Arts et culture
Film culte en Russie
Il était difficile de passer le réveillon du Nouvel An dans une famille russe sans regarder Ironiya Soudby (L’Ironie du sort), un classique du cinéma soviétique, datant de 1971 et diffusé tous les ans à la télévision le soir du 31 décembre. Le film raconte les aventures de Jenia, un jeune Moscovite victime d’un mauvais tour de ses copains le soir du réveillon. Il se réveille quelques heures plus tard à l’aéroport de Leningrad, persuadé d’être à Moscou. Il se rend en taxi chez lui, au « 25, Troisième rue des Constructeurs, appartement 12 » : le bâtiment s’avère être le même que le sien, à la même adresse à Moscou ! Même sa clé – d’un modèle soviétique standard – fonctionne. Problème : une jeune femme, Nadia, y habite... Ce vaudeville soviétique a connu un immense succès dès sa sortie. La justesse des références culturelles et les clins d’œil aux habitudes soviétiques en ont fait un classique. Même les jeunes connaissent les répliques cultes de cette fresque de plus de trois heures.
Timur Bekmambetov, auteur du populaire film de science-fiction Nochnoï Dozor (2004), s’est risqué à en faire une suite. Le film, intitulé L’Ironie du sort – la suite, est sorti en salles le 21 décembre 2007. Jenia et Nadia sont de retour. Lui a un garçon, elle une fille, qui seront appelés à se rencontrer. La recette du film initial est au rendez-vous, mais dans la Russie d’aujourd’hui, celle de la classe moyenne croissante. Le décor culturel actuel est peut-être trop présent, diront les mauvaises langues qui auront relevé les nombreuses références à un grand réseau de téléphonie mobile russe, l’un des sponsors de la production.
Pour le moment, le succès commercial du film est remarqué : plus de 1 050 copies circulent dans l’ensemble des salles de la Russie.
(d’après la presse française)