Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №11/2008

Mon amie la langue française

Elena KODOÏEVA

Poèmes

L’Âme d’un peintre aveugle

Pendant la nuit noire
On voit dans le miroir
Un peintre chagriné
Qui était exilé
Autrefois parmi les gens
Petits, grands, tous différents...
Tout seul dans sa chambre,
Au mois de novembre,
Il dessinait des paysages :
Le soleil dans les nuages
À travers l’horizon.
Les toits des maisons
Et ce joli ciel
Qui était éternel.
Sa main imaginait un tableau
Et presque sans aucun mot
Il vivait dans la misère.
Mais il était très fier
De toutes ses œuvres, de ses tableaux
Qui étaient pour lui ceux de Picasso.
Tout cela était son unique vie
Dont il était vraiment ravi .
Mais par malheur, plus vieux
Il ne voyait rien,
Ni de chats, ni de chiens
Qui étaient autour de lui
Même pendant la nuit.
Autour de son univers
Qui était assez silencieux,
Il y avait toujours l’hiver,
L’absence, l’angoisse et le froid...
Lui, il n’avait pas d’autre choix.
Comme dans la cage
Sur son visage
Il y avait des larmes.
C’était un vrai drame
De voir dans le miroir
Son portrait en noir.

À l’ombre

Une image pittoresque de l’écran.
C’est un film d’après le roman
Que j’ai lu il y a longtemps.
Mais qu’est-ce qu’il y a dans ce roman ?
Il y a l’amour éternel
Entre une femme et son homme à elle.
Lui qui est si romantique
Et elle est un peu mélancolique.
Ils dansent sensiblement
Ce tango pénétrant.
En silence et à l’ombre
On voit leurs silhouettes sombres
Où il n’y a presque de lumière
Ni d’avenir d’hier.
On dirait un vrai amour
Qui serait toujours
Dans leurs cœurs chaleureux
Pendant un instant heureux.
Mais cette vraie passion
N’est qu’une illusion
Ce sont de bons acteurs
Qui font battre les cœurs
Pour tromper tous.
Voilà la vérité douce.

Vol d’un oiseau

Je sens la terre
Couverte de nappe douloureuse
Je vois la mer
Transparente et moutonneuse
Je touche le ciel
Doux et frêle
J’effleure le soleil
Rouge de vermeil
J’admire la nature
Jeune et mature
J’embrasse le fou vent
Trop vite comme le temps
Je ne comprends pas la vie
Sans amour, sans poésie.

Sentiment

Mort, amour, vie,
Joie, mélancolie...
Ces mots me suivent partout,
Comme le détour du chemin,
Qui apparaît tout à coup
Quand je regarde ma main,
Tremblante de froid et de peur,
Qui vivent au fond de mon cœur.
Est-ce de la faiblesse ?
Ennui ou tristesse ?
Je l’ignore...
Je vois fort
Ce sentiment
Que je ne peux déterminer
Et, à pas lent,
Je continue à m’éloigner

Passé perdu

Le temps des cerises disparaît
Le temps du froid apparaît...
La saison chaude devient pâle...
Plus sauvage qu’un animal
La vie prend une couleur
Pleine de gris et de douleur...

Dans l’éternité noire
Où demeure le désespoir
On sent l’odeur de la mélancolie
Encombrée d’ennui et de monotonie...
Et ce silence qui me tue.
Je vois le passé perdu.

Amour passé

La rive de ton âme
Éclairée de la lune pâle...
La pluie comme une flamme
Qui fait trop chaud et si mal.
Nos regards s’éloignent
Au de là de ces montagnes.
À l’ombre de nous
Aucun mot doux...
Je ne t’ai pas vu,
Je ne t’attends plus.

Chemin

Les wagons du métro
Traîner sur la ville
Mes souvenirs de toi
Le glissement lent du train
Toute ma vie devant moi
Le temps envolé
Penser au passé
Réfléchir à l’avenir
Les portes ouvertes
L’arrivée d’un jeune homme
Comme ton ombre étrange
Ton portrait à toi
Mon envie de sortir
Mais trop tôt
Les yeux fermés
Pour m’endormir
Pas de sommeil
Ta présence constante
Même dans mes rêves
Trop fragiles
Comme mes envols
L’approche de la station
Sortir, mais pas toi
Rester là
Monter l’escalier
Pour me montrer
Les années de ma vie
Le couloir comme le chemin
Celui de ma vie
La fin et la mort.

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