichet, c’est une employée. Vous vous adressez la parole.

Comment se feront les présentations, et qu’allez-vous commencer à vous dire suivant qu’il s’agit :

– d’un client qui demande un renseignement,

– d’un ami qui rend visite à une amie à son lieu de travail,

– du chef de bureau qui a besoin qu’on lui rende un service,

– du fiancé de l’employée qui passant dans les environs a voulu lui dire bonjour?

Dans chacun de ces cas, comment se séparerez-vous? Que vous direz-vous?

Situation 4.

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Supposons donc que vous ayez rendez-vous avec ce monsieur. Il devait vous prendre en voiture. Appelons-le Lucien Blanchet. Importuné et inquiet à la fois par ce retard, vous avez pu vous rendre au garage où vous saviez qu’il faisait réviser sa voiture.

Qu’allez-vous lui dire et comment allez-vous vous adresser à lui selon que :

– vous êtes sa femme (il devait vous emmener au restaurant),

– vous êtes son patron (il devait vous conduire à un rendez-vous important),

– vous êtes son ami (vous deviez aller prendre un verre ensemble),

– vous êtes un client de l’entreprise où il travaille (vous deviez aller ensemble à l’usine pour examiner un nouveau produit) ?

Situation 5.

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Un bureau, quatre employés. Pierre Fabre est debout.

1. Pierre Fabre rentre dans le bureau.

– Comment va-t-il saluer ses collègues de bureau ? Comment vont-ils répondre ?

2. Pierre Fabre s’en va.

– Comment va-t-il saluer ses collègues ? Comment vont-ils répondre ?

3. Pierre est un chef de service important :

– Comment va-t-il saluer les employés de ce bureau ? Comment ceux-ci vont-ils lui répondre ?

Situation 6.

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Vous marchez dans la rue et vous voyez cette aimable jeune femme se diriger vers vous. D’après son allure générale et l’expres­sion de son visage :

Pourquoi, selon vous?

Imaginons maintenant que cette jeune femme s’arrête.

Que va-t-elle faire? Que va-t-elle dire, selon que vous êtes :

– une vieille dame,

– une jeune fille,

img11– un jeune homme,

– un vieux monsieur,

et que dans chacun de ces cas vous êtes :

– un(e) parent(e),

– un(e) ami(e),

– une relation de travail / une connaissance ?

(d’après Odile Grand-Clément et Gérard Vigner)

(à suivre)

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